Chabbat Chekalim, pourquoi il est interdit de compter des êtres humains

La Chabbat Chekalim qui précède Roch Hodech Adar nous livre un enseignement important nous a dit le Rabbin Harboun hier. Il est formellement interdit de dénombrer des êtres humains comme on dénombre des moutons ou des choses. Alors comment procéder au recensement annuel dés lors que la Révélation a été donnée au Sinaï (Parasha Michpatim la semaine dernière). Comment savoir ceux qui sont restés juifs, ceux qui ont quitté ?

Le seul moyen est de compter non pas les gens mais les mistvoth. Si chacun donne un demi chekel (d’où vient chekalim, les shekels). Celui qui à l’époque du Temple, ne donnait pas se désolidarisait du pardon de D-ieu

L’Éternel parla à Moïse en ces termes: « Quand tu feras le dénombrement général des enfants d’Israël, chacun d’eux paiera au Seigneur le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu’il n’y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération. Ce tribut, présenté par tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, sera d’un demi-sicle, selon le poids du sanctuaire; ce dernier est de vingt ghéra, la moitié sera l’offrande réservée au Seigneur.  Quiconque fera partie du dénombrement depuis l’âge de vingt ans et au-delà doit acquitter l’impôt de l’Éternel. Le riche ne donnera pas plus, le pauvre ne donnera pas moins que la moitié du sicle, pour acquitter l’impôt de l’Éternel, à l’effet de racheter vos personnes. (Ex 30, 11-15)

Nous devons absolument répéter cela sans cesse à nos enfants. Ce qui est vrai pour nos frères et sœurs juifs l’est à fortiori pour toute femme et pour tout homme.

« Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles, au moyen d’un recensement nominal de tous les mâles, comptés par tête. » (Nb 1,2)

Dans le Torah D-ieu est en permanence en train de « compter » ses enfants en disant le nom de tribus, des descendants, des généalogies à n’en plus finir… Pourquoi les dénombre-t-il par leur nom à  l’arrivée au désert, demande Rachi ? et il répond :  » Comme un riche compte son trésor… parce qu’il les aime ».

C’est exactement le contraire de ce qu’on fait les nazis, que leur nom soit effacé, dans leur programme païen d’effacement systématique des préceptes de la Torah et des racines juives de l’humanité : ils ont effacé les noms des juifs pour les réduire en numéros. Tout cela est possible et nous pouvons encore lire ces numéros sur les bras de nos anciens, et toutes les dénégations des antisémites n’y changeront absolument rien. Ne l’oublions pas et répétons le à nos enfants!

Elie Misrahi

 Elie Mizsrahi, père d’une amie de jeunesse de ma femme,
a été Libéré d’Auschwitz le 29 avril 1945, à 17 heures du camps de Dachau par les forces américaines.
La main est celle de ma fille. Photo MPS.

 

Un commentaire sur « Chabbat Chekalim, pourquoi il est interdit de compter des êtres humains »

  1. En lisant ce qui suit j’ai été surpris et ça m’a rappelé un évènement qui m’était arrivé quand j’avais 10 ans environ :

    Nous étions à Evisa dans les années 50 et la famille , mon père, ma mère, ses sœurs, mes cousins et cousines, mes frères et sœurs étaient réunis chez ma Grand’mère, Zia Antonietta Colonna .. épouse de mon grand-père Etienne Ceccaldi.

    On devait mettre le couvert autour de la grande table et il fallait compter le nombre de convives pour mettre les couverts en nombre suffisants.

    Et je me suis mis à compter en pointant les participants du doigts.. « Un, deux, trois, quatre, cinq… » à 5 ma grand’mère m’a arrêté et elle m’a dit très exactement « ce que tu comptes ce sont des humains et pas de moutons, on peut compter les moutons.. mais les homme on ne les compte pas car ils sont … d’une nature différentes des animaux et des objets.. »

    J’ai à l’époque cru que cela relevait de la superstition, avant d’en comprendre tout le sens profond.

    E merci d’avoir à Paris dédicacé votre livre à mon ami de plus de 65 ans Lucien Oualid..

    Je n’ai pas renoncé à l’idée de faire une recherche sur les juifs de Paoli » et j’ai rencontré longuement il y a quelques semaines le Professeur Vergé Franceschi, qui, comme vous m’a indiqué la pauvreté des sources.

    Cordialement
    Etienne CECCALDI

Laisser un commentaire