Le premier biographe de Christophe Colomb était un évêque hébraïsant de Nebbio en Corse

Agostino Giustiniani, érudit humaniste, ami de Pic de la Mirandole et Kabbaliste chrétien de la Renaissance

Agostino Giustiniani nait à Gênes en 1470 en pleine Renaissance italienne. Ce siècle d’alliance de Gênes avec l’Espagne (1530-1630) est appelé le « siècle des Génois ». Un proverbe résume l’époque :

L’or naît en Amérique, brille en Espagne, est enterré à Gênes, et retourne vers l’Empire Ottoman.

Son nom : Giustiniani remonte au 14 novembre 1362 lorsque 12 notables génois fondèrent la Maona (la « nouvelle »), une société commerciale « anonyme » liant les familles pour l’exploitation de possessions génoises dans le Dodécanèse (« 12 îles » dont Chio en mer Egée), et adoptèrent tous le nom du palais Giustiniani, celui d’une des plus puissantes familles de cette première société par actions[1]. La fortune de la Maona de Chio contrôlée par les Giustiniani, était considérable pour l’époque. Chio en face de Smyrne, devient une destination des sefardim après 1492 et la plus grande communauté juive de l’île un port important où transite le commerce de la soie et la production agricole d’Anatolie occidentale mais aussi le mastic.Agostino est le petit fils de Andreolo Giustiniani  (1385 -1456) un érudit, intellectuel humaniste et homme d’affaires membre de la Maona qui vécut toute son existence à Chio.

Contre l’avis de ses parents, Pantaleone Giustiniani devient fra Agostino, dominicain à Pavie, en 1487 il étudie le grec, l’hébreu, du chaldéen et l’arabe à Bologne.C’est là qu’il rencontre Giovan Francesco Pic de la Mirandole, Fra Beroaldo. C’est probablement de lui qu’il apprend la passion pour l’hébreu et la mystique de la kabbale. Mais selon moi il s’agit plus probablement d’une fréquentation assidue de juifs issus d’Espagne qui connaissaient parfaitement l’hébreu de la Torah et du Talmud, l’araméen de la Guemara et l’arabe, langue vernaculaire des juifs d’Espagne. Quoi quil en soit il devient ainsi la principale figure des kabbalistes humanistes de la Renaissance.

En 1513 il a écrit une « Prière pleine de piété au D.ieu tout puissant composée des 72 noms de D. en hébreu et en latin avec leur interprétation » (Precatio pietatis plena ad Deum omnipotentem composita ex duobus et septuaginta nominibus divinis, Hebraicis et Latinis una cum interprete), dédiée à son cousin le cardinal Sauli (un nom répandu à Gênes et dans la région de Porto-Vecchio). Le livre est probablement influencé par le De Verbo Mirifico et le  De Arte Cabbalistica de Johan Reuchlin, le premier hébraïsant non-juif allemand, amoureux de la cabbale et convaincu de la valeur spirituelle de l’hébreu. 72, c’est le nombre de noms des anges porteurs de l’influence spirituelle du tétragramme, le Nom de l’Eternel. 72 noms issus de la bonté divine car 72 c’est aussi la valeur en guématria du mot Hessed (la bonté) en hébreu selon la Kabbale. Une théorie énoncée dans le Sefer HaBahir- Le Livre de la Clarté (XIIè siècle), commentant le Sefer Yetsirah ou Livre de la Création  des écrits rédigés aux XIIè et premiers siècles qui racontent la création du monde au moyen des lettres de l’alphabet hébraïque. Des combinatoire de lettres et des poids (chaque lettre est un chiffre en hébreu) que les Kabbalistes étudient pour percer les mystères de la création. Reuchlin a appris de son maître juif l’immense Ovadia Sforno l’art de la Cabbale. Un art qu’il enseigne dés 1494 parmi les chrétiens; Il faut dire que ces érudits juifs de la Renassance étaient tout aussi cultivés que les grands savants humanistes si l’on en croit le nombre d’ouvrage que ces savants possédaient dans leurs bibliothèques.

