Onfray, Soler… dérapage en roue libre dans Le Point

Sous prétexte de démystification de pseudo « idées reçues » (les siennes ?), l’article de Michel Onfray paru dans le Point du 07 juin 2012 «  Jean Soler, l’homme qui a déclaré la guerre aux monothéismes »  (voir ici), sous couvert de défendre un livre, développe des arguments supposés historiques (les siens) qui sont pour la plupart inexacts… quant il ne s’agit pas de grossières erreurs.
S’ensuit un combat de clochmerle de généralités pour défendre les vertus d’Athènes face une Jérusalem dont la morale aurait étouffé l’occident. Mais où veut-il en venir ?… se demande le lecteur. Le meilleur est gardé pour la fin : «  les juifs inventent le génocide, cet acte généalogique « est révélateur de la propension des Hébreux à ce que nous nommons aujourd’hui l’extrémisme »», « la Shoah ne saurait être ce qui est couramment dit : un événement absolument unique… » mais « la preuve définitive de l’inexistence de Dieu». Auquel d’ailleurs Moïse ne croyait pas nous prévient l’intertitre de la version papier du Point. Enfin, au cas où le lecteur n’aurait pas compris après avoir lu le panneau « grosse provoc’ », une saine exégèse de Mein Kampf est déployée  « le nazisme selon Mein Kampf (1924) est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu », « Hitler est le guide de son peuple, comme Moïse »… Enorme! mais moins que l’argument définitif, une essentialisation du peuple juif violent contre les autres peuples à travers toute l’histoire : « le monothéisme devient une arme de guerre forgée tardivement pour permettre au peuple juif d’être et de durer, fût-ce au détriment des autres peuples. Il suppose une violence intrinsèque exterminatrice, intolérante, qui dure jusqu’aujourd’hui ». L’histoire est donc convoquée pour cette actualisation : « jusqu’aujourd’hui ».  Josué, Moïse, Hitler, et l’Etat d’Israël dans les territoires aujourd’hui ? même combat! Sauf que c’est faux.

Les « idées reçues » démystifiées…

Dans un laborieux effort Onfray citant Soler (derrière qui il s’abrite pour proposer sa vision radicale) commence par démystifier ce qu’il suppose des « idées reçues ». Où ? Par qui ? Nulle ne le sait … et se prend les pieds dans le tapis de l’histoire au nom d’un amateurisme éclairé et de deux livres assimilés à l’œuvre d’un « philosophe érudit et méconnu », « résultat d’années de travaux solitaires et de recherches loin du bruit et de la fureur »,« l’œuvre d’une vie » (commencée en 2002…) que « l’université, qui manque de ces talents-là, ne reconnaît pas » (on croit rêver, il ne suffit pas d’ignorer la recherche pour la disqualifier…)… assortie de recommandations prestigieuses, etc… heureusement, Michel Onfray et Le Point étaient là pour rétablir la vérité et faire avancer la science. Qu’en est-il de ces « idées reçues » sur lesquelles l’auteur pense pouvoir nous éclairer ?

          Première idée reçue : la Bible dépasse en ancienneté les anciens textes fondateurs. Faux : les philosophes ne s’inspirent pas de l’Ancien Testament, car « la Bible est contemporaine, pour l’essentiel, de l’enseignement de Socrate et des oeuvres de Platon. Remaniée et complétée plus tard, elle est même, en grande partie, une oeuvre de l’époque hellénistique ».
Cette affirmation est inexacte. Selon l’état actuel de la recherche, un certain nombre de codes et de récits noyaux du deutéronome ont précédé la période de l’Exil et datent du début du VIIe siècle, voire du Xème siècle avant notre ère. Les récits à propos des rois Saül, David (dont l’existence est vérifiée historiquement) Salomon font référence à des évènements de la fin du second millénaire et au tournant du premier millénaire. Personne ne conteste leur écriture sous forme de saga merveilleuse parmi les chercheurs. Cependant, celle-ci s’appuie sur des faits historiques : La « maison de David » (c’est-à-dire sa dynastie) est mentionnée sur la stèle de Tel Dan, l’archéologie ne met pas en doute l’existence d’un royaume de Salomon avec Jérusalem comme capitale. La mise au point du texte définitif de la Torah ou Pentateuque s’est sans doute poursuivie pendant plus d’un siècle après le retour d’exil (- 538) avec une clôture vers 400. L’élaboration de la Bible comme texte sacré du peuple juif est donc largement antérieure au siècle de Périclès et de Platon, né à Athènes en – 428-427 av. et mort en 348-347 av. l’ère commune.  Le texte biblique est une lente élaboration de traditions orales fixées peu à peu par écrit entre le Xème siècle avant notre ère et la fin de l’exil. Il ne s’agit en aucun cas d’un texte « contemporain de Platon » comme l’affirme Onfray pour en dénoncer l’aspect tardif. C’est du moins ce que reconstitue la recherche.

 synthèse de la situation actuelle de la recherche sur la rédaction
du Pentateuque ou Torah (source : Olivier Artus, Cahier Evangile 106)
NB : Exil à Babylone 586-538 avant l’ère commune

 

          On est bien évidement en monde oriental, Perse, babylonien, mésopotamien qui parle hébreu… et  non pas dans la culture hellénistique de langue grecque. Le dialogue avec la culture grecque (pas celle d’Onfray!) est beaucoup plus tardif. C’est de la période hellénistique et hasmonéenne (-300, -140) que datent les récits de sagesse, trois livres : les Proverbes, le livre de Job, le Qohelet (ou Ecclésiaste) sur les 24 que comporte la Bible hébraïque… tous en hébreu et non en grec et non pas « en grande partie, une œuvre de l’époque hellénistique ».

          Deuxième idée reçue : la Bible a fait connaître à l’humanité le dieu unique. Faux : ce livre enseigne le polythéisme et le dieu juif est l’un d’entre les dieux du panthéon, dieu national qui annonce qu’il sera fidèle à son peuple seulement si son peuple lui est fidèle. La religion juive n’est pas monothéiste mais monolâtrique : elle enseigne la préférence d’un dieu parmi d’autres. Le monothéisme juif est une construction qui date du Ve siècle avant l’ère commune.
En réalité, la Bible est composée non pas d’un livre mais de plusieurs reflétant de multiples théologies. Le récit biblique passe son temps à se démarquer de l’adoration des dieux environnants et c’est cela qu’on a appelé monothéisme. Le Dieu de la Bible n’est pas un dieu parmi d’autres mais la négation même de la divinisation de la nature : les arbres, les catastrophes naturelles, la fécondité… etc. C’est ainsi que les prophètes bibliques à longueur d’invectives se défient des cultes de fertilité et des hiérogamies (comme le culte d’Ashera associée au dieu phénicien Baal « épouse de Yhwh » ainsi que le montre l’archéologie et que fustigent Osée ou Amos). Le Monothéisme émerge donc comme une réaction à la vision ambiante polythéiste commune à tout le monde méditerranéen. Ainsi le roi Josias, vers -630, « ordonna […] de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashera et pour toute l’armée du ciel […]. Il supprima les faux prêtres que les rois de Juda avaient installés et qui sacrifiaient […] à Baal, au soleil, à la lune, aux constellations et à toute l’armée du ciel. […] Il démolit la demeure des prostituées sacrées, qui était dans le temple de Yahvé  » (Deuxième livre des Rois, 23,4 et sv.).
Le Dieu juif dés le début de la Bible, dans le récit de la Genèse  n’apparait pas comme le dieu d’une nation mais comme celui qui crée le monde et l’homme… tous les hommes, tout le monde. Contrairement à ce que croit Onfray le projet biblique est une forme d’athéisme de tous les dieux locaux, ces idoles dans lequel l’homme se projette : les conventions sociales qui excluent les pauvres, les immigrés ;  les peurs naturelles (ex : les dieux baal de la foudre) ; la fécondité divinisée (cultes sexuels cananéen), la patrie ( la terra patria) grecque divinisée… Le Dieu d’Israël choisit l’innocent (Abel), le pauvre, la stérile, le cadet, etc… à rebours de toutes les habitudes naturelles dont les paganismes ambiants sont la quintessence religieuse et dont la Bible dénonce le néant.

