Vayakel-Pékoudé, la structuration de la réalité humaine et l’émergence du couple humain

Quelques réflexions sur la Sidra de ce Shabbat.

La répétition de la Torah (Mishné Torah)

Trés curieusement dans la Paracha Vayakel-Pékoudé on assiste à une sorte de reprise résumée de toute les parachiot précédentes. Comme si nous venions d’assister à un long concert et qu’à la sortie on nous annonçait que nous n’avions pour l’instant entendu que la répétition générale.

Moïse « convoqua (Vayakel) toute la communauté des enfants d’israël » Kol adat bnei israël, et nous allons voir que ce nouveau terme a son importance.

Et à nouveau, bis repetita sur un air connu : l’importance du Shabbat !

 « Pendant six jours on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l’honneur de l’Éternel; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort.  Vous ne ferez point de feu dans aucune de vos demeures en ce jour de repos.» (Ex 35, 2-3)

Mais de manière très laconique et très mystérieuse il s’agit de « ne pas faire de feu sous peine de mort ». N’importe quel païen qui lit cela et à qui on dit qu’il s’agit de la plus haute spiritualité répond « c’est un peu court non ? ». Pourquoi cette répétition après Ki Tissa ? Pourquoi cette formulation ? Nous allons en reparler…

Mais ce n’est pas seulement le Shabbat dont on reparle mais aussi de  l’importance de l’offrande (terouma) « Prélevez sur vos biens une offrande (terouma) pour l’Éternel » ce qui était précisément le titre de la parasha il y a un mois. Puis à nouveau on nous reparle de l’habit du grand-prêtre qui faisait l’objet de la parasha suivante après Terouma : Tetsavé… et à nouveau on retrouve  le chèch (Toutes les toiles formant le pourtour du parvis étaient en lin –chèch– retors : Ex 38, 16,  le bleu de tékhélet (Le rideau portière du parvis, ouvragé en broderie, était d’azur-tékhélèt : Ex 38, 18), … des mots crochets qui renvoient à tout ce dont nous avons parlé dans Tetsavé… je n’y reviens pas. Et à nouveau le mishkane est largement décrit dès le début de Pékoudé comme si jusque-là nous n’avions rien compris : « Telle est la distribution (pékoudé) du tabernacle (mishakne), résidence du Statut, comme elle fut établie par l’ordre de Moïse; tâche confiée aux Lévites, sous la direction d’Ithamar, fils d’Aaron le pontife. » (Ex 38, 21) dans une sorte de testament spirituel comme si on avait tout oublié et l’arche en or à l’extérieur et à l’intérieur, les rideaux, le candélabre, etc… La Torah bégaierait-elle ? Non en réalité. Toute répétition de mots, de thèmes, d’expression fait sens pour celui qui met en pratique et écoute, naasé venishma. Et souvent quand nous n’entendons pas c’est parceque nous n’avons pas mis en pratique. Et c’est exactement le sens de la répétition de Vayakel-Pékoudé qui en réalité n’en est pas une. Jusque là nous avion entendu la théorie, aujourd’hui, comme nous le verrons on passe aux « travaux pratiques ».

De Shabbat en Shabbat on est donc dans une espèce de pensée orientale circulaire qui tourne et revient sur les mêmes thèmes. Comme si nous errions dans un désert sans boussole ni repère à la suite du peuple… sans repère matériel à la suite de ce Moché qui est peut être un Prophète mais qui n’est peut-être qu’un fou à qui le soleil a tapé sur la tête. Et comme l’attente est longue et le désert vide la matérialité rutilante du veau d’or qu’on peut saisir semble un bon ersatz de l’Eternel. Même si chacun sait que le remède va se transformer en placébo…

En réalité je vais montrer que cette pensée si peu cartésienne et toute orientale nous fait parcourir une spirale hélicoidale. Nous ne revenons pas sur place en réalité mais nous montons ou plutôt nous pénétrons la profondeur de l’existence. Tout le sefer Chemot est traversé par des thèmes, le mishkane, le shabbat, les pains, le tissus et le tissage, la fonte du métal : les bijoux d’or et d’argent, le fer des épées et de la violence, l’eau et le feu… qui s’enroulent en spirale et conduisent vers un point focal invisible et inaccessible à l’homme, hors du temps, qui oriente toute la réalité tout en s’en évadant. De l’Egypte à la construction du mishkane, la Révélation faite à l’homme est celle de la possibilité d’accéder à son humanité par la sanctification, processus symbolique qui permet à l’homme de s’approprier le monde que D. lui donne en acceptant enfin d’être créé à chaque instant. C’est à dire de faire de D. la finalité de l’étude, de la pratique et tout acte de la vie pour en faire une existence orientée, polarisée vers l’Eternel et ne pas nous engloutir dans le monde matériel.

