Un « Sceau du gouverneur de la ville » en ancien hébreu, daté de 2700 ans, retrouvé à Jérusalem

Un sceau du gouverneur de la ville de Jérusalem d’il y a 2700 ans (7ème siècle avant notre ère) en Ancien hébreu a été découvert à Jérusalem dans un bâtiment sur l’esplanade du Kotel (mur sud-ouest des fondations du Temple). C’est la première fois qu’on trouve une attestation archéologique de ce gouverneur de la fin de l’époque du premier Temple mentionnée dans la Torah.

Sur la pièce figurent deux hommes vêtus de long habits se faisant face et se tendant la main, avec ce qui semble être une lune entre les deux mains tendues. En dessous de cette représentation, une inscription en ancien hébreu indique : « Au gouverneur de la ville ».

Le sceau ne mentionne pas le nom du dirigeant de Jérusalem mais Shlomit Weksler-Bdolah qui participe aux fouilles de l’autorité des Antiquités pense qu’il se réfère à la Vieille ville car il a été retrouvé dans le même bâtiment où d’autres artefacts avaient été mis au jour. Les examens scientifiques qui seront pratiqués prochainement devraient confirmer le lien avec Jérusalem, estime la scientifique.

Lors de fouilles archéologiques en Égypte, on avait retrouvé  la correspondance entre le pharaon Akhénaton (XIVe siècle avant J.-C.) et le gouverneur de Jérusalem, un certain ʿAbdi-Khéba. Lire la suite de « Un « Sceau du gouverneur de la ville » en ancien hébreu, daté de 2700 ans, retrouvé à Jérusalem »

Chateaubriand : « Itinéraire de Paris à Jérusalem »

im eshkakhekh Yéroushalaïm

im eshkakhekh Yéroushalaïm, « Jérusalem si je t’oublie » -Théhilim 137)

ה  אִם-אֶשְׁכָּחֵךְ יְרוּשָׁלִָם–    תִּשְׁכַּח יְמִינִי. Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma droite m’oublie !
ו  תִּדְבַּק-לְשׁוֹנִי, לְחִכִּי–    אִם-לֹא אֶזְכְּרֵכִי:
אִם-לֹא אַעֲלֶה, אֶת-יְרוּשָׁלִַם–    עַל, רֹאשׁ שִׂמְחָתִי.
6 Que ma langue s’attache à mon palais, si je perds ton souvenir, si je ne place Jérusalem au sommet de ma joie !

Chateaubriand,  Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1802  :

« Tandis que la nouvelle Jérusalem sort ainsi du désert, brillante de clarté, jetez les yeux entre la montagne de Sion et le Temple ; voyez cet autre petit peuple qui vit séparé du reste des habitants de la cité. Objet particulier de tous les mépris, il baisse la tête sans se plaindre; il souffre toutes les avanies sans demander justice ; il se laisse accabler de coups sans soupirer; on lui demande sa tête: il la présente au cimeterre. Si quelque membre de cette société proscrite vient à mourir, son compagnon ira, pendant la nuit, l’enterrer furtivement dans la vallée de Josaphat, à l’ombre du temple de Salomon. Lire la suite de « Chateaubriand : « Itinéraire de Paris à Jérusalem » »

A Bnei Brak, la ville juive la plus religieuse du monde

Bnei Brak Didier Long 1

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DSCN7638 » Qui n’a pas vu Bnei Brak la veille de Pessah n’a rien vu « … « Je ne prends pas de rendez-vous la semaine de veille des fêtes mais je me libère pour toi ». Le mail de mon ami Jérémie Berrebi commençait comme un conte d’Alphonse Daudet. Et il ne m’avait pas menti… qui n’a pas vu Bnei Brak la veille de Pessah n’a absolument rien vu.