Le monolâtrisme (ou monolâtrie) est le fait de vénérer un dieu parmi d’autres, d’en choisir un au détriment des autres. La Bible passe son temps à répéter que les dieux nés de la projection humaine sont des idoles c’est à dire des vanités et que son Dieu ne fait pas nombre avec les autres dieux placés sur un pied d’égalité. Il ne s’agit donc pas de monolâtrie mais de monothéisme. Cette attitude largement répandue chez les prophètes du VIème siècle avant l’ère commune parcourt tous les livres de la Bible. Elle nait donc entre le Xème et le VIème siècle avant notre ère. Ce n’est qu’avec le stoïcisme (vers – 300 avant l’ère commune) que naitra une forme de monothéisme grec mais très minoritaire dont on trouve des traces dans l’Hymne à Zeus de Cléanthe et qui se démocratisera en Asie Mineure au IIIème siècle de notre ère (comme je l’explique dans « L’Invention du christianisme »).

Onfray fait une confusion classique: il croit que le monothéisme est le fait d’opposer un seul dieu à tous les autres de manière numérique. Hors l’enjeu n’est pas numérique. L’enjeu est que le Dieu d’Israël s’oppose aux autres dieux non pas parce qu’il serait tout seul et supérieur aux autres qui lui sont semblables et seraient plusieurs mais parce qu’il est d’une autre nature que les projections humaines. C’est pourquoi il est aniconique. On ne peut le représenter (c’est un commandement!), au contraire des idoles « faites de main humaine », qui ont « une bouche et ne parlent pas, des yeux et ne voient pas […] ils sont comme elles ceux qui les font » résume un psaume. Il y a donc une différence métaphysique. Cette absence du dieu de la Bible ne ce monde est symbolisé par le Saint des saints du Temple, vide, alors que les temples païens contiennent un statue du dieu qu’on adore et à qui on offre des libations et sacrifices.

Ce que reconstitue actuellement la recherche :
– Les patriarches (XIXe-XVIIe siècle avant l’ère commune) étaient probablement polythéistes, adorant concurremment un dieu El local et des dieux claniques. Ce culte, dont on trouve encore des traces VIIIe siècle avant l’ère commune est celui d’un sanctuaire à ciel ouvert, d’un arbre sacré, d’une stèle et d’un autel.
Le yahwisme madianite, aniconique et monolâtre date du XIIIème siècle avant notre ère (Moïse)…
– Un lent mouvement conduit à l’émergence du monothéisme et de l’aniconisme sous Ezéchias (VIIIème-VIIème siècle avec l’ère commune); les cultes yahvistes locaux sont remplacés par le Temple, les arbres sacrés et les stèles sont abandonnés.
– Il y a émergence du monotéisme à partir du Xème siècle avant notre ère, approfondissement de celui -ci sous le choc des évènements que sont la chute du Royaume du Nord en 722 sous les coups de l’Assyrie et de celui du Sud en 586 sous l’assaut des babyloniens.
– La généralisation d’un strict monothéimse date de l’Exil ( 586-538 avant l’ère commune). Ce dont témoigne le second Isaïe (Is 43, 10-11; 49, 6-8).
Le
pro-monothéimse d’Israël apparait donc autour du Xème siècle avant l’ère commune au début de la rédaction de la Bible et non au Vème siècle comme le dit Onfray.

Onfray feint de croire que l’émergence du monothéisme, qui fait effectivement partie de la particularité juive, chrétienne et musulmane aujourd’hui encore, n’a pas existé, pour renvoyer ces religions aujourd’hui à la période patriarcale (XIXe-XVIIIe siècle avant l’ère commune) et par un tour de passe-passe affirme que rien n’a changé. Un « coup de gomme » qui l’arrange.

          Troisième idée reçue : la Bible a donné le premier exemple d’une morale universelle. Faux : ses prescriptions ne regardent pas l’universel et l’humanité, mais la tribu, le local, dont il faut assurer l’être, la durée et la cohésion. L’amour du prochain ne concerne que le semblable, l’Hébreu, pour les autres, la mise à mort est même conseillée.
« L’amour du prochain ne concerne que le semblable, l’Hébreu, pour les autres, la mise à mort est même conseillée » : une affabulation onfrayenne… énorme!!! Cette phrase n’apparait nulle part dans le Bible. Le code Lévitique ordonne « tu aimeras l’étranger (le guer qui séjourne en erets Israël) comme toi-même », une injonction qui apparait trois fois dans la Bible : Lv 19, 34 ; Nb 15, 15-16 et en 1 R 8,41. Dans ce dernier récit il est bien dit que ce guer vient de loin et ne fait pas partie du peuple d’Israël mais que Dieu accueille sa prière. Une chose impossible en Grèce. Un métèque ne peut pas s’adresser aux dieux tutélaires de la famille. Le local divinisé est la marque de tous les peuples antiques… en premier lieu de la cité grecque, dont les dieux liés au culte des ancêtres divinisés sont liés à une terre et une famille. La religion civique est donc structurante du monde gréco-romain. La bipartition du monde entre esclaves et hommes libres fait des esclaves qui vivent dans la cité des choses sur lesquelles le maître a droit de vie et de mort. Dans la Bible ils sont libérés tous les sept ans (année sabbatique), à cause de Dieu. Contrairement à ce qu’affirme Onfray, la morale biblique comme nous le verrons est à la fois ethnique (mosaisme) et universelle (noachisme, de Noé), le « tu ne commettras pas de meurte » ne concerne pas uniquement les autres juifs!.

Le plus étonnant est qu’un tout petit peuple ballotté entre ses puissants voisins: égyptien, assyrien, babylonien ait inventé cet universalisme au tournant du VIème siècle. L’universalisme hébraïque s’accélère lors de la montée en puissance de Cyrus (que la Bible nomme « messie »), le roi de Perse, annonçant la fin de l’Exil à Babylone, alors que Dieu est considéré comme celui de toutes les nations. (second Isaïe vers 550-539 avant notre ère). Le Temple n’est plus vu seulement comme celui du culte d’Israël mais celui où toutes les nations monteront à la fin des temps, car Dieu est le Père de tous les humains. Coté grec le cosmopolitisme stoïcien apparait deux siècles plus tard… et encore ne concerne-t-il que quelques philosophes épars et leurs disciples (voir Paul Veyne).

