Rosh Hashana ! La vie comme un jeu de mots

 

Histoire vraie : 23 septembre 2014, veille de Rosh Hashana, 19 h 47 avenue Paul Doumer 75016. Eddie M. financier juif originaire d’Egypte  rentre chez lui après son travail. Il passe à hauteur du 19-21 avenue Paul Doumer quand il tombe par le plus fortuit hasard sur son ami Didier L. qu’il n’a pas vu depuis un an et demi. Du panier de ce dernier dépassent des grenades, des pommes, du miel, du céleri, une courge, des haricots blancs, des betteraves et des dattes… Eddie reconnait immédiatement les espèces du Seder de Rosh Hashana pour le lendemain soir. Les deux amis s’embrassent et lèvent leur yeux au ciel en louant le divine providence qui les a fait se rencontrer en ce début d’année 5775 ! Eddie photographie son ami Didier L.

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Étrange rite en ce jour du Jugement du monde que ce repas en début d’année qui consiste à manger des mets en les accompagnant de malédictions et de bénédictions et en signe de bonheur pour l’année à venir

Dans Manger le livre, un livre fondamental de mon ami Gérard Haddad, celui-ci a montré en étudiant les mets servis lors de la fête de Rosh Hashana, que leur nom en hébreux a la même homonymie que les invocations qu’ils sous-tendent. Chaque aliment symbolise par un jeu de mot sur la consonance de son nom un souhait pour l’année à venir.

Ainsi quand on prend la datte et après avoir béni le « fruit de l’arbre » on dit :

יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ ה’ אֱלֹהינוּ וֵאלֵֹהי אֲבוֹתֵינוּ, שֶׁיִּתַּמּוּ אוֹיְבֵינוּ וְשׂוֹנְאֵינוּ וְכָל מְבַקְשֵׁי רָעָתֵנוּ

Yéhi ratsone milefanekha Ado-naï Elo-hénou vElo-hé avoténou,
chéyitamou oïvénou vessonénou vekhol mevakché ra’aténou

Puisse être Ta volonté, Éternel notre D.ieu et D.ieu de nos pères,
qu’il y a une fin à nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui nous veulent du mal.

 

Les « dattes », (תמרים), liées au mot תם : « terminer » on dit donc la malédiction : qu’il y ait une fin à nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui nous veulent du mal. (dans la pensée juive les « ennemis » sont autant les malfaisants qui nous guettent que nos mauvaises pulsions)

Les petits haricots blancs (רוביאלוביא), liés aux mots רב : « nombreux » et לב : «cœur»… pour que nos mérites se multiplient et que Tu nous prennes à cœur.

Le « poireau » (כרתי), lié au mot כרת : « couper », « abattre (un arbre) »… pour que soient abattus nos ennemis.

Le mot « Betteraves »(סלקא) est lié au mot סלק  qui signifie « partir », « disparaître » … pour que disparaissent nos ennemis.

La « courge » (קרא) liée au mot קרע : « déchirer » et aussi קרא : « annoncer », « énoncer »… pour que le mal de notre verdict soit déchiré, et que nos mérites soient énoncés devant Toi..

La « grenade » aux supposés 613 grains (autant que de préceptes-misvoth de la Torah)… pour que nous soyons remplis de mitsvot comme la grenade [est remplie de grains].

La « pomme et le miel » (תפוח בדבש) …pour  une année bonne et douce comme le miel. 

Et enfin l’étonnante tête de poisson ou de bélier… un jeu de mot à elle toute seule en cette tête (rosh) de l’année (ha Shana) alors qu’on dit : « Puisse être Ta volonté, Éternel notre D.ieu et D.ieu de nos pères, que nous soyons à la tête et non à la queue. » … cf. les premiers seront les derniers etc…

Étrange midrash alimentaire, étranges rites du judaïsme que ne peut comprendre que celui qui les pratique dans l’hébreu originaire.

La fête biblique est donc un dictionnaire d’étymologie humaine. Une naissance du langage qui est mangé dans le rite. Il s’agit de Manger le livre, selon l’impératif divin à Ezéchiel (Ez 3, 1-3) :

« Et il me dit: « Fils de l’homme, mange ce que tu trouves là, mange ce rouleau et va parler à la maison d’Israël. »J’ouvris la bouche, et il me fit manger ce rouleau. Et il me dit: « Fils de l’homme, tu nourriras ton ventre’ et rempliras tes entrailles de ce rouleau que je te donne »; je le mangeai et il devint dans ma bouche aussi doux que du miel. »… Et l’esprit m’emporta et j’entendis derrière moi le bruit d’un grand tumulte: « Bénie soit la gloire de l’éternel en son lieu! » (comme on dit dans la Amida : Baroukh Shem Kévod mimekomo)

Demain soir nous mangerons donc une pomme trempée dans du miel. pour que cette année nous soit douce au palais comme à l’oreille.

