SIDRA de VAYAKHEL-PEKOUDE, « Il rassembla » – « Les comptes », 27 Adar 5773

Torah

Un commentaire de la paracha du dernier Shabbat (à lire ici) par le Rav Haïm Harboun.

Ces deux péricopes qui terminent le Livre de l’Exode  constituent l’inventaire de tous les matériaux nécessaires pour la construction du Tabernacle, ce michkane, qui fut la demeure nomade de l’Eternel au désert. De cet inventaire nous pouvons tirer de nombreux enseignements.

« Je te donnerai un cœur sage et intelligent »
La Torah revient sans cesse sur la qualité indispensable des artisans hommes et femmes qui ont procédé à la construction du Tabernacle, une expression qui revient de nombreuses fois dans notre texte : « Que tous ceux qui ont la sagesse du cœur… Toutes les femmes dotées de la sagesse du cœur…Moïse convoque Betsalel et Oholiav ainsi que tous les hommes doués à qui L’Éternel avait accordé la sagesse du cœur ». Cette première qualité de Hokhmath lèv « la sagesse du cœur » parcours toute la Sidra. Pourquoi ? Parce que le cœur est le siège des émotions ; quant à la sagesse, elle relève de la tête, de l’intellect, de la raison. Alors pourquoi attribuer la sagesse au cœur ? La Torah a voulu nous  mettre en garde contre les excès de l’intelligence. Celle-ci peut se mettre au service du mal, de l’injustice, de la domination, etc. C’est pourquoi elle doit être tempérée par le cœur. Autrement dit, par les émotions. Que signifie cette « sagesse du cœur » ? Une prière de Moïse dans un psaume (Ps 90, 12) après avoir constaté la condition misérable de l’homme demande : « Apprends-nous donc à compter nos jours, pour que nous acquérions un cœur ouvert à la sagesse ». Celui qui a éprouvé la dureté de l’existence éprouve de la compassion pour ses semblables, il ne les juge pas uniquement avec son intelligence rationnelle, son cerveau gauche mais aussi avec son cœur, sa sensibilité. L’intelligence doit être ouverte à l’empathie, au partage, à la justice, au respect, à l’aménité. Un psaume chante cette union de la raison éclairée par le cœur : « L’amour et la vérité se donnent la main » (Ps 85, 11). Quel est le résultat de cette rencontre ? Le mariage de l’intelligence et du cœur aboutit à la volonté. L’intelligence seule peut être aboulique, elle peut disséquer sans fin toutes les possibilités sans jamais prendre parti. « Je te donnerai un cœur sage et intelligent[1] » dit l’Eternel au roi Salomon. C’est cette intelligence du cœur qui lui permet à son réveil de rendre un jugement juste entre les deux femmes qui se disputent un enfant. L’intelligence du cœur conduit à la volonté qui met en route l’action. La Sidra insiste sur ces « contributions volontaires »[2]. La Torah magnifie la volonté et précise que « rien ne résiste à la volonté » Lire la suite de « SIDRA de VAYAKHEL-PEKOUDE, « Il rassembla » – « Les comptes », 27 Adar 5773 »