Selon une légende, qui atteste de l’ancienne fréquentation orientale en Calabre, Reggio a été fondée par Aschenez, arrière-petit-fils de Noé. La synagogue du IVe siècle, riche en mosaïques, de Bova Marina, est la plus ancienne d’Occident après celle d’Ostia Antica ; à Reggio fut imprimé le premier ouvrage en hébreu avec indication de la date, le commentaire de Rashi sur la Torah ; Chayim Vital haQalavrezì, le Calabrais, était un grand érudit de la kabbale, également connu sous l’acronyme Rachu. Au Moyen Âge, de nombreux Juifs se sont installés en Calabre, jusqu’à leur expulsion au début du XVIe siècle; ils reviennent quelques années, rappelés par les habitants opprimés par les banquiers chrétiens, mais en sont définitivement chassés en 1541, événement qui n’est pas sans rapport avec le déclin économique de la Calabre, notamment dans le secteur lié à la transformation de la soie. Ajourd’hui il n’y a que des présences isolées, mais en été la Riviera dei Cedri est remplie de rabbins qui viennent récolter les cédrats pour la célébration de Souccot (la fête des huttes). Il y aurait 200 000 marranes en Calabre.
Assez curieusement ce sont des femmes qui m’ont accompagné en art depuis mon enfance. D’abord ma mère qui m’amenait enfant voir le Musée Matisse à Nice ou les poteries de Picasso à Vallauris.
Andrée Putman a été la deuxième fée qui a veillé sur moi pendant plus de 10 ans.
J’ai publié mon premier livre en 2005 grâce à Héloïse d’Ormesson.
Et c’est Francine Szapiro qui a créé la Galerie Saphir il y a plus de 40 ans qui m’a proposé d’exposer mes portraits et d’entourer mes tableaux de sculptures de Chana Orloff l’une des plus grandes sculptrices du XXème siècle, comme la Dame à l’éventail (1917) ou l’allaitement.
Enfin Babeth Zweibaum (zal) m’a accompagné pendant plusieurs années depuis 2016. Je lui ai donc dédié mon exposition.
Et j’ai donc mis en vitrine des portraits de femmes valeureuses.
Des femmes ont veillé sur ma vie.
La femme a été créé parfaite, son corps est réglé sur le cycle de la lune, donc elle est absoute des mitsvoth à heure fixe, elle n’a pas besoin de brit nous dit la Tradition juive car son corps est parfait. La Kabbale dit que la femme a un lien avec le septième attribut divin, la Royauté, qui signifie l’accomplissement dans le monde concret. Ce sont les femmes qui ont donné leurs bijoux d’or et d’argent, la laine teinte, les pierres précieuses, pour construire le Michkane, l’abri de la Présence. L’intériorité. La paracha Terouma dit : « Il Me feront un Sanctuaire, et Je résiderai en eux » (Exode 25,8). Nos Sages enseignent que ceci signifie : « À l’intérieur de chaque individu. » Sans nos matriarches, sans la femme pas d’intériorité. Israël à Chabbat devient la Kallah (fiancée) de D.ieu et l’on chante de le Lekha dodi et le Cantique des cantiques, un récit érotique et mystique.
Environ 180 personnes sont venues au Vernissage de l’exposition, dans une ambiance d’amitié et de chaleur humaine palpable.
De 19h à 22h la galerie Saphir n’a pas désempli pour cette vente au profit de ceux qui sont dans le besoin.
Quatre portraits de femmes dans la vitrine donnant sur la rue du Temple et le Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, donnaient le ton au milieu des 14 livres de Didier Meïr Long. Des juifs connus (Enrico Macias, Ady Steg, Sidney Tolédano, Haïm Korsia, Elie Korchia, …) et inconnus, des corses, des rabbins (comme l’inoubliable et truculent rabbin Harboun !), des businessmans (vente de charité oblige, Meïr Long nous a déclaré qu’il était hors de question de « vendre ses amis »), des penseurs, des poètes, des curieux, des très jeunes et des très vieux y allaient chacun de leur anecdote pour parler des portraits des amis de l’Andy Wharol juif, ancien moine aux milles vies.
