Pour les 11 mois du départ du regretté Charles Brami (zal)
Jacob Ouanounou : « Comment toute terre peut devenir la terre d’Israël par le respect des parents et quand on prépare l’avenir de ses enfants »
Pour les 11 mois du départ du regretté Charles Brami (zal)
Jacob Ouanounou : « Comment toute terre peut devenir la terre d’Israël par le respect des parents et quand on prépare l’avenir de ses enfants »
Témoignage de Didier Long (מֵאִיר) et de R. Haïm Harboun à la communauté juive d’Aix-en-Provence le 03 juillet 2019.
Annonce de la nomination de Haïm Harboun au titre de Grand Rabbin par le Grand Rabbin Daniel Dahan et la communauté juive d’Aix-en-Provence
Un poème envoyé par Raphaël Ohayon le doyen de notre synagogue (90 ans !) !
Un jour j’ai demandé à Shelomo Selinger pourquoi les personnages de ses sculptures se cachaient les yeux comme lorsque nous disons la prière le Chema Israël (Ecoute Israël) le matin et le soir.
Il m’a répondu :
» Un jour, les nazis ont convié toute la ville au ‘spectacle’ de la pendaison d’une douzaine de juifs. J’étais en face de l’arbre et j’ai vu mon moniteur des jeunesses sionistes. Il a été pendu et avant de mourir, je l’ai entendu réciter une dernière prière, il disait le Chema Israël, mais il n’a pas pu finir. »
Lisez cet article bouleversant, une interview de Noémie Halioua où Shelomo Selinger raconte son chemin, à lire absolument en ce temps de Ticha be Av : lire ici
Sculpture de Shelomo Selinger, Yad Vachem, allée des justes
Voici le mémorial pour les Juifs de Luxembourg, inauguré le 17 juin en présence du grand Duc et la grande Duchesse de Luxembourg.
En discutant avec mes amies Gabrielle et Deborah Portnoï, toutes deux CODA (Children of deaf adult : enfants entendants de parents sourds), dont la langue des signes est la langue maternelle, et qui ont créé l’association « La parole aux sourds » et militent dans l’association des sourds juifs de leurs parents (ACSJF) :
Alors qu’une autre amie, Nurith Aviv cinéaste franco israélienne qui est en train de réaliser une film sur la langue des signes qui sortira ce printemps aprés Langue sacrée langue parlée, Traduire…
… je voudrais résumer ce que dit la Halakha à ce sujet pour éviter des contresens. Ceci est contenu dans le traité ‘Haguiga 2b.
Dans le Lévitique 19,14 il est écrit:
« Tu ne peux pas insulter le sourd. »
La traduction française est imprécise, il faudrait plutôt dire: « Tu ne dois pas prendre le sourd à la légère. »
Que peut on en conclure ?
L’expression qui assimile « le « H’erech » (le sourd), le fou et l’enfant », du Talmud disant qu’ils ne sont pas soumis aux Mitsvot ne signifie pas qu’un juif muet ou un sourd ou un sourd-qui ne sait pas parler est exclus d’Israël.
Le contexte est celui-ci : la mitsva dans le judaïsme doit être une action consciente de l’homme qui permet de sanctifier le temps c’est-à-dire de prendre conscience de sa valeur, de le fixer pour être vécu de manière vivante. Elle s’oppose au fait de tuer le temps, d’oublier dans l’addiction, etc…
Le H’erech ne correspond pas à des caractéristiques physiques mais à un état d’inconscience, celui de l’enfant, du fou, de celui qui serait complètement coupé des autres et qui de ce fait ne peut témoigner de manière responsable dans un beit Din ou une assemblée en prière.Le « H’erech » celui qui n’entend pas et ne parle est comparé au fou ou à l’enfant parce qu’il n’est pas en possession de ses moyens de conscience.
C’est pour cela que le talmud distingue le « H’erech » qui parle mais qui n’entend pas (le sourd), ainsi que celui entend mais qui ne parle pas (le muet), tous deux considérés comme des gens de parfaite constitution en tous points parce qu’ils ne comprennent pas une situation.
Selon Rachi, il est préférable d’utiliser la langue des signes plutôt que de lire sur les
lèvres.
Le Talmud dit dans le traité Guitin 59a dit :
« Quand le sourd fait un signe, nous pouvons le lui rendre. »
Cette discussion du 3ème siècle doit être replacée dans le cadre de l’ancien Droit romain, selon lequel le sourd ou le muet ne pouvaient faire de testament sans la permission du Prince ou se marier de peur que le ou la sourd(e)- muet(te) ne comprenne pas les charges et les devoirs du mariage. Il s’agissait d’un préjugé qui pensait que le sourd-muet ne comprenait pas.
Ler Choul’han Aroukh dit que le sourd-muet qui connaît la langue des signes ou le
sourd qui parle peut tout à fait compléter le minyan (Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Hayim 55,8)
Le Rav Ovadia YOSSEF (1920-2013) zal , la plus haute autorité orthodoxe séfarade, dans Chou’t Yéh’avé Da’at vol.2 chap.6 dit que selon le strict Din, il est possible de s’appuyer sur les décisionnaires qui autorisent de compter dans le Minyan un sourd-muet qui a étudié dans une école spécialisée. Parce qu’il est conscient.
Une interview émouvante, l’histoire de Didier, un épisode de Transfert d’Hélène Carbonnel (Podcast Slate) :
http://www.slate.fr/podcast/149673/jusquou-peut-chercher-lamour
Je poursuis la mise en résonance des conceptions ésotériques corse et juive séfarade en parlant dans ce post de la conception de la mort dans le mazzérisme et la Cabbale .