Imaginez une ville où les habitants ont une dizaine d’enfants par famille. Mon ami en a douze. Lire la suite de « A Bnei Brak, la ville juive la plus religieuse du monde »

Jérusalem batie comme une ville ou tout ensemble fait UN

Yérouchalaïm bâtie comme une ville où tout ensemble fait UN c’est là que montent les tribus, les tribus de l’Eternel pour célébrer le Nom de l’Eternel. (Téhilim)

Sur tes murs J’ai posté des veilleurs, ni de jour ni de nuit ils ne doivent sa taire (Téhilim)

Si le Seigneur ne garde la vile c’est en vain que veillent les gardes, si l’Eternel ne construit la maison les bâtisseurs travaillent en vain. (Téhilim)

Sion disait l’Eternel m’a abandonnée l’Eternel m’a oublié… une mère pourrait-elle oublier son enfant?… Et même si une mère oubliait moi je ne t’oublierai pas. Regarde, j’ai gravé ton nom sur les paumes de mes mains (Isaïe).

Si je t’oublie Yérouchalaïm que ma main droite m’oublie , Que ma langue colle a mon palais si je perds ton souvenir, si je ne place Jérusalem au sommet de ma joie.(Téhilim)

Le mot Sion au petit matin, puis Jérusalem (Kotel ) la galerie avec la source dans les fouilles au pied du Kotel. Une femme en train sous les fondations au Kotel. Je n’ai jamais vu une telle foi.

 

De Qoumran à Paris, retrouvailles

OlivierJ’ai retrouvé ce midi un grand ami : Olivier Sayadi avec qui je prenais des cours de Talmud au Centre-Communautaire il y a quelques années. Il a fait son alya et travaille à Jérusalem où il étudie en yeshiva.

Ceux que j’ai emmené dans le désert de Judée se rappellent de notre commentaire à deux voix à Qoumran  la veille de Chavouot en mai 2010.

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Qoumran

Qoumran vue du nord , au fond la Mer morte
(photo Antiquités Israéliennes)

Qoumran , une des grottes des manuscrits (à gauche):
une citerne -ou un bain de purification? (à droite)
(photo Didier Long, 18 mai 2010)

Les manuscrits qui ont été découverts, en 1947, sur la rive ouest de la mer Morte, n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Ils avaient disparu depuis vingt siècles, et par chance beaucoup ont été retrouvés quasi intacts dans onze grottes perdues en plein désert au nord de Qumrân. Cette découverte pose la plus formidable énigme de l’histoire de l’archéologie. Tout a contribué à faire planer une ambiance d’hystérie aveuglante autour de la plus formidable découverte archéologique du XXème siècle : la rocambolesque découverte par des bédouins, le trafic des fragments de manuscrits par des antiquaires véreux, les services secrets manipulés, la soi-disant rétention de documents par des religieux… La divulgation au compte-goutte pendant trente ans des traductions supposées bloquées par le Vatican, des fouilles confidentielles et brouillonnes, les batailles de chercheurs, l’obscurité de ces textes… ajoutèrent un délicieux parfum de mystère et de complot défrayant régulièrement la chronique.

Car, parmi ces manuscrits se trouvent les plus anciens manuscrits que nous possédions de la Bible et des textes apocryphes. D’autres, inconnus jusqu’alors semblent en lutte prophétique avec certaines composantes du judaïsme d’avant 70, celui de l’époque de Hillel, Shammaï, Jésus.

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La paternité des rouleaux rédigés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Ier siècle fut immédiatement attribuée par le Père Roland de Vaux de l’Ecole Biblique de Jérusalem, aux esséniens qui auraient vécu à proximité à Qumrân. Ces moines juifs reclus dans une vie communautaire au désert « dans la compagnie des palmiers » si l’on en croit Pline l’Ancien, « ayant renoncé entièrement à l’amour (des femmes) » selon Flavius Josèphe, étaient forcément les auteurs des 823 manuscrits et les ruines de Qumrân découvertes par des fouilles, leur monastère.

