Ghetto de Varsovie : le projet Oneg Chabbat

En octobre 1939, Emmanuel Ringelblum, historien, bientôt enfermé dans le ghetto de Varsovie entreprend de rassembler des documents montrant pour l’histoire le sort des juifs de Pologne, l’histoire vue par eux.

Il constitue autour de lui un groupe de bénévoles qui se donnent pour nom de code Oyneg Shabes : « Joie du sabbat », en Yiddish. Ils sont historiens, sociologues, économistes, éducateurs, peintres écrivains, poètes, en sorte qu’aucun domaine de la vie ne puisse être ignoré. Ils écrivent à perte de vue ce qui leur arrive, récupérent des poèmes et des lettres des affiches de spectacle au ghetto…

Sentant l’imminence de la fin, les archivistes réussissent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer-blanc avant de les enterrer.
Ringelblum, sa famille, et la grande majorité des quelque soixante membres de ce réseau, sont exécutés avant la fin de la guerre. Cependant, en pleine Shoah et jusqu’au printemps 1943, le groupe a réussi à travailler d’arrache-pied pour écrire la chronique de la disparition de la Yiddishkeit.

Après la guerre, deux caches d’archives furent découvertes en 1946 et 1950; la troisième cache n’a jamais été retrouvée. Les archives du Oneg Chabbat restent la plus grande collection de documentation juive rapportant de manière systématique le sort des Juifs sous la domination nazie.

Merci Babeth Ariane Zweibaum pour ce documentaire de Nancy Spielberg. Réalisatrice Roberta Grossman, d’après le livre de Samuel D. Kassow.

Zakhor et Yom HaShoa !

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