          Quatrième idée reçue : les prophètes ont promu la forme spiritualisée du culte hébraïque. Faux : pour les hommes de la Bible, il n’y a pas de vie après la mort. L’idée de résurrection est empruntée aux Perses, elle apparaît au IIe siècle avant J.-C. Celle de l’immortalité de l’âme, absente de la Bible hébraïque, est empruntée aux Grecs.
C’est faux. Il y a indiscutablement chez les prophètes une spiritualisation du culte hébraïque qui n’a rien a voir ni avec la résurrection des corps ni avec celle de la chair mais avec le fait que le culte du Temple est vain sans un culte du coeur. La résurrection de morts apparaît non pas au second mais sixième siècle avant l’ère commune… Le récit des ossements desséchés d’Ezéchiel [1] (Ez 37, 1-14) raconte que Dieu peut insuffler la vie dans les ossements desséchés. Celui de Job (19, 1.23-27a) , post-exilique et inspiré par le Prophète Jérémie[2], ce qui permet sa datation, parle clairement de résurrection des morts. Une idée qui date au moins du sixième siècle avant notre ère donc. « L’immortalité de l’âme » est un concept grec étranger à la Bible et à l’anthropologie hébraïque (l’homme est néfesh : chair et ruah’ : souffle) qui ne connait pas l’âme mais le souffle (ruah’), rien de neuf à cela et aucune idée reçue. 

–          Cinquième idée reçue : le Cantique des cantiques célèbre l’amour réciproque de Dieu et du peuple juif. Faux : ce texte est tout simplement un poème d’amour. S’il devait être allégorique, ce serait le seul livre crypté de la Bible.
Idée intéressante : La Bible doit être lue de manière fondamentaliste ! Tout est vrai. Les chiffres, les noms, les faits… L’idée qu’un texte possède plusieurs niveaux de signification date de l’exégèse rabbinique et a été reprise par Origène au second siècle et est applicable à la plupart des textes poétiques et spirituels. On peut donc lire le Cantique comme on veut… n’en déplaise à Onfray.
Enfin, on a hâte d’être éclairé sur les « livres cryptés » dont parle l’auteur… de nouvelles révélations sur Qoumrân peut-être ?

–          Sixième idée reçue : Dieu a confié aux juifs une mission au service de l’humanité. Faux : Dieu a célébré la pureté de ce peuple et interdit les mélanges, d’où les interdits alimentaires, les lois et les règles, l’interdiction des mélanges de sang, donc des mariages mixtes. Ce dieu a voulu la ségrégation, il a interdit la possibilité de la conversion, l’idée de traité avec les nations étrangères, et il ne vise pas autre chose que la constitution identitaire d’un peuple. Ce dieu est ethnique, national, identitaire.
Il s’agit d’un contresens. Tout le concept d’élection, « vous serez un peuple de prêtres », « Vous serez saint comme moi je suis saint », etc… concerne la particularisation d’Israël. Etre élu, « saint » c’est être particulier, pas supérieur ni meilleur mais signifiant. Par la Torah (révélation) Israël devient un peuple au service de toute l’humanité, signifiant de l’amour que Dieu porte à tout homme, à toute sa création, non pas  à Israël seulement mais à toute l’humanité. Dieu ne crée pas les juifs dans la Genèse mais Adam, Noé, tout homme. La Rédemption attendue concerne non seulement Israël mais tout homme juste (comme Noé). On se sache pas que Abraham, Noé ou Adam fussent juifs…
La Bible, tout le Talmud, répètent cette obligation d’Israël au service de toute l’humanité et aussi son péché par rapport à cette mission à longueur de pages. La « pureté » n’a donc rien de connotations racistes mais il s’agit d’interdits signifiants dont certains ne concernent qu’Israël. Les interdits fondamentaux comme celui du meurtre contrairement à ce que dit Onfray ne sont pas ethniques, ils concernent toute l’humanité « noachide ». Enfin dernier point… tous les dieux tutélaires de l’antiquité grecque, cananéenne et mésopotamienne sont « ethniques, nationaux et identitaires ». Faut-il dés lors appeler la LICRA dans une bien pensance anachronique ou se remettre en contexte ?

 On voit donc qu’avec ces « idées reçues » on est un peu au café du commerce d’Argentan à parler d’archéologie mésopotamienne et cananéenne. Ce n’est certes pas inutile mais est-ce que ça vaut vraiment un article dans le Point ? L’objectif est de faire émerger le « polythéisme solaire » dont Onfray semble d’ailleurs le seul représentant sur terre et d’utiliser l’histoire et Soler (solaire?) pour cela. De la pseudo histoire on passe vite à la plus pure idéologie. Le monothéimse mortifère des juifs est comparé au polythéisme solaire des grecs (ou plutôt ce qu’en a retenu Onfray).

Athènes contre Jérusalem

           « Le dieu unique devient vengeur, jaloux, guerrier, belliqueux, cruel, misogyne. Jean Soler associe le polythéisme à la tolérance et le monothéisme à la violence : lorsqu’il existe une multiplicité de dieux, la cohabitation rend possible l’ajout d’un autre dieu, venu d’ailleurs ; quand il n’y a qu’un dieu, il est le vrai, l’unique, les autres sont faux. Dès lors, au nom du dieu un, il faut lutter contre les autres dieux, car le monothéisme affirme : « Tous les dieux sauf un sont inexistants. »… « le monothéisme devient une arme de guerre forgée tardivement pour permettre au peuple juif d’être et de durer, fût-ce au détriment des autres peuples. Il suppose une violence intrinsèque exterminatrice, intolérante, qui dure jusqu’aujourd’hui »
 Le Dieu juif, un Dieu strictement nationaliste ?… Onfray devrait lire la Bible ! L’universalisme date au plus tard de l’exil à Babylone, vers 562 avant l’ère commune. Ainsi, la  prière attribuée à Salomon dans le Livre des Rois ; 1R 8, 41-44 (Livre attribué à « l’histoire deutéronomiste ») affirme justement que l’étranger qui vient de loin est bienvenu dans la Temple du Dieu vivant (le premier Temple[3])… c’est-à-dire dix siècles avant notre ère. Le parvis immense du second Temple (-515 à 70) était destiné aux peuples païens. A Soukkot au premier siècle on offrait 70 bêtes pour les 70 nations de la terre (c’est-à-dire toutes !). Le Dieu juif est juste l’inverse des dieux grecs qui eux sont liés à une lignée et un territoire (la terra patria/ la patrie). C’est ainsi, par regroupement que naquirent les dieux des cités, comme Athéna à Athènes. Le polythéisme grec provient d’abord de cette absolutisation de la cité antique, c’est un culte civique. La guerre des cités antiques  est celle de leurs dieux…
Les juifs nationalistes ? Le métèque était interdit d’acheter une terre à Athènes ou de prendre femme (il n’avait pas les dieux de la cité) ? Ce lien entre la cité grecque et ses dieux a été montré par Fustel de Coulanges dans la Cité Antique… en 1864…
La conception raciste du monothéisme d’Israël « qui dure jusqu’aujourd’hui » ne tient pas devant l’analyse des textes et des coutumes. Il y a bien eu, il y a « jusqu’aujourd’hui » un universalisme juif dont témoigne la Bible et toute la Tradition philosophique et religieuse d’Israël.