Cette première hypothèse qui se stratifia pendant 60 ans dans les esprits comme une évidence de marbre laissait cependant de multiples questions irrésolues : comment ces manuscrits probablement déposés dans des grottes du désert s’étaient retrouvé là probablement au moment où la Xème légion romaine Fretensis qui venait de dévaster Jéricho se dirigeait vers Jérusalem pour en détruire le Temple en l’an 68 de notre ère ? Pourquoi certains manuscrits de peau, d’autres de papyrus ou plus étonnant, de cuir, étaient-ils conservés dans des jarres de terres fabriquées sur place alors que d’autres comme l’étrange rouleau de cuivre, sorte de carte au trésor, avaient été déposés à même le sol comme à la hâte ? Pourquoi trouvait-on plus de quatre cents graphies de scribes différentes alors que le lieu pouvait abriter tout au plus 35 à 50 personnes ? Pourquoi les phylactères retrouvés sur place contenaient-il tant de versions différentes des textes bibliques s’il s’agissait d’une seule secte d’unique doctrine? Pourquoi trouvait-on tant de vaisselle brisée dans les fouilles de Qumrân ? Les esséniens qui vivaient probablement sur les rives de la mer Morte au nord d’En-Gaddi, selon les historiens de l’époque étaient-ils réellement les scribes ou les dépositaires de ces manuscrits ? Lire la suite de « De Qoumran à Paris, retrouvailles »

Les torches de Lakhish et d’Azeka

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Les amandiers sont en fleurs dans les vallées autour de Jérusalem….vers Ein Karem.

Un très bel article sur le site de Boker Tov Yerushalaym

« Jérusalem si je t’oublie… que ma main droite m’oublie »

Quelques heures avant shabbat ce vendredi… et quelques shir amaaloth, chants des montées. D. bénisse sa ville sanctuaire pour toute l’humanité. « Quand l’Eternel ramena les captifs de Sion nous étions comme en rêve »

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Psaume 126 – תְּהִלִּים

  שִׁיר, הַמַּעֲלוֹת: בְּשׁוּב יְהוָה, אֶת-שִׁיבַת צִיּוֹן–    הָיִינוּ, כְּחֹלְמִים. 1 Cantique des degrés. Quand l’Eternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme des gens qui rêvent.
ב  אָז יִמָּלֵא שְׂחוֹק, פִּינוּ–    וּלְשׁוֹנֵנוּ רִנָּה: אָז, יֹאמְרוּ בַגּוֹיִם–    הִגְדִּיל יְהוָה, לַעֲשׂוֹת עִם-אֵלֶּה. 2 Alors notre bouche s’emplit de chants joyeux et notre langue d’accents d’allégresse.
ג  הִגְדִּיל יְהוָה, לַעֲשׂוֹת עִמָּנוּ–    הָיִינוּ שְׂמֵחִים. 3 Alors on s’écria parmi les peuples: « Le Seigneur a fait de grandes choses pour ces gens! » Oui, l’Eternel a fait de grandes choses à notre égard, profonde est notre joie.
ד  שׁוּבָה יְהוָה, אֶת-שבותנו (שְׁבִיתֵנוּ)–    כַּאֲפִיקִים בַּנֶּגֶב. 4 Ramène nos captifs, ô Eternel, comme [tu ramènes] des ruisseaux dans le désert du Midi.
ה  הַזֹּרְעִים בְּדִמְעָה–    בְּרִנָּה יִקְצֹרוּ. 5 Ceux qui ont semé dans les larmes, puissent-ils récolter dans la joie!
ו  הָלוֹךְ יֵלֵךְ, וּבָכֹה–    נֹשֵׂא מֶשֶׁךְ-הַזָּרַע: בֹּא-יָבֹא בְרִנָּה–    נֹשֵׂא, אֲלֻמֹּתָיו. 6 C’est en pleurant que s’en va celui qui porte les grains pour les lancer à la volée, mais il revient avec des transports de joie, pliant sous le poids de ses gerbes.