Du matériel au spirituel, du visible à l’Invisible

Car sans mépriser la réalité matérielle  -il n’y a pas « d’autre monde » pour l’homme à moins d’en inventer un autre idéalisé, ce qui revient à construire des idoles! – cette pensée orientale en hélice passe de la surface vers la profondeur de monde, une spirale qui creuse et qui s’élève en même temps. Visant un point focal hors du temps et de l’espace. De la réalité brute à sa structure symbolique (les outils) ; du matériel (la fabrication, la construction, la moisson, le tissage… ) et à son arrière-plan le plus immatériel. De l’espace au temps sur horizon d’éternité. De la tente de la présence dans l’espace par le mishkane, le shekina (de shakan demeurer), à celui que les cieux et et la terre ne peuvent contenir. Comme si finalement la réalité était un mirage au désert, celle-ci ne découvrant son sens que sur arrière fond du seul Réel qui en est absent.

Comme si la Torah était toute entière une structuration symbolique qui fait passer celle-ci d’une vie factuelle, animale, d’esclave en Egypte à une vie réellement humaine.

Cette manière de comprendre la réalité est extraordinairement insécurisante pour le peuple et pour Moïse lui-même, pour nous aussi. Quand Moïse demande à l’Eternel : « de grâce, si j’ai trouvé faveur à tes yeux, daigne me révéler tes voies, afin que je te connaisse et que je mérite encore ta bienveillance. Songe aussi que c’est ton peuple, cette nation! » (Ex 33, 13). L’Eternel lui répond qu’il reste une promesse invisible : « Ma face vous guidera et je te donnerai toute sécurité. »… là encore une face paradoxale « Tu ne saurais voir ma face; car nul homme ne peut me voir et vivre. » (Ex 33, 20) L’Eternel lui promet une sécurité étrange sans appui matériel. Un visage qu’on ne voit pas. « Je retirerai ma main et tu me verras par derrière; mais ma face ne peut être vue. » (Ex 33, 23).

Au cours de Chemot Israël est passé du statut d’esclave en Egypte, c’est-à-dire de moyen, d’outil à la main d’un maître, à celui d’un nourrisson insécurisé qui attend la nourriture du ciel, à celui de lévite qui cuit le pain de propositions. De l’état d’enfance à l’âge d’hommes et de femmes libres. Du statut d’esclave sans logis en Egypte à celui de fabricant de maison (le mishkane). De nomade à la suite d’une tente à bientôt sédentaire gérant d’un Temple de pierre.

Israël naît au désert c’est à dire dans une espace « où rien n’appartient à personne » dit le Talmud. L’absence de mesure du désert ou toute voix se perd et où le soleil semble parfois fixé à son midi alors que le temps le temps semble se dilater à l’infini est le laboratoire de l’ émergence d’Israël comme peuple et comme couple consacré au service de D. Nous y reviendrons.

Et pour ajouter à cette insécurité, à la fin du Sefer Chémot, le peuple dépend de la présence ou non de la nuée sur la tente pour se déplacer ou non. Non seulement, les bnei Israël sont nomades, donc précarisés par rapport à des sédentaires mais aussi dépendants de la volonté de l’Eternel qui les guide. C’est cette dépendance par rapport à l’Eternel qui les libère de la dépendance par rapport au monde matériel. Toute sa liberté devient déterminée par une obéissance qui l’arrache à l’aliénation au monde des choses de l’esclavage d’Egypte. Quand l’homme est aliéné de sa relation avec la puissance ultime de l’être, il ne se détermine plus par rapport à elle mais par rapport aux objets qui l’entourent dont la mesure le détermine.

L’Eternel semble chaque fois  comme s’effacer. Prenant un un malin plaisir à relativiser les réalités matérielles pour les rendre symboliques, désignant Sa réalité inaccessible. Il est présent dans le mishkane matériel (un mot shakan qui signifie « demeurer » et renvoie à la demeure dans l’espace) mais pour éviter toute confusion celui-ci est appelé maintenant et par Moïse lui-même : « tente d’assignation » (hoel moed) (Ex 33, 7-11) :

« Pour Moïse, il prit sa tente pour la dresser hors du camp, loin de son enceinte et il la nomma Tente d’assignation (hoel moed); de sorte que tout homme ayant à consulter le Seigneur devait se rendre à la Tente d’assignation, située hors du camp. » (Ex 33, 7)

Avec toute l’idée de rencontre et surtout de temps que sous-tend cette expression (hoel moed). Ce qui compte ce n’est pas la tente matérielle mais la rencontre, le palais spirituel. Non pas l’espace matériel mais l’échange immatériel de la relation entre l’Eternel et son peuple. On passe du plus physique au plus spirituel, immatériel, comme si toute la réalité perçue par l’homme dans l’espace et le temps faisait signe d’un point focal omniprésent et Etrenel qui lui échappait. Pensée paradoxale et déstabilisante pour la pensée humaine, caractérisée par une libido sans limites et une volonté de puissance sans limites, qui remplit compulsivement l’instant pour oublier le temps, et meuble l’espace de choses, pour prolonger le court laps de temps qui lui est accordé sur cette terre.

