Comment Francine Acher, descendante d’une famille rescapée du ghetto de Varsovie, est devenue une chercheuse en train de vaincre la maladie de Parkinson

From Warsaw Ghetto

Entre 1995 et 2010 je prenais le train de banlieue tous les matins avec une amie dont la famille maternelle est l’une des rares familles survivantes (il y en a deux) qui ont réussi à sortir du ghetto de Varsovie, Francine Acher.

Francine m’a amené à Kippour 2010 à la synagogue de Montevidéo où je suis arrivé pour la prière de Neila. Ce jour là, moi l’ancien moine, j’ai compris que le peuple juif vivait encore et continuait son chemin, que ma famille était là et que j’étais juif. Francine, sa mère, tout comme notre amie Régine Frydman qui avait 8 ans en 1940 dans le ghetto, a l’énergie de ceux qui ont vaincu la mort.

Dans le train, Francine me racontait les histoires du Ghetto :

Sa grand-mère Lucie, sa tante Irène et sa mère Marguerite avaient été coincées dans le Ghetto de Varsovie en 1940. C’était un mouroir à ciel ouvert.

Sa mère avait réussi à faire sortir les enfants et les deux fillettes avaient été cachées dans un couvent catholique.

Lucie Frydman Mirska, la maman d’Irène et Marguerite

En 1942 la mère supérieure de cet ordre Sœur Matylda Getter responsable provinciale des Sœurs Franciscaines de la Famille de Marie a décidé au péril de leur vie de sauver des enfants juifs en les cachant.

Soeur Matylda Getter

Soeur Matylda Getter a sauvé entre 250 et 550 enfants juifs dans différentes installations d’éducation et de soin pour enfants à Anin, Białołęka, Chotomów, Międzylesie, Płudy, Sejny, Vilnius et d’autres endroits. 70 membres de son ordre ont été eux-mêmes déportés dans des camps de concentration parce que les Nazis les soupçonnaient de défier leurs ordres. Soeur Matylda Getter a été reconnue comme une Juste Parmi les Nations par Yad Vashem en 1985. (voir ici)

C’est ainsi que Marguerite et Irène ont débarqué dans son couvent à Varsovie .

Irène et Marguerite Mirska (1939 ?)
Soeur Aniela et soeur Antonieta

Ainsi La soeur Aniela a pris un train bourré de SS avec les enfants pour les transférer vers un l’orphelinat dans la campagne polonaise. Ces chrétiennes que leur souvenir soit une bénédiction, ont été des justes qui ont sauvé de nombreux enfants au péril de leur vie.

Elles ont donc envoyé les filles dans un orphelinat dans la campagne qui cachait les enfants juifs dans le village de Buda où elles arrivent le 10 octobre 1942 (photos ci-dessous).

L’orphelinat de Bouda
Registre de l’orphelinat avec les noms des deux soeurs
Irène et Marguerite Mirska

Les deux filles ont même été envoyées à l’école du village.

Pendant ce temps, leur maman, Lucie Frydman Mirska est, elle, enfermée dans le Ghetto où les juifs meurt jusqu’à 4000 par jour comme dans une souricière. Elle entre dans la résistance polonaise au ghetto.

Lucja (Lucie) Frydman Mirska, la grand-mère de Francine Acher
Le papa Roman Frydman Mirsk, la maman, Lucja Frydman Mirska , et les deux soeurs Irène et Marguerite

« Dans le ghetto un choux valait un diamant »

Après la destruction du Ghetto de Varsovie il ne resta que cette église

Lucie Frydman Mirska, elle, lors de la révolte puis la chute le 16 mai 1943 va passer du coté catholique de la ville polonaise. Rattrapée par les nazis arrêtée comme résistante, elle  finit à Revensbruck où elle passe 6 mois. Elle survit aux marches de la mort.

Francine m’a raconté une autre histoire, celle de son grand-père (à gauche sur la photo) arrêté par les nazis arrivés à Budapest en 1944 alors qu’il était à l’armée.