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Psaume 121 – תְּהִלִּים

א  שִׁיר, לַמַּעֲלוֹת: אֶשָּׂא עֵינַי, אֶל-הֶהָרִים–    מֵאַיִן, יָבֹא עֶזְרִי. 1 Cantique des degrés. Je lève les yeux vers les montagnes, pour voir d’où me viendra le secours.
ב  עֶזְרִי, מֵעִם יְהוָה–    עֹשֵׂה, שָׁמַיִם וָאָרֶץ. 2 Mon secours vient de l’Eternel, qui a fait le ciel et la terre.
ג  אַל-יִתֵּן לַמּוֹט רַגְלֶךָ;    אַל-יָנוּם, שֹׁמְרֶךָ. 3 Il ne permettra pas que ton pied chancelle, celui qui te garde ne s’endormira pas.
ד  הִנֵּה לֹא-יָנוּם, וְלֹא יִישָׁן–    שׁוֹמֵר, יִשְׂרָאֵל. 4 Non certes, il ne s’endort ni ne sommeille, celui qui est le gardien d’Israël.
ה  יְהוָה שֹׁמְרֶךָ;    יְהוָה צִלְּךָ, עַל-יַד יְמִינֶךָ. 5 C’est l’Eternel qui te garde, l’Eternel qui est à ta droite comme ton ombre tutélaire.
ו  יוֹמָם, הַשֶּׁמֶשׁ לֹא-יַכֶּכָּה;    וְיָרֵחַ בַּלָּיְלָה. 6 De jour le soleil ne t’atteindra pas, ni la lune pendant la nuit.
ז  יְהוָה, יִשְׁמָרְךָ מִכָּל-רָע:    יִשְׁמֹר, אֶת-נַפְשֶׁךָ. 7 Que l’Eternel te préserve de tout mal, qu’il protège ta vie!
ח  יְהוָה, יִשְׁמָר-צֵאתְךָ וּבוֹאֶךָ–    מֵעַתָּה, וְעַד-עוֹלָם. 8 Que le Seigneur protège tes allées et venues, désormais et durant l’éternité!

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J’ai mis les noms de tous ceux que j’aime dans le mur du Temple.

Psaume122 – תְּהִלִּים

א שִׁיר הַמַּעֲלוֹת, לְדָוִד: שָׂמַחְתִּי, בְּאֹמְרִים לִי–    בֵּית יְהוָה נֵלֵךְ. 1 Cantique des degrés. De David. Je suis dans la joie quand on me dit: « Nous irons dans la maison de l’Eternel. »
ב  עֹמְדוֹת, הָיוּ רַגְלֵינוּ–    בִּשְׁעָרַיִךְ, יְרוּשָׁלִָם. 2 Nos pieds s’arrêtent dans tes portiques, ô Jérusalem,
ג  יְרוּשָׁלִַם הַבְּנוּיָה–    כְּעִיר, שֶׁחֻבְּרָה-לָּהּ יַחְדָּו. 3 Jérusalem qui es bâtie comme une ville d’une harmonieuse unité!
ד  שֶׁשָּׁם עָלוּ שְׁבָטִים, שִׁבְטֵי-יָהּ–עֵדוּת לְיִשְׂרָאֵל:    לְהֹדוֹת, לְשֵׁם יְהוָה. 4 Car c’est là que montent les tribus, les tribus de l’Eternel, selon la charte d’Israël, pour célébrer le nom du Seigneur.
ה  כִּי שָׁמָּה, יָשְׁבוּ כִסְאוֹת לְמִשְׁפָּט:    כִּסְאוֹת, לְבֵית דָּוִד. 5 Car c’est là que sont établis les sièges de la justice, les sièges pour la famille de David.
ו  שַׁאֲלוּ, שְׁלוֹם יְרוּשָׁלִָם;    יִשְׁלָיוּ, אֹהֲבָיִךְ. 6 Présentez vos saluts de paix à Jérusalem: « Qu’ils soient heureux ceux qui t’aiment! »
ז  יְהִי-שָׁלוֹם בְּחֵילֵךְ;    שַׁלְוָה, בְּאַרְמְנוֹתָיִךְ. 7 Que la paix règne dans tes murs, la sécurité dans tes palais!
ח  לְמַעַן, אַחַי וְרֵעָי–    אֲדַבְּרָה-נָּא שָׁלוֹם בָּךְ. 8 Pour mes frères et mes amis, je t’offre tous mes vœux de bonheur.
ט  לְמַעַן, בֵּית-יְהוָה אֱלֹהֵינוּ–    אֲבַקְשָׁה טוֹב לָךְ. 9 Pour l’amour de la maison de l’Eternel, notre Dieu, je te souhaite pleine prospérité.