Le Mishkane solide et fini dans l’espace est une réalité dans l’espace, mais pour éviter toute confusion la Tente devient ohel moed. Moëd un mot qui signifie « fête » ou « date » avec l’idée de rencontre entre D. et son peuple à date fixe.  Ainsi l’ordre Moëd (Seder Moëd, « ordre des temps ») est un ordre de la Mishna qui a pour objet les lois sur temps fixés par le judaïsme. Le hol amoèd désigne la «période intermédiaire» des fêtes de Pessa’h et de Soukkot, une demi fête pendant laquelle certains travaux sont interdits afin que ces jours ne soient pas comme les jours profanes de la semaine.[1] Il est un ensemble d’objets sous la main dans l’espace… mais signifie le temps qui ne peut être saisi.

 

La fabrication du mishkane et de ses ustensiles et la structuration symbolique de la vie humaine

La fabrication du mishkane met à jour en plein désert les structures élémentaires du travail. On sait par les historiens que l’homme découvre la métallurgie du fer vers 5000 avant l’ère commune en cuivre puis en bronze puis en fer vers 2000. Il forge alors des armes de plus en plus solide et tranchantes. C’est pour cela que l’utilisation d’outils en fer est interdite dans la fabrication des pierres de l’autel.

Les bijoux des femmes offerts en offrande dont parle Terouma et dont on reparle ici sont fondus. « Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux: or, argent et cuivre » (Ex 25, 3). Rachi commente : « De l’or et de l’argent et du cuivre… Tous été offerts spontanément, selon la générosité de chacun, à l’exception de l’argent qui a été offert à égalité : un demi-chèqel par personne. Et l’on ne découvre pas, dans tout le récit de la construction du tabernacle, qu’il y ait eu besoin de plus d’argent, comme il est écrit : « et l’argent produit du recensement de l’assemblée… un bèqa’ par tête » (infra 38, 25 – 26), le reste de l’argent offert spontanément ayant été utilisé pour la fabrication des ustensiles de culte. ». Lors du Veau d’Or il est encore question de métallurgie : « Ayant reçu cet or de leurs mains, [Aaron] le jeta en moule et en fit un veau de métal; et ils dirent: « Voilà tes dieux, ô Israël, qui t’ont fait sortir du pays d’Égypte! » (Ex 32, 4). La Torah raconte cette métallurgie qui fait partie des conditions de possibilité d’une humanité et nous enseigne qu’elle peut être utilisée dans un but spirituel et « avec un coeur généreux » ou pour l’asservissement (le veau d’or) et la violence et la guerre (l’épée de fer).

Structures élémentaires du processus symbolique qui signe l’apparition de l’humanité dans la fabrication du mishkane, des outils pour le faire et de ses outils liturgiques. Car L’outil signe l’apparition d’une pensée évoluée. Le singe ne modèle pas la pierre pour lui donner une nouvelle finalité, alors que l’homme l’imagine. L’outil évolué présuppose une structuration de la pensée qui signe l’apparition de l’homme et sa sortie de l’animalité. Un singe peut utiliser un caillou pour casser une noix, l’homme taille la pierre pour faire une flèche. En fabriquant l’outil l’homme est obligé de penser à son but, à sa finalité, il transforme la matière pour qu’elle fasse sens. Il crée des « outils d’outil » pour transformer le monde. Dans la Torah on insiste sur le tissage du lin par les femmes qui est végétal (et non pas de la laine qui suppose de tuer un animal) sur l’absence d’utilisation du fer (qui représente la violence) pour construire l’autel. En choisissant les matériaux de fabrication du mishkane, les outils qui vont permettre de les transformer l’homme imagine la finalité de l’outil et des objets du mishkane, le shalom et l’éthique. Ki Tissa ordonne « Tu ne te fabriqueras point des dieux de métal. » (Ex 34, 17). L’interdiction est celle de la violence. L’idole, l’illusion d’humanité, conduit à la violence et pas au shalom. La mitswah outil spirituel au respect de D. et du prochain.