          « le Livre de Josué précise qu’une trentaine de cités ont été détruites, ce qui lui permet d’affirmer que les juifs inventent le génocide – « le premier en date dans la littérature mondiale ». « La Grèce, forte de cent trente cités, n’a jamais vu l’une d’entre elles avoir le désir d’exterminer les autres »…Une Grèce qui ignore l’intolérance, la banalisation de la peine de mort, les guerres de destruction massive entre les cités. »
Une lecture fondamentaliste du texte (encore!). Onfray fait une lecture historique du texte complètement dépassée. Les chiffres de la Bible sont symboliques. Comme l’explique Jacques Briend (ici son cv) « Plus que tout autre livre de la Bible, le livre de Josué a pu fonder une lecture historique qui n’est plus de mise aujourd’hui. En effet, considérer ce livre comme offrant une vision de la conquête du pays de Canaan par les tribus d’Israël aboutit à une impasse. » ça tombe bien ! Jacques Briend, L’Autorité sur le sujet, dont la thèse a été consacrée à l’étude des douze premiers chapitres du livre de Josué, qui a fouillé Tell el Farah, à Jérusalem, a été directeur des fouilles de Tell Keisan et a également supervisé la publication des rapports de fouilles durant plusieurs années, il a été recteur de l’Institut Ratisbonne à Jérusalem de 1999 à 2002 et je l’ai eu comme professeur… Jacques Briend explique en détail le texte (à lire ici) pourquoi le texte du Livre de Josué sur la prise de Canaan est une « épopée de fiction », une « prose de fiction historicisée », et explique son rapport à l’archéologie, etc… Il affirme : « En aucun cas Jos 1-12 ne peut être considéré par l’historien comme le récit de LA conquête du pays par les tribus d’Israël sous la conduite de Josué. Autrement, on aboutit à une vision caricaturale comme on le voit chez I. Finkelstein. Dès lors on peut se risquer à faire l’hypothèse qu’avant la rédaction deutéronomique qui renforce la rhétorique de la conquête et donc de la guerre, le texte de Jos 10-11 a d’abord été composé pour servir de revendication territoriale alors que le royaume d’Israël avait disparu comme tel en 722 et que le royaume de Juda était envahi par les Assyriens ». On est loin de la lecture fondamentaliste d’Onfray (et de Soler : il ne suffit pas de lire Finkelstein… mais il faut aussi fouiller un peu… pour trouver des choses nouvelles à inventer… au risque de conclusions un peu hâtives). Une lecture fondamentaliste (littéraliste) du texte qui permet à Onfray d’affirmer « l’invention du génocide »… et pourquoi pas la préfiguration d’Hiroshima…

Coté grec ? L’autodestruction guerrière des cités grecques aux Vème et IVème siècles a conduit à leur sortie de l’histoire au profit de la Macédoine (Alexandre le Grand) puis de l’empire romain, un empire esclavagiste et impérialiste qui en fera son modèle. Sparte ça ne vous rappelle rien ???
La Grèce pas impérialiste ni meurtrière ? Alexandre le Grand le plus grand empire du monde, des morts par millions de la Macédoine à l’Indus, ça ne vous dis rien, messieurs ? en -334 Alexandre le Grand détruit la ville de Thèbes, en -332 il fait massacrer les hommes et vend femmes et enfants comme esclaves et réduit la population en esclavage à Tyr et Gaza, etc… l’habitude gréco romaine est le massacre systématique, la déportation et l’esclavage. Le massacre des ennemis est l’usage de l’époque… aussi en Grèce.

          « Dans Contre Apion, l’historien juif Flavius Josèphe établit au Ier siècle de notre ère une longue liste des raisons qui justifient la peine de mort : adultère, viol, homosexualité, zoophilie, rébellion contre les parents, mensonge sur sa virginité, travail le jour du sabbat, etc. »
Les juifs meurtriers au premier siècle ? Excellent !  (Flavius Josèphe est en 95 à Rome quand il écrit cela)… faut-il rappeler que les juifs de Palestine et d’Egypte ont été exterminé en 70, 135, 115 en Egypte ? Jérusalem rasée et exterminée, le sang des femmes et des enfants versé, les vieillards et les anciens comme à Alexandrie torturés, des pogroms d’une barbarie au-delà de toute imagination que décrit Philon dans son Contre Flaccus. Faut-il rappeler que toute peine de mort était bien sûr aux mains du pouvoir civil romain… polythéiste?

          « une Grèce qui célèbre le culte des femmes »
La liberté de la femme grecque ? L’enfermement dans le gynécée, une « chose » en droit.
La principale occupation des homoioï (les égaux libres) à Sparte, c’est la guerre. La femme est le repos de ce guerrier toujours en guerre…. « le repos du guerrier ».
La liberté de la Cité grecque : une société composée d’hommes libres et d’esclaves considérés comme des biens mobiliers sur qui les hommes libres ont droit de vie et de mort. Le culte de la femme oui… enfermée dans son gynécée.

          « le polythéisme à la tolérance et le monothéisme à la violence : lorsqu’il existe une multiplicité de dieux, la cohabitation rend possible l’ajout d’un autre dieu, venu d’ailleurs »
La joie bucolique et le pacifisme du polythéisme antique ? Onfray semble ignorer complètement la violence qui parcours la tragédie grecque, la guerre de Troie, etc… Les femmes et les enfants vaincus réduits en esclavage (car ils n’avaient pas les mêmes dieux… donc des sous-races…. en Grèce et à Rome). Le polythéisme admirable en Canaan ?  La prostitution sacrée en Canaan est institutionnalisée, on y sacrifie des enfants au Dieu Molok, ce dont les prophètes bibliques se scandalisent. L’idolâtrie meurtrière et l’ivresse du pouvoir qui conduit à la divinisation des empereurs à partir d’Alexandre et à la divinisation de leur vivant à partir de Caligula, l’empereur fou, qui, s’il n’avait pas été assassiné aurait effectivement mis sa statue dorée dans le Temple… En réalité des sacrifices d’enfants au Dieu Molok voilà où mène le polythéisme, à l’adoration de soi, aux religions polythéistes et meurtrières … il suffit d’ouvrir la Bible. Socrate a été condamné faute de : ne pas reconnaître les dieux de la cité, d’introduire de nouvelles divinités, de pervertir la jeunesse… magnifique liberté du paganisme grec !!! Celui de l’enfermement dans la cité, ses droits et ses dieux. C’est justement de cela que veut sortir la Bible.