Cette Kabbale chrétienne vient surtout du Zohar juif et s’appuie sur le commentaire de versets de la Torah et de leur poids numérique :

« Les cieux qui sont soixante-dix noms selon le secret de l’Eternel, relèvent du secret des soixante-douze noms issus des mots « et il voyagea » « et il vint » « et il entendit » (Exode 14, 19-21) ». (NB : dans le texte hébreu, ces versets comptent 216 lettres, chaque verset comprenant lui-même 72 lettres)

Si Erasme ou Luther avaient peur que l’hébraïsme chrétien ne fasse pencher la balace en faveur du judaïsme de nombreux humanistes italiens n’en croyaient rien : Poggio Bracciolini, Giannozzo Manetti, Gilles Viterbe Domenico Grimani, Francesco Zorzi et même Jean de Médicis second fils de Laurent le Magnifique qui deviendra le pape Léon X de 1513 à 1521 ! Des Bodin et Postel découvraient leur identité chrétienne… dans le Zohar !

Cette admiration des chrétiens pour les maîtres juifs aura une longue postérité puisqu’en 1652 le père Athnase Kirchner, jésuite dans son Oedipus Aegypticus la commente avec admiration (voir: Nicolas Sed, « Chez les cabbalistes chrétiens » dans : Ritualisme et vie intérieure. Religion et culture. Colloques 1985 et 1987. Édités par A. Caquot et P. Canivet (coll. Le Point Théologique, 52), Paris, Beauchesne, 1989  pg 100).

L’hébraisant cabbaliste Agostino Giustiniani participe aux premiers travaux du Concile du Latran (1516-1517) ; Mais son cousin Sauli est accusé en 1516 dans la conspiration du cardinal de Sienne qui visait à empoisonner le pape Léon X. Le cardinal de Sienne sera emprisonné et étranglé en prison. Giustiniani, Incarcéré, privé de ses pouvoirs, retourne comme évêque du Nebbio en Corse où il a été nommé en 1514. La Corse depuis l’Antiquité reste une terre d’exil. Giustiniani deviendra l’un des principaux « chers amis » que les autorités ligures avaient en Corse. Cette année-là, il commence à travailler sur une Bible en 4  langues dont seule le psautier : Psalterium Hebraeum, Graecum, Arabicum, et Chaldaicum, dédié à François 1er, sera publié à Gênes en 1516.

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À côté du texte hébreu, de la traduction de la Septante, des commentaires araméens et d’une version en arabe, on y trouve la traduction de la Vulgate, une nouvelle traduction latine de l’auteur, une traduction latine depuis l’araméen et surtout un ensemble de commentaires tirés du Midrash Théhilim juif, les premières traductions du Sefer ha Zohar auquel il accède en manuscrit (Le Zohar sera publié postérieurement à Mantoue en 1558-1160, et Crémone en 1559-1160), de Maïmonide de David Khimi… Il pensait que certains livres kabbalistiques étaient des livres chrétiens dissimulés et Giustiniani y lit une signification messianique chrétienne. Pour Pic de la MIrandole la Kabbale juive permettait de comprendre les mystères du christianisme. 

Ce mouvement philo hébraïsant sera vigoureusement combattu par l’Eglise en une époque de persécution virulente des juifs. Johannes Reuchlin, premier hébraïsant allemand non juif de la modernité, fut appelé à l’aide par les juifs de Mayence et de Francfort en 1510. Il écrit en 1511 Augenspiegel (Reflet des yeux) qui s’oppose à la destruction des livres juifs.

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Florence qu’a visité Ruchlin était connue pour être la ville où l’on fabriquait des lentilles optiques symboles de la sagesse et de la profondeur de vue. Avec le « reflet des yeux » (Augenspiegel) il s’agissait de voir clair face à l’obscurantisme fanatique.