Alors qu’il était brutalement interrogé à la Gestapo, avant d’être envoyé à Auschwitz, Roman Frydman Mirsk voit un jeu d’échec prés d’une fenêtre et demande à l’officier :

– « Excusez moi, mais vous jouez aux échecs

– Qu’est-ce que ça peut te faire ?

– J’ai appris à jouer avec mon grand frère,

– Je suis le meilleur jouet d’échec de la ville de Cologne. C’est qui ton frère ?

– Paulin Frydman…

– J’ai joué avec lui dans un concours en 1932.

Ça ne vous dit probablement rien mais Paulin Frydman était un Maître d’échecs très connu avant-guerre champion de Pologne et d’Europe.  Il était à Buenos aire pour un championnat d’échec quand la guerre a éclaté, il y est resté jusqu’à sa mort

Le ton du commandant SS change alors. Il lui mets un jeu sous les yeux et commence la partie.
– A toi, tu joues ta vie… »

Le jeune Friedman gagne. Il va passer le reste de la guerre à jouer chaque midi une partie contre le commandant nazi de la Gestapo. Il survivra miraculeusement à la guerre.

Son mari a passé la guerre à Budapest et sa femme et ses filles le croyaient mort quand elles l’on retrouvé après guerre.

La famille a alors été réunie et les deux enfants partent faire leurs études dans des écoles à Londres via le réseau juif. Elles se marieront. Irène deviendra dentiste à Londres et Marguerite ouvrira une agence de voyage à Paris.

Les parents reviennent en Pologne où les communistes vont leur mener la vie dure.

Voici le documentaire sur sa maman :

La guerre des neurones

Francine a transformé les difficultés de sa famille en source d’inspiration pour une vie centrée sur la révolution des traitements des maladies neurologiques (Parkinson). La réalisation de ce rêve est désormais imminente.

« Ma famille m’a donné toute mon énergie et ma motivation».

 » Ma mère a eu une vie très difficile pendant la guerre. Par conséquent, le seul fait de traverser la journée était importante pour elle. Elle m’a transmis son enthousiasme. Quand je fais quelque chose, je le fais de toutes mes forces. « 

Francine Acher a eu besoin de cette énergie quand elle a perdu son père à tout juste 14 ans. Une autre partie de sa familles est aux US. Elle est la première de sa famille à être née en France, et s’est toujours sentie différente de ses amis. Francine comme France.

« Je n’allais jamais laisser les mauvaises expériences m’empêcher de réussir dans la vie »

« J’étais différente, mais cela m’a rendu encore plus déterminé à bien faire »

Francine Acher révolutionne les traitements des maladies neurologiques. Elle d’abord obtenu un diplôme d’ingénieur en chimie organique puis un doctorat de biochimie, elle a obtenu un poste au Centre national de recherche scientifique (CNRS), puis poursuivi ses études à l’Université de Californie à Berkeley au Chemistry Department of UC Berkeley (laboratory of Paul A. Bartlett). À son retour à Paris, elle a rejoint comme directrice de recherche un labo du CNRS de la Faculté de médecine Paris Descartes où elle travaille depuis 32 ans.

Elle et son équipe y ont fait un certain nombre de  découvertes révolutionnaires ayant des implications importantes pour les troubles du système nerveux central (SNC),  y compris la maladie de Parkinson.  Ses travaux initiaux ont consisté à fabriquer des molécules qui pourraient aider les chercheurs à comprendre le mécanisme de la coagulation du sang.

«Actuellement, 70% à 80% des personnes atteintes de la maladie de Parkinson prennent de la lévodopa, un médicament développé dans les années 60 qui, bien qu’il soit efficace dans le traitement de nombreux symptômes de la maladie, a également des effets invalidants», déclare-telle «Un médicament issu de notre découverte moléculaire initiale pourrait réduire bon nombre de ces effets secondaires. L’un de ces médicaments est actuellement en attente d’approbation par la US Food and Drug Administration, si l’efficacité est prouvée sur un grand nombre de patients. 

