Qhoélet (l’homme de l’assemblée- qal en hébreu, c’est à dire un quidam sans nom, entre John Doe et mister Nobody) est le maître des formules ramassées. Sa poésie, attribuée au roi Salomon, toujours très psychologique contient des influences stoïciennes (comme le Pirké Avot), en quelques mots, des formules lapidaires.
Alberto GIACOMETTI (1901-1906), L’Homme qui marche I, 1959-1960
On lit ces versets magnifiques chez Qhoélet au chapitre 3, tout est dit :
Tout est dit du désir de l’homme.
- La fatigue inépuisable d’exister.
- Un désir sans mesure qui dépasse sa mesure.
- La présence permanente de la fin potentielle qui limite ce désir. Nous marchons inévitablement sur les ruines des civilisations soi-disant immortelles qui nous ont précédés !
- L’idée qu’une vie bonne (tov) est en soi un bien (tov) et que cette vie juste suffit.
« Nul homme n’est maître du vent (rouah’), capable d’emprisonner le vent. Il n’est point de pouvoir contre le jour de la mort »
(Qo 8, 8)
… dit il ailleurs, et pour qui n’aurait pas compris un dernier aphorisme :
» Mieux vaut un chien vivant qu’un lion mort »
(Qo 9, 4)
Chana Tova! Une belle Année à vous et à vos proches. Merci, pour ces pages qui, au fil du temps, donnent si souvent du baume à nos coeurs.