Shana Tova et Hag Sameah à tous !

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Deux ramoneurs l’un noir et l’autre blanc…

Pour comprendre la forme du raisonnement talmudique en quelques minutes …

Happy new year and… Get lucky !

Pour finir l’année avec un peu de fun, voici le tube de l’année, en top des charts, Get Lucky de Daft Punk, mais dans un remix  de Aish HaTorah sur Aish.com pour Rosh Hashanah…

Get Clarity:

La traduction en français sur Dailymotion

Leçon de Talmud :)

Après des mois de négociation avec les autorités locales soviétiques, un sage et érudit juif talmudiste d’Odessa, reçoit finalement l’autorisation de visiter Moscou.
Il monte dans le train et trouve une place vide. A l’arrêt suivant, un jeune homme s’installe dans le compartiment et s’assoit juste à ses côtés.
Le juif érudit observe le jeune homme et se met à penser :
« Ce gars-là n’a pas l’air d’un paysan, donc s’il n’est pas un paysan, il doit probablement habiter ce district. Et, si il vient de ce district, il est sûrement juif car, après tout, c’est un district juif. Mais, d’autre part, comme il est juif, où peut-il aller ? Je suis le seul juif de ce district ayant la permission d’aller à Moscou.
Ah, attention ! Dans la proche banlieue de Moscou, il y a un petit village qui s’appelle Samvet, seul village où les juifs n’ont pas besoin de laisser-passer. Mais pourquoi voyagerait-il jusqu’à Samvet? Sans doute pour visiter une des familles juives là-bas. Mais combien de familles juives habitent Samvet ? Ah, seulement deux. Les Bernstein et les Steinberg.
Mais comme les Bernstein sont très antipathiques, ce charmant jeune homme doit sûrement visiter les Steinberg.
Mais pourquoi va t’il visiter les Steinberg à Samvet ? Les Steinberg n’ont que des filles, deux, donc peut-être qu’il est l’un de leurs gendres.
Mais alors, laquelle des deux filles a-t-il épousé ? On sait que Sarah Steinberg a épousé un jeune avocat de Budapest, et Esther s’est mariée avec un businessman veuf ukrainien de Jitomir, donc il doit être l’époux de Sarah. Ce qui veut dire qu’il s’appelle Alexandre Cohen, si je ne me trompe pas.
Mais s’il vient de Budapest, avec tout cet antisémitisme là-bas, il a du changer de nom. Quel est l’équivalent de Cohen ? C’est Kovacs. Mais, puisqu’ils ont accepté qu’il change de nom, il doit avoir un statut spécial pour pouvoir le faire. Qu’est-ce que cela pourrait être ? Ah, il doit avoir un doctorat de l’Université. Rien d’autre ne serait possible. »

 A ce moment là, l’érudit talmudiste se tourne vers le jeune homme et lui dit :

– Excusez moi. Cela vous dérangerait-il si je baisse la vitre, Docteur Kovacs ?

– Pas du tout, répond le jeune passager très surpris. Mais, comment connaissez-vous mon nom ?

– Bof, répond le talmudiste, c’était si évident.

Trés spirituel…

  • L’Eternité c’est long… surtout vers la fin.
  • Je suis né de confession israélite. Mais je me suis assez vite converti au narcissisme !
  • Il ne fait aucun doute qu’il existe un monde invisible. La question est de savoir à quelle distance il est du centre-ville, et s’il est ouvert aprés minuit.
  • La vie est un restaurant petit, mauvais et cher. En plus, c’est trop court
  • Si seulement Dieu pouvait me faire un signe ! Comme faire un gros dépôt à mon nom dans une banque suisse.
  • Quand j’écoute trop Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne.
  •  Je tiens beaucoup à ma montre, c’est mon grand-père qui me l’a vendue sur son lit de mort.
  • La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible.
  • Je ne sais pas si Dieu existe. Mais s’il existe, j’espère qu’il a une bonne excuse.