Le Pèlerin chérubinique

 

Quelques aphorismes du mystique de Silésie Angelus Silesius (1624-1677) à lire et à relire dans Le Pèlerin chérubinique (Cherubinischer Wandersmann)

La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit,
N’a pour elle-même aucun soin, – ne demande pas : Suis-je regardée ?

Ω 

Homme, si tu es encore quelque chose, si tu sais quelque chose, si tu aimes et détestes quelque chose,
Crois-moi, tu n’en as pas fini avec ton fardeau.

 Ω 

Le ciel est en toi et aussi les tortures de l’enfer :
Ce que tu choisis et ce que tu veux, tu l’as partout.

Ω  

Si tu perds la vue à force de regarder le soleil
La faute est dans tes yeux non dans sa grande lumière.

 Ω 

Le soleil n’a pas mal quand tu te détournes de lui
Et Dieu non plus quand tu cours à l’abîme.

 Ω 

Le plus court chemin vers Dieu passe par la porte de l’amour ;
Le chemin de la science t’y mène très lentement. 

Ω 

Tu dis : Quitte le temps et rejoins l’éternité ;
Mais y a-t-il une différence entre le temps et l’éternité ?

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