Structuration symbolique fondamentale de la nourriture. Vers 8000 avant notre ère les hommes cultivent les céréales ce qui est le signe de la sédentarisation après l’état nomade. L’humanité passe alors de la préhistoire à l’histoire qu’elle va bientôt écrire (vers 3000 avant l’ère commune). La réflexion sur les pains de proposition et l’interdit de faire du pain à shabbat montre la structuration symbolique puissante d’une nation. Car Israël passe de l’état de nomade qui suit une voix et un prophète au désert à la terre promise où il va bientôt se sédentariser. Au cours de Shemot Israël est passé du stade de l’esclave délirant de faim qui rêve du pain de son maître : «Que ne sommes-nous morts de la main du Seigneur, dans le pays d’Égypte, assis près des marmites de viande et nous rassasiant de pain, tandis que vous nous avez amenés dans ce désert, pour faire mourir de faim tout ce peuple! » (Ex 16, 3) ; à celui de l’enfant qui reçoit le pain –la manne du ciel ;  à celui de lévite qui fabrique les pains de proposition du service de D. et qui arrête de les fabriquer ces pains à shabbat.

Structuration symbolique du religieux : on passe du sacré le plus païen : les bâtons des magiciens qui se transforment en serpent, le Nil en sang… des interventions-perturbations des lois naturelles… au sacrifice du veau-dieu de l’Egypte le korban-Pessah à l’holocauste à heure fixe ritualisé qui devient signe de la repentance (teshouva) devant le grand-prêtre.

En prenant les bijoux des femmes « l’argent et l’or » pour les fondre non plus en veau d’or c’est-à-dire en illusion avec une finalité sans aucun avenir mais en candélabre.

Il est étrange qu’au fur et à mesure que D.ieu se révèle dans des symboles matériels : le mishkane, l’arche,  le chandelier… il semble en même temps s’effacer.

 

La structuration symbolique du temps par le Shabbat pour le transformer un temps humain

Dès le début de la parasha on nous reparle du Shabbat :

« Pendant six jours on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l’honneur de l’Éternel; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort.  Vous ne ferez point de feu dans aucune de vos demeures en ce jour de repos. » (Ex 35, 2-3)

Là encore structuration de la vie juive par le temps car les 39 travaux interdits du Shabbat, les lamed thet avot melakha, les « activités de base » qui symbolisent la structuration élémentaire de la vie par le pain, le vêtement et la maison, qui, comme nous l’avons vue structurent la socialité humaine ; les rapports interpersonnels. Les melakhot définies par la Michna Shabbat 7, 2 sont structurées par les travaux nécessaires à la construction du Tabernacle. Elles se répartissent en trois catégories de 13 :

– les interdits concernant la fabrication des pains de proposition : Labourer, Semer, Moissonner (ou cueillir), Lier en gerbes (amasser), Battre les céréales pour les dégager, Vanner au vent, Trier pour séparer grains et déchets, Passer au crible pour trier, Moudre, Pétrir, Cuire au four, Éteindre un feu, Allumer un feu.

– les interdits concernant la confection de vêtements : le tissu qui recouvrait le tabernacle, les rideaux… Tondre, Laver la laine, Peigner la laine, Teindre la laine, Filer, Ourdir, Faire des boucles de tissage pour lier, Tisser deux fils, Séparer deux fils de la trame, Faire un nœud, Défaire un nœud, Coudre deux points, Découdre

– les interdits concernant la fabrication de la maison : de la charpente aux cordages de la tente, demeure de Dieu au désert : Capturer, Abattre la bête (tuer), Écorcher ou dépecer, Tanner, Racler, Tracer des traits, régler, retirer les poils, Découper la peau, Écrire plus de deux signes ou lettres, Effacer plus de deux signes ou lettres (Gratter le parchemin pour écrire dessus), Construire, Démolir (en vue de bâtir), Finir une œuvre, Transporter d’un domaine privé dans un domaine public, ou sur une distance de plus de quatre coudées dans le domaine public.

Sont donc interdits les « œuvres conscientes », pour justement en prendre conscience. Celui qui ne structure pas sa vie, qui ne la prend pas en main mais laisse le temps passer, « tue le temps »… est en réalité déjà mort. C’est le sens du « quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort ».

Le « Vous ne ferez point de feu dans aucune de vos demeures en ce jour de repos. » correspond à une des mélakhot mais il résume l’interdiction d’un tâche qui est au centre du « foyer antique » celle d’alimenter une feu perpétuel. Celui qui éteignait le feu par exemple qu’entretenaient les Vestales à Rome était tué. Il s’agit probablement là encore de tuer un dieu antique comme le Korban pessah tuait l’agneau vénéré par les Egyptiens.

En une courte sentence introductive la Torah résume donc toute la structuration du réel juif.

Le shabbat aussi est un thème transverse en spirale, un « symbole » ou plutôt une « alliance éternelle » (berit olam) qui traverse de Chémot.