Mais le troisième mouvement reste à venir, le CQFD de tout l’article. Patience on y arrive… on ne peut quand même pas affirmer que « le nazisme selon Mein Kampf (1924) est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu » sans un minimum de précautions oratoires. Il y a quand même  la Shoah, la LICRA, BHL et son bloc note au Point …

Les juifs inventeurs du génocide

«  Les juifs inventent le génocide », cet acte généalogique « est révélateur de la propension des Hébreux à ce que nous nommons aujourd’hui l’extrémisme », « la Shoah ne saurait être ce qui est couramment dit : « Un événement absolument unique… » mais « la preuve définitive de l’inexistence de Dieu», « le nazisme selon Mein Kampf (1924) est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu », « Hitler est le guide de son peuple, comme Moïse ».
Hitler juif, chrétien, Nouveau Moïse ?… faut-il rappeler que le nazisme a bâti son règne sur le pangermanisme païen ? Effectivement la vie d’Hitler est bâtie sur des délires mystiques… que l’auteur de l’article prend au premier degré… La Shoah était pour Hitler une des façons pour lui d’atteindre sa mission : purifier l’humanité des sous hommes qui « abaissaient » le niveau de la pureté des humains, la svastika aryenne, les mythes pangermanistes allemands, les sociétés secrètes…. Etc… un délire païen qui a conduit à six millions de morts. Le marxisme, le nazisme ? des haines du judéo-christianisme dont l’auteur accuse… le judéo-christianisme. Le raisonnement est simplement pervers.

« Jean Soler cite Hitler, qui écrit : « Je crois agir selon l’esprit du Tout-Puissant, notre créateur, car, en me défendant contre le juif, je combats pour défendre l’oeuvre du Seigneur. » Les soldats du Reich allemand ne portaient pas par hasard un ceinturon sur la boucle duquel on pouvait lire : « Dieu avec nous »… ».
Dans un joyeux amalgame et une confusion des guerres Onfray laisse entendre que le régime national socialiste usait du « Gott mit uns »… (une perversion gerrière du Immanou-El/ Emmanuel/ d’Isaïe « Dieu avec nous ») et feint d’ignorer que cette devise forgée par Byzance à l’origine a été reprise par l’empire germanique depuis 1871 et sur les casques des soldats de l’armée allemande lors de la première guerre mondiale… et qu’elle fut celle de la Wermacht et non des SS qui se piquaient eux de Meine Ehre heißt Treue (« Mon honneur s’appelle fidélité )… Quant au « Seigneur Tout-Puissant » et « créateur » dont parle Hitler dans son délire… il ne s’agit bien évidement pas du Dieu biblique. Le nazisme avait sa bible (Mein Kampf), son dieu unique et tout puissant (Hitler), ses pratiques religieuses (serments de fidélité, défilés, ‘liturgie’ de Nuremberg…) et … ses croyants (les Allemands aryens)… la faute aux juifs ???
Quant à la Shoah, il suffit de lire Raul Hilberg,  Saul Friedlander, où de rencontrer les témoins encore vivants des camps… sans parler de la réflexion d’Emil Fackenheim… pour comprendre sa barbarie. Une barbarie païenne et meurtrière dont l’Europe ne s’est d’ailleurs pas encore remise.

Bien sûr Onfray feint de reconnait que « L’accusation d’antisémitisme, bien sûr, est celle qui accueille le plus souvent ses recherches (celles de Jean Soler). Elle est l’insulte la plus efficace pour discréditer le travail d’une vie, et l’être même d’un homme. »… mais il ne se demande pas un seul moment si elle pourrait concerner ce qu’il écrit lui. L’article invente des questions, des pseudos réponses, des ennemis supposés, avant de disqualifier tout débat… Laissons donc Onfray (et Soler ?) construire leur petit royaume païen dans leur coin s’ils le veulent. Avec hédonisme solaire et tout et tout…

 

En dehors de l’affablation d’Onfray sur la Bible, son discours sur le monothéisme juif supposé destructeur auquel il nous avait habitué… et pourquoi pas ? l’article laisse émerger un nouveau discours plus inquiétant, celui du : « monothéisme (qui) devient une arme de guerre forgée tardivement pour permettre au peuple juif d’être et de durer, fût-ce au détriment des autres peuples. Il suppose une violence intrinsèque exterminatrice, intolérante, qui dure jusqu’aujourd’hui ». On dirait du Dieudonné.
Lecture fondamentaliste et manipulée de la Bible, contresens, instrumentalisation de la Shoah, attribution aux hébreux dès l’origine de la pulsion génocidaire qui ferait partie de l’ADN exterminateur et intolérant, extrémisme, du judaïsme, citation de Mein Kempf… Sous couvert d’une histoire « qui dure jusqu’aujourd’hui »Des accusations hallucinantes dont on comprend bien la portée dans le contexte qui suit les meurtres d’enfants juifs à Toulouse et au lendemain du tabassages au marteau de juifs en kippot. Un discours qui s’inscrit parfaitement dans la banalisation de l’antisémitisme, un mouvement « qui dure jusqu’aujourd’hui » effectivement. L’article dérive tranquillement vers un banal antisémitisme de plume. 76 réactions sur le forum et 586 « j’aime » sur Facebook y répondent. Le Point aussi a l’air d’aimer… Qu’en pense BHL ?

Comme l’écrit Gérard Haddad : « L’un des phénomènes les plus étonnants de l’Histoire est sans doute la persistance d’un groupe humain qu’on appelle le peuple juif, peuple éparpillé aux quatre coins du bassin méditerranéen et du Proche Orient, puis, à l’ère moderne, sur toute la planète, ceci malgré l’absence d’organisation centrale et de langue parlée commune. ». C’est ce fait de la persistance du monothéisme d’origine juive qu’Onfray, livre après livre, après le Traité d’athéologie et le déboulonnage de Freud (encore un juif), ne semble pas supporter. La référence permanente au nazisme et à la Shoah sur tous sujets (La Bible, Freud…) aussi pose question. Cet article, gageons qu’il dépasse la pensée d’Onfray, dérape donc en roue libre. Tout n’est pas possible pour faire parler de soi. La tradition biblique et l’encyclo-paideia grecque ont plus apporté à ce que nous sommes que ce discours rance.

Quoi qu’il en soit de ce monologue, le rappel de cet ‘air connu’ devient de plus en plus banal. Nous devons nous demander : au fond, de quoi est-il le nom ? 

 


[1] Le livre d’Ezéchiel fut écrit au VIème siècle et plus exactement entre 592-570 A-C. Il raconte l’histoire des juifs déporté (2ème déportation) par Nébucadnetsar (Nabuchodonosor, roi de Babylone) à Babylone à partir de 597 A-C (2Rois 24.10-16). Les dates citées dans le livre vont de « la 5ème année à la 27ème année de la captivité.

[2]Le ministère de Jérémie couvre toute la période de la fin de Jérusalem, de 627 (treizième année de Josias) à 587 (seconde déportation de Jérusalem). Jérémie est donc le dernier prophète pré-exilique et en même temps le premier prophète exilique. 

[3] Le premier Temple date du Xe siècle av. l’ère commune à sa destruction par les Babyloniens en -586

24 commentaires sur « Onfray, Soler… dérapage en roue libre dans Le Point »

  1. Pitoyable !
    Outre les propos antisémites justement relevés par Didier Long, voici le genre d’ineptie que ce pseudo-intellectuel, pseudo-savant, pseudo-philosophe, enfin ce que vous voudrez, écrit :
    « L’idée de résurrection est empruntée aux Perses, elle apparaît au IIe siècle avant J.-C. Celle de l’immortalité de l’âme, absente de la Bible hébraïque, est empruntée aux Grecs. » Idiotie !
    Et les Égyptiens, alors ?! Le concept de la résurrection est né en Egypte Antique !!!
    Cet homme est ignorant et – pire ! – visiblement très antisémite.
    La Sagesse Juive est empreinte de l’antique sagesse égyptienne, car l’a souvent souligné Rachi.