En entrant dans la galerie l’attention était inévitablement attirée par le drapeau à tête de maure avec peint dessus un profil de Gilles Siméoni sur un « mur des Corses » ou figurait aussi un berger de Corti et Guy Sabbagh, présent avec son frère Benny le bien nommé, petits-fils du Rabbin de Bastia Meir Tolédano de 1920 à 1970 et fils de David Sabbagh président de la communauté pendant des dizaines d’années.
Madame Francine Szapiro avait posé dés le matin le niveau en dialoguant chez Lise Gutman sur Radio J avec Didier Meïr Long (Voir ici ) . Elle qui pendant 40 ans a fait vivre la mémoire des artistes juifs dont beaucoup ont disparus pendant la Shoa ou des génies oubliés par l’histoire des vainqueurs.
Le courageux président du Consistoire Elie Korchia avait fait le détour pour honorer son ami Meïr, voisin de prière à la synagogue.
Une bougie brulait devant le portrait de Babeth Ariane Zweibaum, fondatrice de la loge Anne Frank du B’nai Brith partie vers le monde de Vérité cet été.
Elie Korchia, Président du Consistoire central de FranceElie Korchia et Francine Szapiro, Galerie Saphir
Francine Szapiro, fondatrice de la Galerie SAPHIR
Michel Gad Wolkowicz, Professeur de psychopathologie fondamentale et clinique, université Paris 11-Sud-Orsay, psychanalyste (APF), président de l’Association internationale interuniversitaire Schibboleth – Actualité de Freud. devant le mur des psychanalystes !
Murs des psy : Le psychanalyste Gerard Haddad, Antonietta Haddad-zal (Freud en Italie), Myriam Illouz – psychanalyste, Michel Gad Wolkowicz
Lisbeth, Guy, Lisbeth et Benny Sabbagh, juifs de Corse, avec Francine Szapiro – galerie Saphir
Guy Sabbagh
Mur des Corses : Antoine Leschi, Gilles Siméoni, Guy Sabbagh.
Gilles Siméoni, président du Conseil exécutif de Corse
Myriam Illouz et Neda
Gregory Salinger
Anne et Gregory Salinger
Gaston Madar, Vaucresson
Gaston Madar devant le portrait de son fils Fabrice, Carly son épouse et de ses petits enfants
Je voudrais commencer cette causerie en saluant la mémoire de Yaakov Zvi ben David Arieh (zal) plus connu sous le Nom de Rabbi Lord Jonathan Sacks (1948-2020), Mathématicien, éminent posseq halakha, grand rabbin des Congrégations hébraïques unies du Commonwealth pendant 22 ans, attaché à vie à la Chambre des lords avec le titre de baron Sacks d’Oldgeight. Le rabbin Sacks se voyait comme un philosophe engagé dans la vie des plus humbles comme des dirigeants du monde. un inclassable qui avait appris de Maimonide la combinaison de la foi et de la science.
Je vais m’intéresser ici à sa conception du dialogue interreligieux dont, dans une conférence d’octobre 2027, il qualifie la posture juste de « Side by side » et non « face to face ». Pour Sacks le dialogue interreligieux est plus une amitié interreligieuse où nous marchons tous ensemble cote à cote en nous tenant par l’épaule qu’un face à face.
Il faut être aveugle et sourd pour ne pas avoir entendu parler de l’Affaire qui enflamme les réseaux sociaux : la conversion au catholicisme de Gad Elmaleh, comique juif berbère marocain, roi du stand-up.
Judaïsmes berbères oubliés
Un autre juif berbère d’Algérie, avait enflammé les planches quelques mois auparavant sur le thème du « Grand remplacement ». Les journalistes écoutaient bouche bée l’homme sombre qui avec une onction d’évêque expliquait sans rire et dans une apocalyptique tragique l’éviction des chrétiens français de leur sol par l’immigration arabo-musulmane avant d’aller mettre des bougies à l’église la veille du premier tour. Il était question de l’identité chrétienne de la France de toujours et de réhabiliter Pétain. Le miracle ne se produisit pas.