Chabbat Chalom Berechit !

berechitBerechit (« dans la tête ») est le premier mot de la Genèse, Nous commençons ce Chabbat le sefer Berechit que. La Torah commence par la lettre Bet l’Alef étant en D.

Quand D-ieu parle pour la première fois dans la Genèse il est dit : Yei Or Vayehi Or, « que la Lumière soit et la lumière fut », une sorte de phrase en miroir sur Or, la Lumière. En lui la parole et la chose (davar, c’est le même mot en hébreu) coïncident. Sa parole coïncide avec l’acte de création.

Le guer (étranger) qui s’approche d’Ashem s’approche mystérieusement d’une sorte de béance, de trou noir mystérieux, je n’ai pas d’autre mot pour cela que le Nom. Pleins nons pas de souvenirs mais d’émotions d’enfance reviennent au cours des mois qui précèdent. C’est très étrange et impressionnant. La brit Mila ets un passage, un choc psychique brutal. Puis on rencontre alors l’Éternel sous la forme de sa Puissance, Chaddaï, qui d’une certaine manière barre l’accès à notre propre puissance et nous libère. le Ol Ashamaïm (l’acceptation du joug des Cieux) est aussi Ol hamitzvot (joug des commandements).

Le Chin (lettre ch) de Shaddaï gravé sur les téfilines de la tête et sur la mézouza protège l’entrée des maisons et de l’esprit. Ce Chin compose les premières lettres de Chabbat et du Chalom comme un gardien du temps et du Temple.

Excusez moi ces mots bien approximatifs. Tout cela reste malgré tout bien mystérieux aux hommes que nous sommes. J’ai reçu le nom de Méïr, min Or l’éclaireur. Je l’ai reçu du rabbin Haïm Harboun, du rabbi Méir qui fut rabbin de Bastia de 1920 à 1970 et bien sûr de Rabbi Meïr le docteur de la Michna du second siècle.

R. Yéhouda Hanassi qui a compilé la Michna (en 212)  משנה, « répétition » en hébreu, était le disciple de Rabbi Maéir et il a dit un jour que s’il avait plus de perspicacité que ses compagnons d’étude c’est parce qu’il avait eu la chance de voir R. Méïr de dos (lorsqu’il donnait ses leçons) (Erouvin 13, b) et qu’il aurait été plus « aiguisé » s’il avait vu Rabbi Méir de face. On ne peut voir D. en face. Le soleil comme la mort ne se peuvent se regarder en face.

Le converti est comme un enfant qui renaît et épelle les lettres de l’alphabet de l’existence et du réel. Sensation étrange.

chabbat-chalom

Synagogue Beit Meïr, Bastia.

Berechit: l’alphabet secret

Haïm Harboun
extrait du livre de commentaires « Soldats de la Parole » , édité par l’AIA

A la question pourquoi le récit de la Création commence par la lettre « Bét », les Sages répondent : « De même que le “Bét” est fermé dans tous les sens sauf devant, de même il n’est pas permis de se livrer à des investigations relatives à ce qui est soit dessus, soit dessous, soit derrière, mais il doit s’occuper uniquement du temps présent de la Création » (’Haguiga, 17a).
On trouve dans le livre de Ben Sira (Ecclésiastique III, 2) : « Ce qui est trop difficile pour toi, n’en fais pas l’objet de tes recherches ; ce qui t’est caché, ne le sonde pas ; songe à ce qui est à ta portée et ne t’occupe pas des choses secrètes ».
Nos Sages ont insisté sur l’étude de la Thora dans sa globalité, autrement dit, la Loi orale et la Loi écrite. Ils trouvent dans le mot « béréchit » une allusion à ce principe. En effet, la première lettre de la Loi écrite est « bét » et celle par laquelle commence la Loi orale (traité Bérakhot), dont le premier mot Méémataye est « mém ». Ces deux lettres forment le mot « bam » pronom personnel qui désigne, dans le passage du « Chéma » les paroles divines (« Védibarta bam », « tu en parleras »). Chaque Juif étant tenu d’étudier la Thora orale et écrite, en toutes circonstances et de l’inculquer à ses enfants.
Les lettres finales des trois premiers mots de notre paracha forment le mot « emét » qui signifie « vérité », et qui qualifie la Thora dans sa totalité : « Torat émét natane lanou », « il nous a donné une Loi de vérité ».
D’après la tradition, l’Homme a été créé grâce à la Thora, ce qu’annonce la Bible dans le premier verset. Nos Sages fondent cette idée sur les versets 10 et 11 du psaume LXXXV « La bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées, la vérité germera de la terre ». Le Midrash raconte que l’Eternel en décidant de créer l’Homme, provoqua chez les anges la division en quatre groupes. Le premier groupe représentant la bonté donna son accord et plaida avec conviction pour la création de l’Homme : l’Homme sera naturellement bon, il aidera les malheureux, il se dévouera pour porter secours aux malades. Le deuxième groupe représentant la vérité était, lui, contre la création de l’Homme, il estimait que l’Homme ne pourrait jamais percevoir la vérité et qu’il était inutile dans ces conditions de le créer. Le troisième groupe représentant la justice se prononça pour la création de l’Homme, convaincu qu’il saurait défendre la justice et qu’il agirait avec équité. Enfin le dernier groupe représentant la paix s’opposa farouchement à la création de l’Homme affirmant que ce dernier ne serait jamais fidèle à la paix et qu’il passerait son existence à faire la guerre.
Ainsi l’Eternel se trouva face à deux groupes en faveur de la création, et deux s’y opposant. C’est alors qu’il décida de donner la Thora, et de faire germer la « vérité » de la terre. En promulguant la Thora, il a fait descendre le « emet » sur terre. Il n’y avait plus qu’un seul groupe, celui de la paix, qui était contre, et l’Eternel créa l’Homme.
L’Eternel créa le monde par la lettre « bét » (première lettre du mot béréchit) et négligea le « aléph » (première lettre de l’alphabet) parce qu’il est l’initiale de « aréra » qui signifie malédiction (du verbe « aror »). L’Eternel s’est dit, raconte le Midrash : « Je crée le monde par la bénédiction pour que l’on ne dise pas que dès sa création il était maudit, et que par conséquent les hommes ne portent aucune responsabilité dans sa dégradation ».
Par ailleurs, la Thora écrite commence par « bét » et le nom du premier traité de la Loi orale (Bérakhot) commence aussi par « bét » pour nous signifier qu’il ne faut pas séparer la loi écrite de la loi orale comme l’ont fait les Karaïtes. La loi écrite commence par « bét » et se termine par la lettre « laméd » (L) du mot Israël, ces deux lettres formant le mot « lév » qui signifie « coeur ».

On en déduit en conclusion que la Thora ne peut habiter que chez un Homme qui a du coeur.

Un commentaire sur « Chabbat Chalom Berechit ! »

  1. premier chabbat en tant que Meir et premier chabath ou l’on recommence a lire la torah depuis le debut qu’elle belle coincidence

    chabbat shalom

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