Reuchlin sera poursuivi par les Dominicains de Cologne et l’Inquisition de Mayence qui le condamna en 1513 pour avoir refusé de brûler des livres juifs. Un juif converti au christianisme Pefefferkorn sera son plus virulent adversaire à Cologne. Erasme prendra parti pour Reuchlin. Cette folie de l’époque qui conjugue les humanistes éclairés et les plus sombres obscurantistes fanatisés ne n’arrêtera pas. En 1553, pendant dix jours, sur ordre de l’Inquisition, on recherche,collecte, traque, tout exemplaire du Talmud en Italie. Enfin on brûle le Talmud, supposé antichrétien, sur ordre du Pape Jules III, un antisémite notoire, à Rome en la fête de Rosh Hashana 5314 (9 Septembre 1553) sur le Campo dei Fiori. Le feu se propage dans les villes d’Italie…Mais cela ne suffit pas, l’année suivante, le 29 mai 1554, la bulle Contra Hebraeos retinentes libros  donne ordre de brûler toute copie du Talmud.

Cette folie biblioclaste de l’époque qui vise a éradiquer les opposants et leurs écrits par le feu ennemie de la pensée et des sciences a été parfaitement expliquée par Gérard Haddad dans Les folies millénaristes. Les nazis s’en inspireront en 1933. 

Quant à Agostino Giustiniani, il part  vers la France en 1517 où il devient un protégé de François Ier qui lui donne une chaire d’hébreu et d’arabe à l’Université de Paris jusqu’en 1522. Giustiniani y publie : Director dubitantium aut perplexorum, une version latine du Moré Nevoukhim « Le guide des égarés » de Maïmonide en 1520 (photo).

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Il visite l’Angleterre et les Pays-Bas et fait connaissance d’Érasme et de Thomas More, puis retourne à Nebbio vers 1522 et y reste jusqu’en 1536. Lors d’un voyage vers Gênes, il périt en mer lors d’une tempête entre Capraia et le Cap Corse en 1536 âgé de 66 ans.

On lui doit notamment le Dialogo nominato Corsica (« Description de la Corse ») et la Descrittione della Lyguria composé sans doute pendant les neuf années de son second séjour à Nebbio (1522-1531), dédicacé à Andrea Doria en 1531

Mais c’est curieusement en publiant son psautier qu’il devient le premier « biographe » de Christophe Colomb.

Le premier biographe de Christophe Colomb

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En effet, dans une note en marge commentant le Psaume 19, 4 (photo ci-dessus) : « Et leurs paroles vont  jusqu’aux extrémités de la terre », Giustiniani commente en latin que ce verset concerne « Christophe Colomb, né à Gênes, de parents humbles » qui a exploré plus de terres et de mers que quiconque dans le monde et avait découvert les « extrémités de la terre » accomplissant ainsi l’Écriture. C’est la première biographie de Colomb, en marge de page d’un psautier… qui décrit le contexte et les exploits de Colomb. Une origine modeste que confirme Antonio Gallo, le notaire chancelier de la Banque saint Georges de Gênes en 1506 : « il est né à Gênes d’ancêtres plébéiens ». De parents Dominico et Suzanna et de frères Bartolomeo et Diego, des noms espagnols, la famille est passée de village en village de la cote ligure.

Cette interprétation messianique de la geste de Colomb n’a rien d’étonnante dans un seicento qui vit un oeil sur l’astrolabe et l’autre dans la Bible.

Colomb lui-même commente dans la relation de ses quatre voyages :

En effet, Dieu parle bien clairement de ces contrées par la bouche d’Isaïe, en plusieurs endroits de l’Écriture, quand il assure que c’est de l’Espagne que son Saint Nom sera répandu.

Comment connait-il ce « salut venu d’Espagne » ? Tout simplement parce que c’est une interprétation cabalistique connue en Espagne à l’époque de Nahmanide. Un ancien Midrach commente le sens messianique de ces passages :

« Jusqu’à ce que le Shilo vienne ; Shilo signifie donc shaï lo (« à lui ») puisque, un jour, les nations du monde viendront payer un tribut au Messie fils de David puisqu’il est écrit : ‘En ce temps-là, des offrandes [shaï] seront apportées à l’Éternel des armées’ (Is 18, 7) et aussi ‘Les rois de Tarsis et des îles paieront des tributs’ (Psaume 72, 10) » (Pesikta Zutrata (lekah tov) sur Genèse 49, 10).

