Juifs de France, une radioscopie en 40 portraits

Peintures récentes à la galerie Saphir du 13 janvier au 05 février.

Le site :

http://www.didierlongpeinture.fr

Juifs de France, radioscopie en 40 portraits

13 janvier au 5 février Galerie SAPHIR, 69 rue du Temple, 75003 Paris

Ventes au profit du FSJU

SIDE BY SIDE, Yartzeit du Rav Sacks : « De l’optimisme à l’espoir », par Didier Long

Je voudrais commencer cette causerie en saluant la mémoire de Yaakov Zvi ben David Arieh (zal) plus connu sous le Nom de Rabbi Lord Jonathan Sacks (1948-2020), Mathématicien, éminent posseq halakha, grand rabbin des Congrégations hébraïques unies du Commonwealth pendant 22 ans, attaché à vie à la Chambre des lords avec le titre de baron Sacks d’Oldgeight. Le rabbin Sacks se voyait comme un philosophe engagé dans la vie des plus humbles comme des dirigeants du monde. un inclassable qui avait appris de Maimonide la combinaison de la foi et de la science.

Je vais m’intéresser ici à sa conception du dialogue interreligieux dont, dans une conférence d’octobre 2027, il qualifie la posture juste de « Side by side » et non « face to face ». Pour Sacks le dialogue interreligieux est plus une amitié interreligieuse où nous marchons tous ensemble cote à cote en nous tenant par l’épaule qu’un face à face.

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Gad,  « Reste un peu » !

Il faut être aveugle et sourd pour ne pas avoir entendu parler de l’Affaire qui enflamme les réseaux sociaux : la conversion au catholicisme de Gad Elmaleh, comique juif berbère marocain, roi du stand-up.

Judaïsmes berbères oubliés

Un autre juif berbère d’Algérie, avait enflammé les planches quelques mois auparavant sur le thème du « Grand remplacement ». Les journalistes écoutaient bouche bée l’homme sombre qui avec une onction d’évêque expliquait sans rire et dans une apocalyptique tragique l’éviction des chrétiens français de leur sol par l’immigration arabo-musulmane avant d’aller mettre des bougies à l’église la veille du premier tour. Il était question de l’identité chrétienne de la France de toujours et de réhabiliter Pétain. Le miracle ne se produisit pas.

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Yartzeit du Rav Sacks : « De l’optimisme à l’espoir »

Je participerai à cette conférence dimanche pour la Yartzeit du Rav Sacks :

Inscriptions ici : https://my.weezevent.com/de-loptimisme-a-lespoir-yartzeit-du-rav-sacks-au-cej-dimanche-13-novembre

150 communautés dans le monde célèbreront le Rav Sacks

Hag Souccot Sameah !

Kippour… jour de perte de nos illusions les plus religieuses

Etrange jour que celui de Kippour où nous passons une journée entière à nous rappeler les jours de Kippour où le temple existait avant sa destruction en l’an 70 de notre ère. On raconte « à perte de vue » le prêtre entrant dans le Temple, prononçant le Nom divin, comment il était habillé, etc… A quoi sert-il de décrire ces rites que personnes d’entre nous n’a vécu ?

De nombreux juifs se précipitent à la synagogue en ce jour qu’ils croient le plus religieux de l’année, mais pourquoi finalement ?

Le processus religieux juif, comme le montre Maimonide, est un processus d’abstraction.

Quand les juifs ont perdu leur temple physique détruit par Nabuchodonosor en -586 et qu’ils ont été déportés en Babylonie, ils ont reconstruit un Temple non plus dans l’espace mais dans le temps : Le Chabbat. Une sanctification du temps abstraite qui définissait de nouveaux contours, une structuration de la vie non plus physique mais logique et surtout psychique.

Quand les juifs ont perdu le second Temple en l’an 70 de notre ère détruit par les armées de Titus, il ont inventé la tefilah comme « sacrifice des lèvres ». Processus d’abstraction des sacrifices physiques remplacés par des paroles. Des prières prononcées au même moment que les sacrifices du Temple avec Moussaf en plus à Chabbat, le sacrifice de ce jour.

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Chana tova 5783 !