    Voyez, Didier, il y a quelques temps, je vous invitais à lire Roger Sabbah : il apporte la preuve HISTORIQUE que le Judaïsme est bien légitime, qu’il est né au cours XVIIIème dynastie égyptienne, et que son père fondateur que l’on connait sous le nom d’Abraham fut en réalité le Pharaon Akhénaton… Le Judaïsme n’est pas issu d’un mythe : il a une réalité historique démontrable.
    J’ajouterai que la pensée grecque n’est rien face à la sagesse « hébraïco-égyptienne » !
    La Sagesse Juive effraie souvent les « philosophes gréco-maniaques » car elle contient la Vérité, concept inaccessible aux « verbieux grecs ».
    J’ai dit !

    1. Un livre répond à beaucoup de questions « les mythes du Christianisme-des héritages juif et grec aux valeurs de l’Occident » André Gaillard (publibook).

  2. Ce qui ne manque pas de sel: Onfray se fait le chantre du polythéisme à la manière des néo-païens de la « Nouvelle Droite » dont Alain de Benoist – bien qu’il ne se reconnaisse pas dans l’expression- est une figure majeure. Soit dit en passant de Benoist est plus intéressant et plus profond qu’Onfray. On reconnaîtra à ce dernier de faire mieux connaître la philosophie d’Épicure et de ses suiveurs, ce qui n’est déjà pas si mal.
    Onfray use de la vieille ficelle qui consiste à dessiner un portrait épouvantable et fallacieux de ce qu’il exècre pour mieux le combattre. L’ honnêteté ne le caractérise pas et si certains de ses écrits ont quelques mérites, il tend ici des verges pour se faire battre.
    Merci pour votre mise au point brève et claire. On pourrait développer sur les inepties publiées à propos de l’anthropologie traditionnelle juive et la confusion entre corps, âme, chair, etc… Mais l’honnête homme qui veut s’informer trouvera de quoi nourrir son appétit de vérité et pourra sourire en lisant les niaiseries d’individus dont il serait tout de même bien utile de comprendre les visées exactes. Ce d’autant plus qu’elles se présentent comme des lumières voire un écho des Lumières!

  3. dans certains coins, la résurrection s’appelle l’éveil et on n’en fait pas toute une histoire; au hasard des circonstancess, l’oeil choisit de voir les différences ou les ressemblances, aucune importance en tout cas.

    1. Pardon, mais si l’on peut établir à certains égards une analogie entre l’Éveil et la résurrection, il est inexact de prétendre que l’un ne diffère de l’autre que par les mots.Et ce quel que soit le « coin » du monde d’où l’on parle.

  4. Je ne pourrais fournir une meilleure réponse à cette question que celle du rabbin Yeshaya d’Alsace. Le passionnant philosophe Michel Onfray est tout émerveillé d’avoir découvert l’analyse critique de la Bible. Dommage qu’il ne la fait que par l’intermédiaire de Soler au lieu d’aller voir les travaux de Nadav Neeman, I. Finkelstein, I. Knohl, (traduits en anglais), André Lemaire, Thomas Römer et bien d’autres.
    Quand à Jean Soler il connait assez bien son sujet dans ses grandes lignes, mais les détails laissent à désirer. Ses plus grands défauts sont ses interprétations du judaïsme contemporain qui n’ont absolument rien à voir avec la société israélite et judéenne de l’époque royale, perse ou gréco romaine. Ses déductions sont inspirées par ses malheureuses convictions idéologiques et ses efforts à chercher à tout prix des liens directs entre les deux époques et deux sociétés tout à fait différentes. Soler, dans son dernier livre, n’est en fait qu’un pamphlétaire qui comme Onfray (que j’apprécie comme philosophe atypique) dans son déplorable article mélange la discipline scientifique avec ses croyances et idéologies contemporaines, ce qui constitue une prise de position contraire à la rigueur scientifique. Il est tout à fait dans son droit en tant que philosophe de prôner l’athéologie, mais il n’est pas dispensé d’avoir des rudiments sur l’analyse critique actuelle de la Bible.
    Mais le plus intéressant dans cette histoire n’est ni Soler ni Onfray mais plutôt Yeshaya d’Alsace. Un rabbin qui m’étonne et me réjouis par ses connaissances en matière d’exégèse contemporaine des textes bibliques. Pourvu d’une grande ouverture d’esprit, il concilie ses connaissances scientifiques avec ses convictions religieuses. Bravo Yeshaya d’Alsace que je félicite à cette occasion pour sa brillante réponse au turbulent philosophe qu’est Onfray. C’est ce qui arrive parfois à de bons scientifiques lorsqu’ils s’aventurent à traiter des sujets qui ne sont pas leurs domaines de recherches. Voir le déplorable cas de Shlomo Sand, qui comme Onfray a découvert des vérités depuis longtemps admises dans la communauté scientifique appropriée.
déjà dans son livre « traité d’athéologie – physique de la métaphysique » il avançait des propos qui prouvaient une méconnaissance de l’analyse critique de la Bible et du Nouveau Testament. Qui ne sait aujourd’hui qu’à l’origine le Cantique des Cantiques n’est qu’une anthologie de chansonnettes populaires qui n’ont rien à voir avec une interprétation allégorique. N’importe quel manuel d’introduction à la Bible aurait fait comprendre que la guerre éclair de Josué et l’extermination des Cananéens n’est qu’une œuvre de fiction qui reflète l’époque de sa rédaction sous le règne de Josias et les exemples sont nombreux.
    Deux mots sur Onfray, Soler et le christianisme.
    Les efforts de présenter la Grèce comme alternative au judéo-christianisme est une idée sournoise. Elle ressemble trop au mouvement de Marcion qui voulait déjudaïser le christianisme ou plus exactement de le désemitiser ou le déisraeliser. Ce courant a très vite été rejeté par les pères de l’église tout simplement parce qu’ils avaient vite compris qu’un christianisme n’avait un sens d’exister et de se propager qu’en relation intrinsèque avec son origine israélite et judéenne, aussi bien du point de vue géographique territorial que du point de vue littéraire. Cette littérature qui deviendra plus tard le canon Bible mais aussi une énorme quantité d’écrits hébraïques (probablement plus de 50 livres extra bibliques) dont une partie a été trouvée parmi les 950 rouleaux du désert de Judée Qumran, Hever, Murabaat, Massada etc.).
    Ainsi, la civilisation occidentale (d’une grande partie du monde chrétien et musulman), n’est pas une civilisation judéo christianisme, tout simplement parce que le christianisme n’est en fait qu’un branche du judaïsme qui ne devint dissidente que longtemps après Jésus. C’est une branche messianique du Judaïsme presque au même titre que le mouvement Habad partisans de la messianité du Loubavitcher. Notre civilisation mondiale serait plutôt le fruit d’une origine israélo-hellénistique.
    Quand au Jésus historique, tel qu’on pourrait le percevoir à travers les textes tardifs de ses disciples encore juifs et non pas chrétiens (dans le Nouveau Testament), il est loin d’avoir voulu comme le prétendent Soler et Onfray, séparer les affaires religieuses de l’état. Il était loin aussi de vouloir récuser l’usage de la violence. Il n’avait non plus aucune intention de prêcher un pacifisme, comme plus tard le prônèrent les premiers chrétiens. Bien au contraire, tout comme les prêtres du Yahad des manuscrits des grottes de la Mer Morte, il prêchait le renouveau politique du Royaume d’Israël, tout comme d’autres messies judéens avant lui. Pour arriver à ce but il est évident qu’il ne pouvait pas exclure l’usage de la révolte contre l’occupant romain. Ce n’est que plus tard que certains courants cherchèrent à tout prix d’établir une distinction radicale entre les Jésus et les nombreux autres messies de cette époque eschatologique. Une analyse des écrits « sectaires » du désert de Juda retraçant l’atmosphère politique et religieuse qui engendra la révolte contre Rome prouve bien que dans ce sens Jésus et ses disciples n’ont rien de particulier ou d’original par rapport à leur contexte socio culturel. Ce n’est que progressivement que s’effectua un relatif éloignement des sources judéennes.
    Yigal Bin-Nun