Tarsis est bien sûr l’Espagne des séfarades. Colomb cite à plusieurs reprises ces versets d’Isaïe : « Car les îles espèrent en moi, Et les navires de Tarsis sont en tête, Pour ramener de loin tes enfants, Avec leur argent et leur or. » (Is 60, 9) et « Car je vais créer de nouveaux cieux Et une nouvelle terre » (Is 65, 17), qu’il pense accomplir comme prophète de la fin des temps. Dans le Livre des Prophéties il prédit aux monarques d’Espagne à partir de Joachim de Flore que ce’st d’Espagne que viendra le libérateur du mont Sion, que le monde doit durer sept millénaires hors qu’il s’est écoulé 5343 années de 318 jours selon le comput alfonsin confirmé par Pierre d’Ailly (1341-1420)… Chez lui c’est bien la référence toraïque qui doit être lue sous le vernis chrétien. Il écrivait vers la fin de l’année 1500 :

Notre Seigneur, me fit le messager du nouveau ciel et de la nouvelle terre dont il parla par la plume de saint Jean dans l’Apocalypse (Ap 21, 1) après l’avoir fait par la bouche d‘Isaïe (ls 65,17 -18 et 66, 22], et il me montra où ils étaient .

Le « Nouveau Monde » de Colomb : un messianique médiéval et moderne

Dans Des noces éternelles un moine à la synagogue je raconte que les discussions kabbalistiques vont bon train à Gênes en ce XVIème siècle qui voit affluer vers la thalassocratie Ligure l’or du nouveau Monde.

Le « Nouveau Monde » suite aux voyages de Christophe Colomb, popularisés par l’imprimerie, ce sont des terres à l’ouest, au-delà de l’océan Atlantique. L’Amérique, l’Australie… La banca di San Giorgio, la plus grande banque du Monde qui finance l’Espagne et Colomb, comme je l’ai largement montré est aux commandes pour exfiltrer les juifs d’Espagne.

C’est ainsi que 150 familles de Vintimille, Gênes et des villages de la côte Ligure embarqueront en 1579 vers la Corse sous la conduite de Pietro Massa et Giacobbo Parmero pour fonder Vintimiglia La Nuova. La Nouvelle Vintimille.

C’est l’agitation messianique en ce XVIè siècle à Gênes qui a produit la vision de Colomb signant Christo ferens, « Le porteur du Christ », persuadé d’être le prophète désigné par Dieu pour annoncer la fin des temps ; la connaissance complète de l’orbis terrarum par le navigateur annonçait selon lui, le début de… l’ère messianique. Il était intimement persuadé que les nouveaux temps qui s’ouvraient allaient manifester la Rédemption, que Jérusalem serait délivrée en même temps qu’elle se dilaterait à toute la Terre. Le geste de Colomb, son voyage, était le prototype du messianisme juif marrane. Un sursaut d’espoir dans l’inconnu qu’on appelle la foi messianique. Ce même sursaut messianique motiva les aventuriers de Ventimiglia la Nuova. Comme Christophe Colomb ils venaient de Gênes.

Les douleurs des marranes ne pouvaient être que celles de l’enfantement du Messie, ces Hevlé Mashiah signes de la rédemption promise. Par un retournement du malheur en espoir dont l’histoire du peuple juif est remplie, le désastre se transforma en signe avant-coureur de la Rédemption. Ce bourgeonnement messianique va faire naître de nombreux faux messies : David Reubeni parcourt les cours d’Europe et suscite chez les marranes espagnols l’espoir qu’un Messie va venir pour les ramener en Terre Sainte : il meurt sur le bûcher en vers 1540 probablement en Espagne. Salomon Molko est brûlé à Mantoue en 1532….

