Nourritures spirituelles (saison 3 !) : Le seder de Roch Hachana, avec Gérard Haddad, « Continuer de goûter le monde »

Gérard Haddad

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A l’occasion de la fête de Roch Hachana, Marc-Alain Ouaknin reçoit Gérard Haddad dans l’émission TALMUDIQUES sur France Culture pour une réflexion sur le rituel  de cette fête qui consiste en un « étrange repas » où l’on mange des mets et des mots.

Avec le psychanalyste Gérard Haddad, ce rituel abordé sur un plan symbolique, nous fait découvrir l’un des aspects insoupçonnés des rapports de l’homme au langage, au livre et à la nourriture.

Manger le livre« Dans son entreprise de fondation de la psychanalyse, Freud a voilé les liens qui l’unissaient à la religion juive. Pourtant certaines de ses intuitions ne sont compréhensibles qu’à la lumière des textes hébraïques. Tel est le point de départ de Gérard Haddad qui l’entraînera, au-delà de Freud, à émettre une hypothèse très neuve, déchiffrée dans les rites alimentaires juifs : l’acte originel qui détermine l’intégration de l’individu dans le groupe est un acte de dévoration très particulier puisqu’il s’agit de manger des mots organisés en Livre. Manger le Livre, voilà l’acte fondamental.
De surprenantes passerelles apparaissent entre l’eucharistie et les mythes culinaires bororos ou la dyslexie et les techniques publicitaires. Mais Gérard Haddad nous permet aussi de comprendre pourquoi et comment l’alcool intervient dans la création littéraire. Ibsen, Lowry et tant d’autres, nous révèlent le secret connu et masqué depuis qu’il y a des hommes : nous sommes tous des mangeurs de Livre. »

Gérard Haddad est médecin, psychiatre et psychanalyste. Auteur d’une oeuvre importante, il propose une lecture de la psychanalyse enracinée dans l’oeuvre de Lacan et dans les textes de la tradition juive en particulier le Talmud, le Midrach et la pensée de Maïmonide. Il est l’un des principaux disciples de Yeshahou Leibowitz en France dont il est aussi le traducteur.

Chana Tova !

grenade

Chana Tova !

Chofar« Trois livres sont ouverts (Daniel 7, 9-22) … un pour les justes accomplis, un pour les méchants irrécupérables et un pour les moyens.

Les justes sont aussitôt inscrits et consignés pour la vie (Psaumes 59, 28), les méchants irrécupérables pour la mort, et les moyens sont en suspens de Roch Hachana au Yom HaKippourim.

S’ils ont mérité, ils sont inscrits et consignés pour la vie, s’ils n’ont pas mérité, ils sont inscrits et consignés pour la mort. »

Talmud de Babylone Roch Hachana 16a & b ; Talmud de Jérusalem Roch Hachana 1, 3 (57a)

En réalité, la grande majorité d’entre nous n’est ni totalement bon, ni vraiment irrécupérablement mauvais… Nous sommes plutôt, disons… fifty / fifty ! Alors il nous reste les dix jours redoutables jusqu’à Yom Kippour faire pencher la balance par la teshouva, le retour, la repentance, pour vivre finalement. Chana Tova !

Bien que la mitsva de sonner le shoffar à Roch Hachana soit un décret divin, il s’y trouve une allusion, à savoir : « réveillez-vous de votre sommeil, et vous les endormis levez-vous de votre somnolence »  faites un bilan de vos actes, revenez en repentir et souvenez-vous de  votre Créateur. Et vous qui oubliez la vérité par la perte de temps,  et qui   perdez vos années en vanité et en leurre sans aucune valeur,  observez votre âme, considérez vos conduites et vos fautes et que  chacun abandonne son mauvais chemin et ses mauvaises pensées.  (Moïse Maïmonide. Lois sur le repentir)

La SIDRA de EMOR, « Parle », 16 Iyar 5773

Linge de Shabbat

CHABBAT VEYOM TOV
(Chaabbat et Le « bon jour »-
yom tov, désigne une date fixée dans le calendrier hébraïque comme convocation sainte ou solennité du Judaïsme)

Un commentaire de la paracha du dernier Shabbat (à lire ici) par le Rav Haïm Harboun.

Cette Sidra traite de deux sujets fondamentaux et pourtant liés :
a)   Le particularisme des Cohanim
b)   Les solennités de l’année juive

Dans les deux cas et sur la lancée de la Sidra Quedochim il s’agit de sanctifier, c’est-à-dire de particulariser. Ce qui est saint est particularisé.
Dans sa première partie, la « sainteté » vise les prêtres quant à la deuxième partie elle, s’applique au temps. Dans les deux cas la « Sainteté » prend le sens de particularisation. Car les shabbat et fêtes nous permettent de nous approprier le temps en le bornant, les cohanim, eux, délimitent un espace de sainteté à l’intérieur du peuple d’Israël. Toute la halakha n’est qu’une longue discussion pour définir ces limites de sainteté : ainsi les discussions sur le érouv.
Qu’il s’agisse des habits des prêtres, des personnes avec qui ils peuvent se marier (vierge) ou pas (veuve, divorcée) ou des limites de temps d’entrée ou de sortie (havdalah) du shabbat, de l’espace (lois du érouv), des lois du shabbat (39 travaux interdits). Toute la vie juive concerne la sainteté c’est à dire la manière de particulariser, de désigner pour faire sens.

La sanctification du temps

A propos des solennités de l’année, la Torah les mentionne deux fois : une fois dans la sidra de Pinhas et une fois dans la Sidra de Emor.

Pourquoi cette répétition ? Parce que dans la Sidra de Emor, les solennités de l’année  sont mentionnées selon l’ordre chronologique, alors que dans la sidra de Pinhas,  les solennités  ne sont pas mentionnées en fonction de l’ordre chronologique mais en fonction des sacrifices  du jour de la fête.

 Quelles sont ces solennités ? Lire la suite de « La SIDRA de EMOR, « Parle », 16 Iyar 5773 »