 » En cas de succès, ce médicament pourrait transformer la vie de plus de 10 millions de personnes atteintes de la maladie. Le travail de ma vie serait complet.  »

Article-source

Francine Acher
Roman Frydman Mirsk et Lucja Frydman Mirska , le grand-père de Francine et son épouse après guerre
Tombe de Roman Mirsk à Varsovie (mort en 1964)
Tombe de Lucia à Londres dans le quartier de Golders Green au nord de Londres. Elle y est enterrée seule, il n’y a plus de famille en Angleterre… La diaspora se deplace.
Lucie Frydman Mirska

Comment, un japonais, Chiune Sugihara, a sauvé la Yéchiva de Mir des nazis

Je ne sais pas quel ‘hasard’ Google vient de publier un Doodle de Chiune Sempo Sugihara ?(Doodle = ces petites images qui apparaissent à coté de la barre de recherche)

Google Doodle de Chiune Sempo Sugihara

Je voudrais vous raconter aujourd’hui l’incroyable histoire de la plus grande yechiva du monde (6000 étudiants) aujourd’hui en Israël et comment ses étudiants et leur Rav ont été sauvés par… Chiune Sugihara ,  זֵכֶר צַדִּיק, לִבְרָכָה, la mémoire du Juste est une bénédiction (Pv 10, 7).

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En souvenir de Primo Levi-Zal, « Si c’est un homme »

On commémore aujourd’hui le centenaire de l’écrivain Primo Levi (Zal), prisonnier numéro 174 517 à Auschwitz né le 31 juillet 1919 et mort le 11 avril 1987.

Primo Levi

« Aujourd’hui, dans le monde actuel, l’enfer, ce doit être cela. » (Le Lager)
Si c’est un homme, pg. 21

Il rencontre Lorenzo, un maçon italien, qui lui donne de la soupe et du pain, tous les jours pendant 6 mois :
« Il existait encore, en dehors du nôtre, un monde juste, des choses et des êtres encore purs et intègres que ni la corruption ni la barbarie n’avaient contaminés » Si c’est un homme, pg. 189

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Chiune Sugihara, le ‘dernier des justes’, de Kaunas (Kovno) – Lituanie, 1941

Tout siècle obscur voit naître dès son premier jour le bourreau et le Juste… Jacob était un jumeau dans le même ventre qu’Esau… Chiune Sugihara le japonais qui a sauvé 6000 juifs de Kaunas en Lituanie, un peuple inconnu dont il n’avait jamais entendu parler quelques années auparavant… est l’un d’eux. Il est l’Oscar Schindler japonais. Un destin qui est l’exacte antithèse de celui du SS Karl Jäger, que son nom soit à jamais effacé, qui tua 137 346 juifs en cinq mois dans la même ville de Kaunas en 1941. Kaunas est la ville où est né et a grandi Emmanuel Lévinas.

Chiune Sugihara, Helsinki, Finlande, 1937-1938

Les assassinats des Einsatzgruppen de Karl Jäger à Kaunas

Le rapport Jäger, un document de neuf pages daté du 1er décembre 1941, énumère froidement comme un bilan comptable les 137 346 victimes du commandant, hommes, femmes, vieillards et enfants, du SS-SD[1] Karl Jäger et des nazis appuyés par des populations locales enthousiastes à Kaunas, capitale de la Lituanie jusqu’en 1940.[2]

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Bronislaw Huberman, le violoniste de génie qui sauva 1000 musiciens juifs en 1936 et fonda l’Orchestre d’Israël

Partout où il y a des juifs il y a de la culture. Lors du colloque organisé par Patricia Trojman et Régine Bessis ce jeudi à Nice j’ai rencontré Josh Aronson, interviewé par le compositeur Hélios Azoulay (qui travaille sur la musique des camps). Ce documentariste américain a réalisé « L’Orchestre des exilés » un documentaire qui raconte l’incroyable histoire de Bronislaw Huberman.