    1. Merci de votre contribution.
      Sur ces sujets trés larges précédés d’une abondante littérature, je ne peux que renvoyer les lecteurs à une analyse critique et détaillée dans mes ouvrages, (400 pages, 1500 notes chacun!) qui dépassent largement ce blog ou les articles de presse.
      – Jésus de Nazareth juif de Galilée (Plon- Presses de la renaissance 2011)
      – L’invention du christianisme, et Jésus devint Dieu (Plon- Presses de la renaissance 2011)
      … mais aussi aux livres de Daniel Boyarin, peu connu en milieu francophone.

  5. « Ses plus grands défauts [de J Soler] sont ses interprétations du judaïsme contemporain. » A ma connaissance J Soler s’intéresse essentiellement au judaïsme de l’époque biblique.

    « Les efforts de présenter la Grèce comme alternative au judéo-christianisme est une idée sournoise. » Sournoise?? Ce n’est d’ailleurs pas une idée, mais bien une réalité historique, au sens où c’est bien le judéo-christianisme qui a éradiqué (ou chercher à éradiquer, avec un certain succès jusqu’à la Renaissance) le paganisme gréco-romain. Symboliquement, la Grèce représente la recherche de la vérité, Jérusalem la prétention à la détenir et à l’imposer aux autres : la vérité comme une quête ou comme un acquis. La seconde attitude est celle qui est à la base de la violence monothéiste, une attitude totalitaire.

    Vous rappelez la condamnation de Marcion par l’Eglise comme attestant de l’erreur de Marcion! J’y vois plutôt, d’accord avec par exemple von Harnack ou Simone Weil, l’erreur de l’Eglise (sans être pour autant d’accord avec l’antisémitisme affiché par Marcion). Les rabbins et théologiens adorent étouffer sous l’étalage de leur science et l’argument de la complexité des textes les questions simples auxquelles ils n’ont pas de réponse. Certains profèrent même avec autorité des contre-vérités comme celle consistant à affirmer que les peuples polythéistes ont cherché eux aussi à imposer leurs dieux.

    Question simple : la volonté d’imposer son dieu n’est-elle pas une motivation de violence inconnue du monde polythéiste, et qui explique le surcroît de violence RELIGIEUSE (pas toute la violence humaine bien sûr) constaté dans le monde monothéiste durant toute l’ère chrétienne ?

  6. Je n’ai guère de sympathie pour Onfray. Je ne suis pas polythéiste (et encore moins néo-païen, quoique les deux ne se confondent pas, merci d’avance de ne pas l’oublier. Il reste des peuples polythéistes sur cette planète et ils n’ont pas grand chose à voir avec quelques fous d’extrême droite) mais tout simplement athée (à la rigueur, je crois au Dieu de Spinoza).
    Ceci dit, avant l’exil, il n’y avait pas de peuple juif, mais des judéens et des samaritains. L’identité juive s’est construite par après, aussi bien autour des textes bibliques qu’autour de la naissance de la loi orale.
    Onfray en rajoute contre le dieu biblique et finit (comme d’habitude) par raconter n’importe quoi mais vous, vous l’idéalisez complètement. Mais vous êtes peut-être croyant, ceci expliquant cela.

    Là, par exemple, je ris : « on y sacrifie des enfants au Dieu Molok ». Toute l’humanité a pratiqué à un moment ou un autre les sacrifices humains. TOUTE. Et votre exemple est ce qu’on appelle un cliché.

    Et en quoi la barbarie du génocide opéré par les nazis (que je n’ai aucune intention de nier, rassurez vous) est-elle païenne, j’aimerais le comprendre. Je perçois bien la relation entre le génocide et l’antisémitisme moderne, entre le génocide et la mise en oeuvre de techniques industrielles d’extermination mais entre le génocide et le paganisme, je ne vois pas trop (enfin si, je vois votre raccourci aussi grotesque que celui d’Onfray : oeil pour oeil ?).

    1. Bonjour,
      Avant l’exil, il y avait bien une ‘maison de David’ au IXème siècle avant notre ère comme le montre l’archéologie (stèle de Tel dan). Le Temple de Salomon détruit par les babyloniens en 586, peut être construit vers le Xème siècle (mais nous n’avons d’autres faits que littéraires) est lui aussi une réalité.
      On ne peut donc pas légitimement d’un point de vue historique sérieux invoquer un peuple juif (de judéen) qui naîtrait après l’exil comme vous la faites. Ce qui n’enlève rien à la réalité probable d’une composition ethnique de plusieurs tribus ainsi que les décrit le texte biblique, d’un schisme samaritain post exilique avec des mélanges antérieurs et dont témoigne le sanctuaire du mont Garizim, etc…
      Le Dieu Molok n’est pas un « cliché » facile comme vous l’affirmez mais une réalité archéologique dont témoigne la littérature biblique (Lévitique 18, 21; 20, 2-5). La vallée de Topheth et d’Hennonà à l’ouest de Jérusalem, était le lieu où on offrait des enfants à ce dieu en les faisant passer par le feu en son honneur (Jer 19, 5-6 Sop 1, 4-5)… Ce qui a donné la vallée de la Géhenne.
      Voilà pour le Proche-Orient ancien.
      La « naissance de la loi orale » dont vous parlez et à laquelle vous faites remonter l’identité
      Tout cela n’est pas une question de croyances ou de foi comme voudraient le faire croire Onfray et ses amis mais simplement de sciences historiques croisant archéologie, paléographie, histoire des textes, analyse du milieu… etc, à laquelle travaillent des juifs, des chrétiens, des athées, etc… dans leurs disciplines de chercheurs souvent inconnus.