Le mazzérisme est une croyance spécifiquement Corse, qui, par certains aspects (le rôle des animaux, la métamorphose en animaux comme pour les totem scouts lors des mandraches, la chasse) ressemble aux cultes primitifs chamaniques. En Corse le mazzeru est un «Chasseur d’âmes » ou un «Messager de la Mort ». C’est un homme : mazzeru, ou une femme : mazzera. Lire la suite de « Mazzérisme et Cabbale »
Je passerai sur Bibliothèque Médicis (Public Sénat) ce vendredi soir 22h (et en replay !). On y parle de monastère, des marranes et juifs de Corse, de la vie du Rabbin Haïm Harboun, Le rabbin aux mille vies, et… de la Révolution numérique.
Autres invités avant : Sylvain Fort conseiller et plume d’Emmanuel Macron qui a écrit Saint-Exupéry Paraclet, et Maurice Olender, éditeur et écrivain.
Il y a trois ans mon épouse Marie-Pierre Samitier terminait un livre « Bourreaux et survivants, faut-il tout pardonner ? » qui interrogeait les rescapés des camps et constatait la parfaite réintégration des nazis dans le management et l’économie allemande après guerre.
C’est alors, en tant que journaliste spécialisé en santé qu’elle a commencé a travailler sur la maladie de Lyme. Elle a croisé à ce moment la route d’un sinistre personnage.
Erich Traub (1906-1985) était un vétérinaire et scientifique / virologue allemand spécialisé dans la fièvre aphteuse, la peste bovine et la maladie de Newcastle.
De 1938 à 1942, Traub était membre du National Socialist Motor Corps (NSKK), un corps motorisé nazi. Il travailla directement sous les ordres du Reichsführer-SS Heinrich Himmler qui dirigeait directement à Dachau un laboratoire de guerre bactériologique sur la peste et le typhus et Traub qui dirigeait un autre laboratoire de guerre biologique nazi sur l’île de Riems sur la Baltique. Bien sûr, tous ces labos avaient un « double agenda » de santé publique et de guerre contre ou avec les bactéries.
Les nazis par liaisons sous marine, et les américains à Hawaï avant Pearl Harbour, avaient initialement récupéré le programmes d’infection par des tiques de l’Unité 731 (co-infection par des bactéries) en Mandchourie lors de la guerre sino-japonaise. Les japonais travaillaient alors sur des cobayes humains sous la direction du microbiologiste Shiro Ishii.
Unité 731, Pingfang, Chine
Traub qui avait commencé à travailler pour les soviétiques a été exfiltré en juillet 1948 par les Britanniques de l’île de Riems en tant que «cible d’espionnage de priorité élevée». Il a amené aux États-Unis sous les auspices du programme Paperclip destiné à retourner les scientifiques nazis en échange de leur impunité tout en récupérant leur savoir pour lutter contre l’Union Soviétique en ce début de la guerre froide.
Traub a travaillé dans un laboratoire de « recherches vétérinaires » à Plum Island à l’est de new York.
L’enquête montre que Traub a travaillé sur les tiques infectées dans le laboratoire de Plum Island une petite île à l’Est de New York après guerre.
Après avoir travaillé sur la recherche biologique pour la marine américaine de 1949 à 1953, Traub est retourné en Allemagne et a fondé une nouvelle branche de l’Institut Loeffler à Tübingen qu’il a dirigé de 1953 à 1963. En 1960, Traub, accusé de détournement de fonds a du démissionner de son poste de directeur de directeur de l’Université de Tübingen .
En même temps qu’une carrière officielle en Allemagne et en Amérique du sud de spécialiste de la fièvre aphteuse (qui contamine très rapidement des cheptels porcins) il a continué de publier pour l’US Navy.
Malheureusement faute d’un confinement suffisant les tiques se sont retrouvées sur la rive en face dans la ville de Old Lyme (Connecticut) dans les années 70. La tique utilisée comme vecteur (la Lone star tick à cause de l’étoile qu’elle porte sur le dos) n’existait pas dans cette région des Etats Unis à l’époque. Celle-ci provient du Texas.
Et la pandémie a progressé au fur et à mesure des années avec la migration des oiseaux vers la région des grands lacs.
Source : https://www.cdc.gov/lyme/stats/maps.html
Les parents des premiers enfants atteints à Lyme ont été diagnostiqués pour de l’arthrose et reçus… par des agents de l’Epidemic Intelligence Service… créé en 1951 en pleine guerre de Corée pour prévenir les attaques bactériologiques.
La Borrélia Burgdorferi qui transmet la maladie de Lyme est un spirochète (bactérie en spirale) extrêmement difficile à combattre car elle prend autant de forme que de patients et a des symptômes tournants. Une fois qu’elle a franchi la barrière encéphalique elle touche le système nerveux central. On diagnostique généralement une dépression de l’arthrite ou une sclérose en plaque et souvent rien. Non soignée elle devient chronique et certains patients sont en HP ou en chaise roulante. Bienvenue en enfer.
La Borrélia touche de plus en plus de gens sans que de réelles mesures soient prises contre elle. Les tests (Elisa et Western Blot) sont inefficaces.
La plupart des écureuils de Corée de la forêt de Melun Sénart -Fontainebleau sont infectés par une dizaine à plusieurs centaines de ces tiques infectées.
Il s’agit désormais d’une pandémie mondiale.
Des pionniers comme le docteur Richard Horowitz aux US ou le professeur Christian Perronne en France ont été les premiers à lancer l’alerte. Willy Burgdorfer est mort en 2014.
Tout cela est raconté en détail dans La mystérieuse Borrélia, de Marie-Pierre Samitier, publié chez Lemieux Editeur, 2017.
Voir aussi :