Didier Long, Hélios Azoulay, Josh Aronson
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Dans l’atelier de Shelomo Selinger avant Kippour

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Ruthy, Shelomo, Didier

Une impression étrange m’a saisi en entrant dans l’atelier de Shelomo Selinger. Celle d’être en face d’une foule de gens avec qui je suis lié par une solidarité invisible, celle du Am Israël. A 13 ans et demi Shelomo a été retrouvé sur un tas de cadavres à Terezin par un officier soviétique juif qui l’a emmené à l’hôpital militaire. En sortant il a été amnésique pendant 7 ans. Il est sorti de l’amnésie par l’art en sculptant ces étranges visages comme quelqu’un qui tente de ressusciter ceux qui sont partis.

Shelomo m’a dit :

« Je ne crois pas en D-ieu mais c’est mon Kaddish, c’est étrange non ? un juif non religieux qui dit le Kaddish ».

J’ai failli lui dire que l’Eternel était au delà de tout mais je me suis repris. Il n’y a pas de réponse au camp. Gérard Haddad me l’a dit.

Ruthy porte en elle toute la noblesse des juifs russes, elle est une sorte de mystique hassid, elle a toujours ces yeux bleus qui brillent qui reviennent de très loin comme s’il avait plu sur son âme.

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Shelomo Selinger

 

Shelomo

Photo Rami Selinger

A 13 ans et demi Shelomo a été retrouvé sur un tas de cadavre à Terezin par un officier soviétique juif qui l’a emmené à l’hôpital militaire. En sortant il a été amnésique pendant 7 ans. Il est sorti de l’amnésie par l’art.
La veille de ses 90 ans Shelomo Selinger vient d’achever de tailler la sculpture monumentale qui sera le mémorial de la Shoah à Luxembourg. Il a travaillé comme un forçat et voilà l’oeuvre est née.

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Comme une revanche contre la folie nazie.

Les nazis, que leur nom soit effacé, ont tué son père (zal) en lui faisant aspirer de l’eau sous pression avec un tuyau. Shelomo a dessiné tout cela.

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Shelomo Selinger

C’est toute  la famille de Shelomo, Ruthy sa femme, Rami son fils qui est un jazzman très sensible, sont selon moi un seul et même miracle de la vie. Avec leur sensibilité d’artistes et de chercheurs de mémoire ils ont été pour moi comme des signes de piste par rapport à ma propre amnésie marranne.

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Ruth Selinger

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Rami Selinger

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A mon mariage ma femme Rachel a demandé à Rami de jouer « Sometimes I Feel Like A Motherless Child  » de Louis Armstrong.

C’est la chanson qu’écoutait ma mère quand elle a eu les eaux de ma naissance.

Shlomo, Ruth, Rami, c’est la victoire de la vie. Qu’ils soient bénis !

Am Israël Haï, le peuple d’Israël est tellement, éternellement, vivant.

Aaron Appelfeld (zal) est parti

Aaron Appelfeld

Aharon Appelfeld était l’écrivain de langue hébraïque le plus traduit au monde. La France l’a découvert par le prix Médicis Étranger en 2004. C’était un immense écrivain qui vivait à Jérusalem à Mevasseret Zion. Il disait :

« Je ne suis pas un écrivain de l’holocauste et je n’écris pas sur cela, j’écris sur les hommes juifs »

Comme Primo Lévi, Agnon, Celan il a écrit sur l’impensable des camps.

Il dit dans Histoire d’une vie :

« J’ai éprouvé le besoin de rassembler toutes les bribes de mon existence pour en avoir un aperçu. Histoire d’une vie, ce sont les mémoires d’un écrivain, non d’un historien ou d’un chroniqueur. Enfant, j’ai été très marqué par la disparition de mes parents. Mon existence d’alors comprend de nombreuses failles que j’ai tenté de combler. Il y a donc un peu de fiction dans ces mémoires intitulées « Histoire d’une vie »  et non «  Histoire de ma vie »  par souci d’exactitude ; il s’agissait de prendre un exemple, de dérouler le fil d’une destinée. L’imagination a pu suppléer aux insuffisances de la mémoire ; par ailleurs, il y a des événements sur lesquels je n’arrive pas encore à écrire, la façon dont ma mère a été tuée, les cruautés dont j’ai été témoin… »