      Vous dites enfin que vous ne voyez pas le rappert : « entre le génocide et le paganisme, je ne vois pas trop (enfin si, je vois votre raccourci aussi grotesque que celui d’Onfray : oeil pour oeil ?). » écrivez-vous. Le pangermanisme allemand et sa conception du Volk (peuple), tous les hommes du même sang, le Volkgeist (esprit du peuple) allemand est parfaitement documenté. Il s’agit d’un courant né au XIXème sicèle foncièrement antisémite, s’appuyant sur un passé germanique mythique et occultiste et en lutte contre les monothéismes, dont le christianisme.
      Tout ceci est parfaitement documenté. On possède des témoignages trés précis comme ceux des vétérans de la division Charlemagne (SS Français) qui racontent les prises de serment mystiques entre deux chênes des officiers SS, on sait le gout pour l’occultisme et les divinités des dirigeants nazis qui entouraient Hitler… Une idéologie fanatique qui a tué des millions d’innocents sous la barbarie païenne nazie et empéché la capitulation de l’Allemagne ajoutant aux pertes en vie humaines (Voir le récent livre ‘LA FIN, Allemagne 1944-1945’ de Ian Kershaw)…

      Ce qui est reproché à Onfray et à ceux qui soutiennent les thèses de cet article du point c’est simplement de faire fi des faits et de l’histoire pour constuire des chimères idéologiques, des croyances… Celles-ci se heurtent aux faits et à la recherche des historiens qu’il ne suffit pas de disqualifier par avance comme celle d’élites menteuses pour alimenter le débat de manière sérieuse.
      Bien cordialement,
      Didier Long

  7. Il n’existe pas de dieu Molok. C’estr tout simplement une déformation du mot Melek, sous forme de boshet = honte. Melek = roi n’est donc que YHWH melek, expression tres courante dans les textes de la Bible

  8. Je n’avais pas lu le dernier post de Didier Long, qui revient sur l’attribution de l’antisémitisme nazi à l’antichristianisme du pangermanisme et du Volksgeist. Qui a « inventé » l’antisémitisme : les « paîens » ou les Chrétiens? Lisez Jules Isaac, Michel Simon, Bernard Lazare, et aussi St Jean Chrysostome, Pierre le Vénérable, etc.
    Le mouvement völkisch était-il le seul mouvement antisémite au XIX, l’antisémitisme n’était-il pas alors européen ? La Civiltà Cattolica n’en était-elle pas l’un des principaux vecteurs à travers toute l’Europe? Ne demanda-t-elle pas par exemple d l’exclusion des Juifs de France, d’Allemagne et d’Italie.? Ne publia-t-elle pas, de 1890 à 1937, une série d’articles sur la question juive rédigés par des auteurs antisémites notoires, dont Léon de Poncins, Gougenot des Mousseaux, et Édouard Drumont ? Cf. par exemple Les dilemmes et les silences de Pie XII : Vatican, Seconde guerre mondiale et Shoah, Giovanni Miccoli, Editions Complexe, 2005,
    Qu’il y ait eu des « néo-païens » dans l’entourage d’Hitler, oui, mais ils furent minoritaires, et désavoués par Hitler. Cf. Lionel Richard, Emilo Gentile. Les valeurs religieuses auxquelles se référait Hitler étaient toujours les valeurs chrétiennes (voir tous ses discours).
    La Shoah et les mesures antisémites de Vichy ont élé l’oeuvre de peuples de tradition majoritairement chrétienne. Pourquoi cet acharnement à vouloir faire porter la responsabilité sur « les païens », sinon pour refuser la réalité de l’origine chrétienne de l’antisémitisme, et pour faire passer l’habit (les habillages pseudo-scientifiques et pseudo-romantiques dont il s’est paré au XIX) pour le moine?
    Etonnez-vous du discrédit de l’Eglise avec de tels propos, qui ne relèvent que de la désinformation !

    1. Hélas, l’antisémitisme date de Rome. Cette judéophobie a été largement analysée par l’historien Américain Peter Schäfer (Peter Schäfer La judéophobie antique Paris, éditons du Cerf, 2003). Les juifs sont alors accusés de xénophobie, de misanthropie et d’impiété. Les progrom d’Alexandrie, les deux guerres judéo-romaines, largement documentés sont des faits.
      Une judéophoblie antique dont on retrouve des accusations comme celle de crime rituel, de déicide… dans le Christianisme quand il est devenu romain.
      Une judéophobie antique puis chrétienne revue et corrigée à la lumière des théories racialistes idéologiques au XIXème siècle qui n’ont rien de ‘chrétiennes’ mais se voulaient scientifiques. Le discours sur l’inégalité des races, le soi-disant vol des biens allemands par les juifs… de programme idéologique mute en programme politique puis en antisémitisme d’Etat en s’appuyant sur des moyens de mort industriels avec le IIIème Reich et les nazis. Cela a été montré par Raul Hilberg et par Pierre-André Taguieff …
      Quand à faire d’Hitler une sorte de pape de l’antisémitisme chrétien… c’est une blague sans biographie sérieuse.

      Accuser les juifs d’avoir inventé l’antisémitisme comme le font Onfray et Soler est une forme de judéophobie moderne. Revoir ici ce qu’en dit Finkielkraut :

  9. Vos conclusions quant a la banalisation de l’antisémitisme sont hélas exactes.
    Onfray pourrait tout a fait etre publie par les editions kontre kulture de soral.
    En gros les juifs sont les premiers racistes, les premiers génocidaires les premiers nazis, donc tout ce qui leur arrive ils le méritent.

  10. Merci pour cette mise au point très éclairante sur un nouvel aspect de la fumisterie et de la mégalomanie de Onfray qui s’était aussi illustré comme expert en psychanalyse, après comme d’habitude, pour ses différents travaux, 6 mois de recherche intensives, malheur aux besogneux…
    Plus Onfray dérape vers le populisme voire l’extrême droite plus on lui tend les micros et on lui ouvre les pages de la grande presse.
    Je pense que la Grèce a inventé aussi de son côté par une voie non religieuse un véritable universalisme égalitaire humain avec la philosophie de Socrate. C’était dans l’air du temps puisque les tragédies de son contemporain Épicure condamnent sans ambiguïté les « forts » et exaltent les faibles et les vaincus et qu’elles ont connu un succès certain.
    On trouve par ex. chez Épicure un écho dans les troyennes des massacres de Mélos par les troupes athéniennes lors de la guerre contre Sparte.
    Onfray à l’impudence de nier que la Grèce a été le théâtre de ce genre de campagne d’extermination et de réduction en esclavage. Ceci dit il y avait des débats animés à ce sujet à Athènes, ce qui montre que la société était très divisée et en crise sur ces questions, ce qui a d’ailleurs épargné à Mytilène de subir le même sort.
    Un autre point concernant l’antisémitisme, c’est la lutte déterminée et permanente au XIXeS et au XXeS (de plus en plus occultée, mais est-ce un hasard ?) des partis de l’internationale socialiste puis des communistes contre l’antisémitisme. Je pense que c’étaient de loin les organisations les plus actives et efficaces dans ce domaine et qu’elles ont durablement bloquées la diffusion des idéologies racistes dans la population laborieuse en Europe.
    De ce point de vue l’antisémitisme me semble moins un problème de paganisme ou autre qu’un problème politique instrumentalisant les questions religieuses.
    La campagne d’extermination des Juifs n’a vraiment commencée qu’après l’invasion de l’URSS et ce n’est pas pour rien que les dirigeants nazis parlaient sans cesse de judéo-bolchevisme.
    Bien cordialement
    JV

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