Didier LONG au CEJ : « Histoire des sépharades, des conversos et de leurs descendants »

Hier au Centre Européen du judaïsme en présence de l’ambassadeur du Portugal en France et des directrices du MUSEE ANU de Tel Aviv (photo) Pierre Mamou a inauguré l’exposition

Représentantes de ANU Museum of jewish people, Tel Aviv

« Histoire des sépharades, des conversos et de leurs descendants »

Pierre Mamou est responsable de l’Institut de recherches marranes au sein de l’Institute for Sephardi and Anoussim Studies de Netanya pour l’Europe.

Joël Mergui, président du CEJ a introduit les deux interventions de témoins, la mienne et une autre, très intéressante, sur les généalogies juives, de l’Espagne à Livourne en passant par les registres de l’Inquisition.

Les descendants de conversos sont aujourd’hui estimés à 200 millions de personnes dans le monde par Reconectar (voir ici). Principalement en Amérique latine, en Amérique du Nord et en Europe. Des personnes qui ont une « ascendance juive significative » remontant à l’époque de l’Inquisition en Espagne et au Portugal et dont beaucoup se sentent aujourd’hui une « âme juive » ou veulent se reconnecter avec une mémoire traumatique et des gestes souvent hérités de leurs ascendants sans qu’ils en connaissent le sens.

Je fais aussi parti du board de Zera Israël, une association qui œuvre à reconnecter les descendants des séfarades avec leur héritage.

Guy Sabbagh, communauté juive de Bastia
Didier Meïr Long

Que signifie le ‘Lekha Dodi’ ? par Jacob Ouanounou

Originaire de Meknès, Jacob Ouanounou, agrégé de mathématiques et ingénieur de l’Ecole Polytechnique à été l’élève d’Emmanuel Levinas à l’Enio.

Jacob Ouanounou

Chacun des éclairages de cet ami cher, érudit du Talmud peu connu du grand public et particulièrement du Midrach Pliah (« Midrach de l’émerveillement » ndjo) m’a ouvert des pistes nouvelles, toujours pondérées et lumineuses. Voici sa réflexion sur le Lekha Dodi suite à mon dernier post. Qu’il en soit remercié.

On pense souvent que Lekha Dodi est un chant consacré à l’accueil du Shabbat. Ce n’est pas le cas.
Dans ses deux premières strophes (introduction) Lekha Dodi constate en effet que le shabbat arrive. Dans la dernière strophe enfin, Lekha Dodi accueille le shabbat, comme s’il ne pouvait faire autrement. Mais le corps du texte ne parle pas de shabbat, mais de Jérusalem.
Ce chant est un chant de consolation de Jérusalem, qui doit encore passer un shabbat sans son peuple. Israël, le peuple, console sa ville Jérusalem, qui doit supporter encore un shabbat sans ses enfants, exilés.
« Secoue la poussière, debout !  » … « Réveille-toi, réveille-toi », … « Pour toi plus de honte, plus d’opprobre! … Et des ruines ressuscitera la Ville rebâtie » … « Ceux qui t’ont dévastée, seront dévastés », …
Lekha Dodi est le chant d’un époux qui console son épouse au seuil d’une épreuve qu’ils doivent traverser. C’est un devoir d’époux.
Ce cantique éclaire sur la nature profonde du peuple juif et de sa relation à sa terre ainsi que sa relation à l’épouse. La Terre d’Israël n’est pas la mère (comme la mère patrie) d’Israël, mais son épouse.
La mère, la mère nourricière, n’a que des devoirs envers ses enfants, qui la sollicitent sans fin. L’épouse en revanche est l’objet de toutes les attentions et de tous les égards. C’est le devoir du mari. Il suffit de lire le contrat de mariage religieux des juifs (ketoubba) pour comprendre que ce devoir de tendre protection est poussé à l’extrême et au delà (le mari s’engage en particulier, sans limite, sur tous ses biens et sur ceux de sa descendance … s’il ne peut s’offrir qu’un manteau il est pour sa femme, …)
Cette notion de relation à la terre, non comme un droit, mais comme une source de devoirs, est centrale. C’est pour cela probablement que le peuple juif est le seul à être né et à s’être développé en dehors de sa terre. Comme un époux naît et se développe en dehors du lien à son épouse, le peuple juif est né en Égypte (nous sommes les derniers égyptiens de l’époque des pharaons) et s’est développé dans le désert, avant d’épouser sa Terre d’Israël, une terre qui vomit ses occupants (Lévitique 12, 25) s’ils n’accomplissent pas leur devoir envers elle.