Un homme decendait de Jérusalem à Jéricho…

Cette phrase de l’évangile de Luc ouvre la parabole du Bon Samaritain (Lc 10, 30-37). Je vous propose une visite de cette route qui descend de Jérusalem, située sur une montagne, à environ 800 mètres d’altitude à Jéricho vers la ville la plus basse de la planète, à plus de 250 mètres sous le niveau de la mer!

Le monastère Saint-Georges de Choziba est accroché à la falaise de pierre du wadi Qelt-« wadi » qui en arabe désigne une rivière dont le lit reste sec toute l’année sauf lors de la saison des pluies. Il est érigé sur un des versants de la falaise de pierre. Fondé à la fin du Ve siècle, ce monastère réunissait pour la liturgie, le dimanche et pour les fêtes les ermites qui vivaient dans les grottes de la falaise. Selon la légende, le prophète Élie se serait déjà reposé dans une de ces grottes en se rendant dans le Sinaï. Un lieu magique.

A qui appartient la terre d’Israël ? (3)

Hébron : impact de balle dans le tombeau d’Abraham : Av’ aam, le père de tous les peuples.

Suite de la discussion avec un de nos frères, juif orthodoxe de Bnei Brak.

Concernant l’élection d’Israël et les rapports entre judaïsme et christianisme
On ne peut qu’être d’accord. Mais comment vis tu une religion qui s’est trompée pendant 1900 ans ? Pourquoi lui donner raison malgré le « pardon » accordé ? Qu’apporte le christianisme « en plus » du Judaïsme ? Je te pose une question qui je l’espère ne te choquera pas. Nous sommes là pour discuter, pas pour nous combattre. Pour le Judaïsme, le christianisme est considéré comme un comportement idolâtre. C’est d’ailleurs pour cela que nous n’avons pas le droit d’entrer dans des églises alors que nous pouvons entrer dans des mosquées. Comment peux-tu expliquer cela ? Comment considères-tu le christianisme comme purement monothéiste?  

DL : Merci pour ta franchise. Aucune question ne me choque. Selon mon point de vue, le christianisme est une torah orale particulière, celle d’un rabbi juif pharisien de Galilée, Jésus qui a vécu toute sa vie sous la Torah (participation aux fêtes, Mitsvot comprises, purification dans des mikvaot avant d’aller au Temple, etc… je montre cela dans mon livre Jésus le rabbin qui aimait les femmes). Ce rabbi pharisien marginal, sans doute assez nationaliste, ne pouvait pas se targuer de l’enseignement d’un grand maître (comme Paul par exemple qui dit qu’il a appris la torah aux pieds de Gamaliel, le petit fils d’Hillel) avait un enseignement qui s’adressait aux juifs et se situait dans les strictes limites d’Israël : « N’allez pas chez les païens et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. » (Mt 10). Cet enseignement pharisien visait clairement à rassembler Israël dans une période de grande trouble religieux (Cf : le Talmud : « après Hillel et Shammaï il y avait deux torot en Israël ») et politique. Plus précisément je montre à la suite de Geza Vermes que l’enseignement de Jésus se rapproche de celui de la piété des hassidim (baignée des psaumes) comme deux figures charismatiques du judaïsme galiléen qui ont vécu autour de l’an 70 : Honi le traceur de cercles et Hanina ben Dosa qui apparaissent dans le Talmud. Jésus a donc fondé un mouvement en vue de rassembler tout Israël pour la Rédemption finale qu’il espérait dans une situation d’oppression romaine. Il s’est trouvé dans une opposition frontale face aux sadducéens, ennemis politiques (proches du pouvoir romain et du temple et fondamentalistes de l’Ecriture qui avaient bien l’intention que rien ne change) et ennemis religieux des pharisiens, ce qui lui a coûté sa vie .