  • Il est annoncé au moment de la manne : « Considérez que l’Éternel vous a gratifiés du Shabbat! c’est pourquoi il vous donne, au sixième jour, la provision de deux jours. Que chacun demeure où il est, que nul ne sorte de son habitation le septième jour. le peuple chôma le septième jour» (Ex 16, 29-30).
  • Répété en Ki Tisssa : Gardez donc le shabbat, car c’est chose sainte pour vous! Qui le violera sera puni de mort; toute personne même qui fera un travail en ce jour, sera retranchée du milieu de son peuple. Six jours on se livrera au travail; mais le septième jour il y aura repos, repos complet consacré au Seigneur. Quiconque fera un travail le jour du shabbat sera puni de mort. Les enfants d’Israël seront donc fidèles au shabbat, en l’observant dans toutes leurs générations comme un pacte immuable. Entre moi et les enfants d’Israël c’est un symbole perpétuel, attestant qu’en six jours, l’Éternel a fait les cieux et la terre, et que, le septième jour, il a mis fin à l’œuvre et s’est reposé. » (Ex 31, 14-17)
  • Et répété à Vayakel mais dans une forme différente, là c’est Moïse qui s’adresse au Peuple : « Pendant six jours on travaillera… »

Comme si après le lamentable épisode du veau d’or dans Ki Tissa il fallait à nouveau tout répéter à nouveau en une sorte de check up pour voir si nous avons bien écouté et compris.

 

Moïse accède à la parole et Israël devient sujet de son destin

Le plus surprenant au début de cette Paracha c’est que Moïse s’adresse à « toute la communauté des enfants d’Israël » C’est la première que Moïse leur adresse la parole depuis l’épisode de la manne… En effet, depuis ce moment Moïse ne s’adressait plus à Israël comme s’il était incapable de comprendre. Comme à un enfant qui ne saurait pas encore parler.

C’était l’Eternel qui s’adressait à Moché, Vayomer Adonaï el moché, ou Moïse, à Aaron, à son beau-père Jethro (Ex 18), le peuple murmurait et querellait Moïse mais Moïse ne leur répondait pas et s’adressait à D.ieu (Ex 17, 4). Une seule fois Moïse s’était adressé au peuple, à la descente de la montagne après le veau d’or, pour lui reprocher son péché : vayomer moché el aam « Moïse dit au peuple : « Pour vous, vous avez commis un grand péché!’’» (Ex 32, 30)  avant de retourner immédiatement vers l’Eternel.

Mais là c’est Moïse, le bègue qui prend la  parole et se lance dans un grand discours. Ce n’est plus l’Eternel qui dit à Moïse : « Les enfants d’Israël seront donc fidèles au sabbat, en l’observant dans toutes leurs générations comme un pacte immuable. » (Ex 31, 16), des bnéi israël qui était une sorte d’objet sans parole dont on parlait à la troisième personne… mais c’est Moïse qui parle à un corps vivant en face à face : « Moïse parla en ces termes à toute la communauté d’Israël: « Voici ce que l’Éternel m’a ordonné de vous dire » (Ex 35, 4). « Ceci est la parole que Hachem a ordonnée A moi, pour que je vous la dise. » commente Rachi qui remarque chaque détail saillant sur la paroi du texte.

Il semble qu’après l’épisode du veau d’or et le pardon de D.ieu suite à l’intercession de Moïse que le peuple jusque-là hagard reprend ses esprits et devient non plus l’objet mais le sujet de son destin. Capable qu’on lui parle et qu’il réponde.

La Torah a plusieurs niveau de lecture, le sens littéral qu’essaie d’établir Rachi, ce que veut dire le texte, le sens spirituel, l’ « accomplissement » personnel dans la mitswah, l’ « accomplissement » des temps futurs. Israël semble maintenant vivre dans et selon la Torah devenue leMoshé mi-Sinaï qui ne s’accomplit véritablement, devient parole du D.ieu vivant, que lorsque nous la prenons pour nous, nous l’approprions.

Mais quelle est cette communauté des enfants d’Israël à qui Moïse s’adresse, ce Kol adat bnei israël ? Ce sujet personnel et collectif doué capable du naassé venishma ?

 

Israël « comme un seul homme »

Il ne s’agit pas de aam le peuple ou de la « masse » sortie d’Egypte par opportunisme mais de « adat benei Israël ». Qu’est-ce que cet adat ?

Les psaumes peuvent nous éclairer. On sait que dans la premier psaume la société des railleurs (ouvmoshav létsim) s’oppose à l’assemblée des justes (baadat tsadikim)… ce qui nous donne une premier éclairage sur ce qu’est cet adat.

Un détail doit attirer notre attention, chaque fois qu’on parle du kol adat bnei israël, (Ex 35, 20) dasn notre paracha on parle des hommes et des femmes. « Les hommes vinrent avec les femmes (aanashim al anashim) toute [personne] généreuse de coeur (nediv lev) » (Ex 35, 22). Avec une curieuse expression : aanashim al anashim, « les femmes sur les femmes ». La Torah parle alternativement des hommes qui donnent la terouma et des femmes. « Tous, hommes et femmes, ce que leur zèle les porta à offrir pour les divers travaux que l’Éternel avait prescrits par l’organe de Moïse, les enfants d’Israël en firent l’hommage spontané à l’Éternel. » (Ex 35, 29).

