Combien est juste à la lumière des événements récents, et pour ainsi dire prophétique, cette réflexion d’un congrès organisé à l’Université de Tel Aviv fin octobre 2013 sur La présence de la Shoah et d’Israël dans la pensée contemporaine organisé par l’association Schibboleth, Michel Gad Wolkowicz et Olivier Rubinstein, l’OSE… avec des interventions remarquables de Pascal Bruckner, Denis Charbit, Michaël Bar Zvi… bientôt sur le site d’Akadem.
Quel funeste dessein la civilisation occidentale contemporaine nourrit-elle depuis que le nom de Shoah y est devenu aussi sacré que celui d’Israël est maudit ; depuis qu’on célèbre la première dans le même temps et avec le même (re)sentiment que l’on s’emploie à détester et destituer Israël et son Nom (lui ôterson lieu-d’être) — sans y trouver le moindre paradoxe ?
Nous nous proposons de lire et de penser ce phénomène, cette relation paradoxale entre l’omniprésente commémoration de la Shoah et la généralisation de la délégitimation de l’existence de l’État d’Israël, selon l’enjeu civilisationnel fondamental formulé dans le couple Humain/Déshumain.
Autrement dit, comment la fétichisation éplorée d’Auschwitz s’entend-elle si bien avec la substitution Nazi/Juif, Juif/Palestinien – jusqu’à cette inquiétante étrangeté du nouveau slogan intello-médiatique : « la nouvelle forme d’antisémitisme, c’est l’islamophobie ! » ? Quel retour de refoulé(s) cela révèle-t-il ?
Pourquoi célébrer, organiser, mettre en œuvre la destruction du Peuple Juif est-il si important pour ladite civilisation — au point d’avoir priorité sur son propre salut ?
Le parasémitisme — la constante obsession des Juifs — participant fondamentalement de l’antisémitisme, cette paranoïa de masse, semble vérifier l’actualité de l’interrogation de Wladimir Granoff dans « Dans le Silence des pères » : le scandale de « la solution finale » ne réside-t-il pas tant dans son échec que dans son entreprise ? — Point de fascination et point aveugle de l’Occident…
Mon épouse m’avait invité à ce congrès et j’y étais allé en traînant des pieds… et là j’ ai retrouvé avec surprise et joie Olivier Rubinstein qui avait édité défense à Dieu d’entrer (rappelez-vous ici) alors qu’il était chez Denoël en 2005 et qui est maintenant conseiller culturel à l’ambassade de France à Tel Aviv. BH !
Michel Gad Wolkowicz et Olivier Rubinstein