Lire la suite de « A qui appartient la terre d’Israël ? (3) »

A qui appartient la Terre d’Israël d’un point de vue religieux ? suite…

En dialogue avec un français qui est parti vivre en Israël depuis huit ans et réside dans la ville orthodoxe de Bne Brak, voici un point de vue chrétien sur la question suite à mon dernier post sur le sujet. 

 
-Tu sais pourquoi Dieu parle dans le désert ? -Non… – Parceque rien n’y appartient à personne dit le Talmud! (sage sentence reçue d’un ami talmudiste dans ce désert prés de Jéricho)

Concernant l’élection d’Israël

Je pense que cette révélation confiée à Israël est au cœur de l’histoire de l’humanité est son moteur profond. Seule l’adoration du Dieu Unique peut permettre de sortir de l’idolâtrie constitutive de tout désir humain, quelle que soit la culture. Pourquoi ? Parce que les cultures et les individus, quels que soient leurs efforts ou leur fulgurances restent enfermés dans l’idolâtrie. Sans l’Amour de Dieu, sans l’acceptation du « joug de la Torah » le désir de chacun de nous, la volonté de vivre des peuples, va de soi à soi en méprisant autrui. Cette annexion prédatrice d’autrui, la réduction d’autrui et des autres peuples ou religions à notre propre point de vue ne peut conduire qu’à la haine destructrice et à la guerre. La séduction (l’attitude du faible) n’est qu’une autre forme d’idolâtrie, une manière déguisée de continuer à exister sans Dieu. Donc sans Dieu, impossible de sortir de ce cercle infernal. En attendant la rédemption, nous sommes simplement invités à entrer dans le chema : « aime Dieu de tout ton cœur, de tout ton âme, de toutes tes forces… » Et d’autre part à réaliser ce que Dieu à fait connaître à Israël ; « ce qui est bien, ce qui est juste : pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec notre Dieu » (Mi 6,8), bref aimer son prochain. Il est bien clair que la rétribution de la terre découle de cet amour de Dieu et du prochain. La révélation à Moïse a été donnée à Israël de manière irrévocable, Israël en possède la plénitude jusqu’à ce que Dieu se manifeste à toutes les nations.

D’un point de vue chrétien on ne peut pas abroger l’élection d’Israël, elle n’est pas effacée par le christianisme, elle n’est pas caduque. Le lien entre le peuple juif et la Torah est affirmé par Jésus, Paul (« Les dons de Dieu sont sans repentance » (Rm 11,29), la tradition primitive de l’église et par le Concile Vatican 2 (1965) (Constitution Nostra Aetate) sans aucune ambigüité… C’est vrai que les chrétiens commencent seulement à le redécouvrir… après avoir persécuté les juifs. Toutes les tentatives de substitution du judaïsme par le christianisme, sont des erreurs théologiques et des fautes graves devant Dieu qui ont conduit à des atrocités.

Concernant erets israël
D’autre part et c’est notre sujet, si on affirme cela, l’élection, l’alliance de Dieu avec Israël entraine la reconnaissance du lien entre le peuple d’Israël et sa terre, est constitutif de l’élection d’Israël au même titre que son lien avec la Torah. Lire la suite de « A qui appartient la Terre d’Israël d’un point de vue religieux ? suite… »