La Torah nous explique que les deux sexes agissent de concert, les femmes donnant même des bijoux très intimes nous expliquent Rachi et les Sages.

La « parure » (koumaz) Quant à la « parure » (koumaz), c’est un objet d’or porté par les femmes au bas-ventre. Nos maîtres ont expliqué le mot koumaz comme l’acronyme de l’expression : kan maqom zima (« ici est le lieu de la débauche »)  (Shabbath 64a).

On retrouve une situation semblable d’une assemblée d’hommes et de femmes qui écoutent la Torah ailleurs dans la Torah. Dans le livre de Néhémie, alors qu’au retour d’Exil Esdras (Ezra) lit la Torah à tout le peuple réuni :

Tout le peuple se réunit ensemble, comme un seul homme (isha), sur la place qui s’étend devant la porte de l’eau. On demanda à Ezra, le scribe, d’apporter le livre de la loi de Moïse, que l’Eternel avait prescrite à Israël. Ezra le prêtre apporta la Thora devant l’assemblée hommes (ish) et femmes (isha) et quiconque était capable de comprendre le premier jour du septième mois. Il en fit la lecture devant la place qui précède la porte de l’eau, depuis l’aurore jusqu’au milieu de la journée, en présence des hommes, des femmes et de tous ceux qui pouvaient comprendre. Le peuple était tout oreille pour entendre le livre de la loi. (Néhémie 8, 1-3)

Ce rassemblement des « hommes et des femmes » apparaît avant Ezra et est au fondement de la  la mitswah du hakhel (« Tu rassembleras », Dt 31,10-13), selon laquelle le peuple entier, « hommes, femmes et enfants » (Deut 31, 12) devait être rassemblé devant le roi une fois tous les sept ans, pour entendre la lecture du Deutéronome, le dernier volume du Pentateuque lu par le roi lui-même. Les derniers chapitres du traité Sota dans le Talmud commentent cela.

Moïse s’adressant au peuple semble ne pas imaginer autre chose qu’une assemblée mixte avec ses deux composantes sexuelles.

 » Toute homme (ish) que son coeur avait porté et toute [personne] qui avait l’esprit généreux apportèrent le prélèvement (terouma) pour l’Eternel » (Ex 35, 21)

« Et toute femme sage de coeur (horkhma lèv) tissait de ses mains » (Ex 35, 25)

« Et toutes les femmes dont le coeur les inspirait avec intelligence (horkhma) tissèrent les chèvres « (Ex 35, 26)

« Tout homme et toute femme dont le coeur les portait à apporter pour toute l’oeuvre (amélakha) que l’Eternel avait ordonné de faire par Moïse » (Ex 35, 29)

Une telle accumulation pour préciser que ce sont les hommes et les femmes de concert qui donnent et agissent doit nous alerter. Non seulement Beçalel et les lévites fabriquent le mishkane mais aussi les femmes qui  filent avec sagesse… et directement sur le dos des bêtes, « ce qui est un prodige » nous explique Rachi…

Le couple sagesse (horkhma) générosité du coeur (nédiv lèv). Aprés le veau d’or les enfants d’Israël ont participé de concert et avec générosité (« nédiv lev ») à la construction du Tabernacle et la présence divine s’y est ainsi révélée. Ainsi, les sidrot de Vayakhel et Pékoudé ne constituent pas vraiment une répétition de Térouma et Tétsavé mais décrivent la manière le Mishkane « spirituel » s’est réalisé dans le monde matériel. Le Tabernacle décrit par les sidrot de Térouma et Tetsavé est seulement « décrit », il n’appartient pas au monde matériel, celui des sections Vayakhel et Pékoudé est bien en or et en argent construit dans notre monde physique  par des hommes et des femmes avec générosité de coeur et intelligence.

Ceci a des conséquences hallakhiques directes. Prenons le cas du Kiddoush du shabbat du vendredi soir. Est-il affaire d’homme de femme ou les deux ?

