Au-delà d’un tropisme pro-palestinien hérité de la pensée unique

Samedi 24 mars, un colloque organisé à l’Assemblée Nationale à l’initiative d’Arnaud Montebourg du Parti socialiste a permis d’exprimer deux conceptions de la politique étrangère de la France.

D’un côté Régis Debray, qui publie un nouveau livre et de l’autre l’ancien Ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. Le « trotskiste » Debray, puisqu’il s’est présenté ainsi, a savouré cette joute contre l’ancien chef du Quai d’Orsay, fustigeant la ligne suivie par la diplomatie française, laquelle est imprégnée de la philosophie des néoconservateurs américains. Ces néocons, a-t-il remarqué, ne tiennent pas compte de la revendication des peuples à disposer d’eux-mêmes pour imposer leur vision démocratique. Le débat est resté idéologique – d’ailleurs l’ouvrage de Debray titre sur le « rêve »- omettant délibérément les enjeux pétroliers et autres matières premières qui sont les véritables leviers des champs d’action, outre ce qui pourrait mettre en péril Israël et les Etats-Unis.

Petits règlements de compte entre amis
Il n’a été question que de la future stratégie du Quai d’Orsay, si les socialistes conquièrent le pouvoir dans un mois et demi. Tout le monde appréciera que Debray, le vieux briscard du marxisme, un brin mélancolique, pourfende encore le droitdel’hommisme qui a toujours justifié le devoir d’ingérence dont la France s’est faite la première porte-parole depuis les Lumières, devoir personnifié par Védrine.
Les idées mettent toujours plus de temps à mourir que les hommes. Celles de Régis Debray sont héritées d’un trotskisme qui ne compte plus d’adepte dans le monde hormis en France. J’ai donc adoré entendre le beautiful loser du marxisme ressasser sa détestation de la technocratie. Après lui, qui le fera ? Il fait partie des derniers vestiges du XXème siècle, le siècle des idéologies, avant le XXIè, siècle des technologies.

La suite sur le blog de Marie-Pierre Samitier

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