Vayigach: le silence de Joseph

Le premier homme d’Etat juif par Gérard Haddad

Haddad

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La Parasha Vayigash nous fait le récit des retrouvailles de Joseph et de ses frères qui l’ont  vendu comme esclave, alors qu’il n’était qu’un enfant. Après maintes péripéties, après la  longue plaidoirie de Judah, Joseph décide que le moment est venu de se dévoiler à ses frères  qui ne l’avaient pas reconnu.
Dans une deuxième partie de la parasha, nous avons le récit des émouvantes retrouvailles de Jacob et de son fils préféré qu’il a longtemps cru mort.
Sur le plan littéraire et psychologique, c’est un des plus beaux textes de ce merveilleux Livre de la Génèse, de Berechit. Avec un art consommé, avec à chaque fois quelques mots précis déclenchant en nous une grande émotion, la Torah nous décrit pas à pas les étapes psychologiques de cette rencontre improbable : l’émotion de Joseph, ses sanglots répétés, le choc que produit sur Jacob l’annonce que Joseph, son fils merveilleux, est bien vivant, au point que son cœur s’arrête, etc. Nous avons ici un véritable chef-d’œuvre littéraire. Déjà, l’histoire de Jacob qui nous est retracée dans ses grandes lignes depuis sa vie utérine jusqu’à sa mort peut être considérée comme l’ancêtre du roman. Ceci n’a pas échappé à un des plus grands romanciers du XXe siècle, l’Allemand non-juif, Thomas Mann qui consacra à Joseph et ses frères une saga en 4 volumes, sans doute sa plus belle œuvre. Comment Thomas Mann a-t-il eu connaissance de tous les midrashim qui l’ont inspiré ? Par sa rencontre avec un étrange personnage Oskar Goldberg, qui se disait kabbaliste et qui a influencé de nombreux auteurs comme Walter Benjamin. J’ai rapporté les grands traits de cette histoire dans mon livre Le péché originel de la psychanalyse.
Cette beauté littéraire a sa fonction. Elle permet la transmission d’un certain nombre de leçons fondamentales sur le plan de la foi, sur le plan psychologique, sur le plan moral, mais aussi sur le plan politique.

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