Le Kiddoush du vendredi soir est une Mitzva Assé Chéazmane Grama, une Mitzva positive qui dépend du temps qu’elle ne concerne que les hommes. Or il n’en est rien. Les femmes sont astreintes à cette obligation. Pourquoi ? Car la Parasha de Ytro il est dit : Zakhor et yom hashabat lékadcho : « souviens toi du jour de Shabbat pour le sanctifier » (par le Kiddouch). Dans la Parasha Vahéth’anan il est dit : Shamor et Yom hashabat lékadcho (il s’agit des interdits de Chabbat : Lo taassé). Or nos sages nous ont enseigné que Shamor vezakhor bedibour Eh’ad » : « Le Chamor et le Zakhor sont une seule parole », ils ont été prononcés en même temps au Sinaï. Ceci nous enseigne que quiconque est concerné par le Shamor est concerné par le Zakhor : puisque les femmes sont soumises au Shamor ( les interdictions du chabbat), elles sont, par conséquent, soumises au Zakhor ( le Kiddoush). Une femme peut acquitter un homme de son obligation de faire le Kiddouch, puisqu’elle y est astreinte par la Torah au même titre que lui si elle est en famille. Lorsque le Baal Habayit « maître de maison » fait le Kiddouch et que son épouse et ses enfants l’écoutent pour s’en acquitter, ils ne disent pas Baroukh hou ouvaroukh Shémo, après la mention du nom d’Hachem car tous les assistants doivent avoir l’intention de s’acquitter de l’obligation de dire le Kiddoush en l’écoutant. Les femmes, comme les hommes, n’ont pas le droit de manger ni de boire le vendredi soir avant le Kiddoush… etc.

Rachi va nous confirmer cela cet étonnant concert des femmes et des hommes dans l’oeuvre de D.ieu. Comme si Chemot aboutissait à une réconciliation des sexes, l’homme, Israël devenu adulte étant masculin et féminin.

Rachi nous met sur la piste à nouveau.

« Rétablir la paix entre l’homme et sa femme » (Rachi)

Car lorsqu’il commente » Il fait la cuve en cuivre et son support en cuivre avec les miroirs » (Ex 38, 8)

… la fabrication de la cuve de cuivre il explique :

Avec les miroirs des attroupées (hatsoveoth) Les femmes d’Israël possédaient des miroirs dans lesquels elles se regardaient lorsqu’elles se faisaient belles. Et même ces miroirs, elles n’ont pas hésité à les offrir pour la construction du tabernacle. Mochè répugnait à les accepter, car ils ont pour vocation d’encourager le penchant au mal. Le Saint béni soit-Il lui a dit : « Accepte-les ! Ils me sont plus chers que tout, car c’est grâce à eux que les femmes ont donné le jour à des armées (tsevaoth) d’enfants en Egypte ! » Quand leurs maris étaient épuisés par leur dur travail, elles allaient leur apporter nourriture et boissons. Elles leur donnaient à manger puis elles prenaient leurs miroirs. Chacune se regardait dans le miroir avec son mari, et elle lui disait tendrement : « Je suis plus belle que toi ! » Elles éveillaient ainsi le désir chez leurs maris, elles s’unissaient à eux, devenaient enceintes et accouchaient, comme il est écrit : « Sous le pommier je t’ai éveillé » (Chir hachirim 8, 5). Voilà ce que veut dire : « avec les miroirs des attroupées ». Ce sont ces miroirs-là qui ont servi à la fabrication de la cuve, dont la fonction est de rétablir la paix entre l’homme et sa femme, car c’est de l’eau qu’elle contient que l’on fait boire celle dont le mari est jaloux parce qu’elle s’est isolée (Bamidbar chap. 5). La preuve qu’il s’agit vraiment de miroirs, c’est qu’il est écrit : « Et le cuivre de l’offrande balancée était de soixante-dix kikar […] il en fit… » (infra 38, 29 et 30). Or, la cuve et son support ne sont pas mentionnés. D’où l’on apprend que le cuivre qui a servi à la cuve ne venait pas de celui de cette offrande. C’est ce qui est expliqué dans le Midrach de rabi Tan‘houma (Midrach Tan‘houma parachath Peqoudei 9). Le Targoum Onqelos traduit le mot par : bemè‘hzeyath, terme équivalent à : « miredoirs » en français médiéval. Et nous trouvons la même traduction dans : « les miroirs (haguilyonim) » (Yecha’ya 3, 23), que le Targoum Onqelos rend par : ma‘hazitha.

Etranges résonances inaudible à l’oreille non avertie et que seul un Rachi pouvait entendre. Mais vertigineuses conséquences. Le but de Chémot est donc de montrer l’émerge à partir du néant de l’esclavage  d’une humanité accomplie et libre qui est le couple humain réconcilié.

Le midrash a brodé sur ce thème de l’eau et du feu dans le couple. De l’eau qui apaise le feu du couple pour le réconcilier.

Un Midrash constate aussi que sans Dieu les désirs humains se dévorent mutuellement dans un feu sa fin. Si l’amour ne trouve pas un troisième terme, une ouverture vers le spirituel il s’autodétruit. L’homme et la femme ne sont pas faits l’un pour l’autre dans leur solitude fermée. Le couple  laissé à lui-même est impuissant, il va vers sa mort. En réalité sans Dieu un feu intérieur le dévore. L’adam a rishon (le premier Adam) est ish et isha (masculin et féminin). Le midrash constate que si on enlève ie (D.ieu) de ish (l’homme) et isha (la femme) reste le mot eich (le feu) :