La kabbale, « l’exil de la Shekhina dans la poussière » semblaient expliquer parfaitement les souffrances de l’exil marrane et surtout fournissait l’auréole d’un judaïsme miraculeux et caché qui seul pouvait les sauver d’horribles souffrances psychiques pour des générations.

Les kabbalistes chrétiens de la Renaissance ne s’y trompèrent pas, essayant d’opposer la Kabbale ésotérique au Talmud et à la Halakha exotériques, publics, pour mieux invalider le second et prouver la valeur du christianisme (un « judaïsme apocalyptique ») au détriment de l’antique judaïsme des Sages.

Le rôle des juifs dans la découverte du Nouveau Monde

L’année 1492 où le génois Colomb s’élance pour découvrir la Nouvelle Espagne (L’Amérique) ainsi baptisée par Cortès en 1525, est celle où, la veille du départ de Colomb, 250 000 juifs sefardim sont expulsés d’Espagne. Colomb n’ignore rien de cette situation qu’il commente :

« Le même mois où leurs Majestés ont promulgué l’édit imposant à tous les Juifs de sortir du royaume et de ses territoires, dans le même mois, ils m’ont donné l’ordre d’entreprendre avec des hommes en nombre suffisant mon expédition en vue de découvrir les Indes ».

Le premier voyage de Colomb a chargé plusieurs conversos juifs, notamment l’interprète, Luis Torres pendant que trois conversos s’agitent à la cour d’Espagne pour obtenir l’approbation royale pour l’expédition controversée. Ces marranes vont bientôt fonder la Jamaïque.

Simon Wiesenthal, le fameux chasseur de nazis pensait que Colomb était un séfarade soucieux de cacher son judaïsme mais aussi désireux de trouver un lieu de refuge pour ses compatriotes persécutés. Il était probablement de famille marrane castillane parlant espagnol et exilé à Gênes, ce qui a conduit sa famille à exfiltrer des juifs vers la Jamaïque. Il fut bigame, ses deux fils sont nés de femmes différentes, le plus connu, Fernando, est illégitime. Diego, entretiendra  Beatriz Enriquez, sa maîtresse cordouane. Une situation que dénoncera avec virulence l’abbé génois Sanguineti, avec le soutien de son archevêque ! Certains textes de Colomb, la forme de sa signature révèlent une culture cabalistique.

Dans sa lettre aux rois catholique qui accompagne le Livre des Prophéties écrit à la fin de sa vie Colomb analyse curieusement :

Je dis que l’Esprit Saint travaille dans les chrétiens, les juifs et les maures et non seulement dans les sages mais aussi les ignorants

… une théologie qui devait faire bondir en son temps.

Les sciences juives et la découverte du Nouveau monde

La découverte des Antilles par les trois navires de Christophe Colomb est un triomphe pour les Espagnols, les Génois. Cette découverte repose sur les sciences juives, islamiques et classiques.

David ben Solomon Gans

Le juif Abraham Zacuto a conçu des tables astronomiques et des cartes. Ses écrits ont été bien connus de Colomb à Salamanque. Levi ben Gerson dans son livre d’astronomie écrit en hébreu et traduit en latin décrit le « bâton de Jacob » qui permettra aux navigateurs de mesurer les angles en astronomie pour guider les marins au long court portugais et espagnols.

Zaccuto

Almanach De Zacuto, traduit par José Vizinho d’un manuscrit hébreu, ouvert à la page qui montre la position de la lune l’année de la découverte de l’Amérique.

C’est dans ce Seicento étrange que vécut à Gênes et en Corse, Pantaleone Giustiniani.

[1] La « Maona » Giustiniani est la première société « par actions » de l’histoire, une sorte de commandite de fonctions d’Etat doublée d’une association privée de commerçants et d’armateurs. On retrouve ce type d’association génoise à Chio. A partir de 1378, la Corse sera gouvernée par une Maona de cinq gouverneurs génois qui sera remplacée par la banque Saint Georges en 1453.