« Ma mère a été assassinée dès le début de la guerre, lorsque les Roumains et les Allemands ont envahi notre région à la frontière roumano-ukrainienne. J’ai été renvoyé de chez nous avec mon père vers un lieu de regroupement et c’est là qu’a commencé une marche extrêmement longue de ces pauvres affamés. Nous avancions sans nourriture, l’hiver était rude, les gens tombaient, et une fois qu’ils étaient à terre, on les abattait. C’est ainsi que nous avons marché jusqu’à ce que nous soyons arrivés à un endroit clos, où l’on m’a séparé de mon père, suite à quoi, je ne l’ai plus jamais revu. Lorsque j’étais avec lui, c’était bien mieux. Mon père prenait soin de moi, me protégeait. Nous avons vendu nos habits, un manteau, un pull, tout ce que nous portions sur nous, malgré le froid intense, pour acheter de la nourriture. À l’âge de huit ans et demi, je me suis retrouvé seul, enfant juif isolé, pris entre les Allemands et les Ukrainiens, avec à l’horizon cinq années de guerre et le sentiment intuitif que je devais cacher mon judaïsme et mon identité. »

« J’imaginais que ma mère m’attendait, qu’elle reviendrait me chercher, et je n’avais aucun doute à ce sujet, tant elle m‘aimait et était attachée à moi, qu’il était totalement hors de question qu’elle ne vienne pas à moi. Je savais qu’elle n’était plus de ce monde, mais j’ai conservé cette illusion qui m’a accompagné durant toute la guerre. »

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La lumière et l’ombre

Hanoukia

Le rabbin Akiva Posner a été le dernier rabbin de la communauté de Kiel en Allemagne. sa famille a quitté l’Allemagne en 1933 et est arrivée en Palestine en 1934.

En 1932, juste avant l’arrivée au pouvoir d’Hitler, Rachel Posner, son épouse, a pris une photo du chandelier, posé, comme c’est la coutume, sur le rebord de la fenêtre  de son appartement. En face, un bâtiment arborant les drapeaux nazis à la croix gammée.

Cette photo est à Yad Vashem.

Au dos de la photo, elle a  écrit en allemand :

“Hanukkah 5692,

Mort au peuple juif

dit la bannière.

Vive le peuple juif !

crie la lumière.”

dédicacemenorah

Chaque jour nous allumons pour que la lumière monte un peu plus en nous !

Vel D’Hiv, Bastia, Souviens-toi, Izkor.

Envoyé par mon père ce matin. Devant la synagogue Beit Knesset Meïr de Bastia .
Les Corses n’ont pas livré les juifs en 40.
Vel d’Hiv, 16 et 17 juillet 1942, 75 ans déjà. Aucun n’en reviendra La plupart ont été déportés au camp d’extermination d’Auschwitz Birkenau.
Les lois, la  police, la préfecture… étaient français. Il s’agissait de femmes, d’hommes et de vieillards mais aussi d’enfants que les français on rajouté à la rafle dépassant les ordres allemands.

Aucun des quelque 600 Juifs vivant en Corse n’a connu le même destin des juifs à Paris en 1942. Nous, le peuple Corse, le préfet de Bastia… n’avons pas obéi. Nous ne livrons pas nos frères et soeurs. Celui qui touche un juif touche la prunelle des yeux de D-ieu.

« Oui, ainsi parle l’Éternel des armées: Après cela, viendra la gloire! Il m’a envoyé vers les nations qui vous ont dépouillés; Car celui qui vous touche touche la prunelle de Son œil. Oui, voici, je vais diriger ma main contre eux, de sorte qu’ils deviennent la proie de ceux qui leur étaient asservis : Alors vous saurez que l’Éternel des armées m’a envoyé » (Zacharie 2, 8)

Meïr Long.

Bastia Vel d'Hiv1Bastia Vel d'Hiv2