Rabbi Yéhouda dit : « C’est parce qu’il a été pris de adama (terre) que son nom était Adam » Rabbi Josué ben  Qor’ha réplique : « Il fut appelé Adam du fait de sa chair et de son sang » Il lui dit : «  Adam ! Adam ! » Mais lorsqu’Il lui eut bâti une aide féminine, l’un et l’autre furent appelés Eich (feu) Que fit le Saint béni soit-Il ? Il mit Son nom entre les leurs en disant : « S’ils marchent dans Mes voies et observent mes commandements, Mon non sera partagé entre eux et il les délivrera de toutes les afflictions ; mais s’ils s’en écartent, j’enlèverai Mon nom d’entre les leurs et ils deviendront feu (Eich) et feu (Eich) car le feu dévore le feu, comme il est dit : «  C’est un feu qui dévore jusqu’à Abadone (l’extermination totale)  (Midrach Job 31, 12)

Tout comme la ‘Houpa ouverte aux quatre directions symbolise l’ouverture du couple et l’attente des visiteurs de la tente d’Abraham, si le couple se referme sur lui-même, sans Dieu, il dévore ses partenaires.

Les textes bibliques expliquent donc que c’est le couple qui forme l’humanité. Pour la tradition juive « L’épouse d’un homme est comme son propre corps. » (Talmud Menahot 93b, Bekakhot 35b)  Et le Zohar déclarera au Moyen-Age : un homme seul, ou une femme seule, n’est que « la moitié d’un corps »  (Zohar III 7b, 109b, 296a)

Cela peut sembler une évidence en occident aujourd’hui. C’était une révolution dans un monde où l’on vendait sa fille en mariage dans le monde romain. Cette conception juive est un scandale  dans de nombreuses cultures aujourd’hui encore. Cette tradition d’égalité de l’homme et de la femme est à la racine de notre culture et de notre imaginaire sexuel et sexué. L’action à l’unisson (Ehad) du couple humain est l’image de Dieu en ce monde nous dit Bereshit.

Cette croyance est révolutionnaire. Dans un monde où l’homme est un animal naturellement polygame, qui considère le sexe faible comme un objet social d’union de tribus (qu’on pense à la condition de la femme en Islam et dans la plupart des régions du monde !), ou comme objet de marchandage, ‘intéressant’ pour sa fécondité et sa jeunesse et sa capacité à satisfaire la pulsion sexuelle violente de l’homme.

En plein désert, insécurisé, Israël émerge à sa condition d’hommes et de femmes libres. A la suite d’un feu qui se pose sur la tente pendant le nuit et d’une nuée pendant le jour.

Lorsque la nuée se retirait de dessus le tabernacle, les enfants d’Israël quittaient constamment leur station. et tant que la nuée ne se retirait pas, ils ne décampaient point jusqu’à l’instant où elle se retirait.Car une nuée divine couvrait le Tabernacle durant le jour et un feu y tout brillait la nuit, aux yeux de toute la maison d’Israël, dans toutes leurs stations. (Ex 40, 35-38).

La symbolique primitive de l’eau et du feu (de la nuée, du Shabbat…) parcourt toute la parasha.

La fabrication du mishkane rend possible la réconciliation des sexes. La générosité de ces couples dans le travail rend possible la présence de l’Eternel en ce monde. Leur travail spirituel les réconcilie et permet que D. pose sa tente parmi les hommes. C’est là toute la symbolique de la ‘Houpa.

Ein sof

On pourrait continuer longtemps de commenter Chemot car le limoud, l’étude, est ein sof sans fin. Mais pour résumer : lorsque l’homme se fait centre de l’univers il perd sa liberté, il est en esclavage en Egypte à adorer des dieux-bêtes. Il devient un objet parmi d’autres (l’esclave, res une « chose » en droit romain) et non un sujet tourné vers les autres objets. Son désir se tourne vers les autres comme vers des choses remplaçables  (le veau d’or) avec qui il n’a pas de relation ultime, aucun engagement n’a alors de sens. Si l’homme ne se tourne pas vers D.ieu il vit dans une aliénation essentielle, sa finitude, celle du monde des choses le détermine, il vient et va vers le néant. Chemot raconte la lente émergence du sujet humain à partir de ce monde des choses via la structuration du réel qu’est la Torah. Le Shabbat est central car en sanctifiant le temps, il permet à l’homme d’échapper à sa compulsion de remplir son temps de fabrications pour qu’on se souvienne de lui. Cette sanctification du monde permet à l’homme d’émerger comme couple réconcilié. C’est à dire comme Adam re-créé. Homme et femme.

[1] Le Rambam commente : « C’est une Mitsva positive de la Torah d’être joyeux, le cœur léger et allègre pendant ‘Hol Hamoed, lui, sa femme, ses enfants et son entourage. Cependant, même si manger et boire pendant la mi-fête contitue une Mitsva positive, on ne fera pas que ça toute la journée »

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