Le livre vendu aux enchères le plus cher du monde est un… livre des psaumes

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Un livre de psaumes datant de 1640, premier ouvrage imprimé sur ce qui allait devenir le territoire américain, est devenu mardi le livre le plus cher jamais vendu aux enchères, adjugé à 14 millions de dollars, à New York. Cette très très rare édition du « Bay Psalm Book » a été imprimée en 1640  à Cambridge dans la baie du Massachusetts par des pèlerins puritains, deux ans après l’importation de la première presse d’imprimerie depuis Londres. Ils avaient rédigé une nouvelle traduction anglaise de la version hébraïque du « Livre des psaumes », plus fidèle selon eux que celle qu’ils avaient apportée d’Angleterre quelques années plus tôt. Elle fut imprimée à 1.700 exemplaires, à destination des familles implantées à l’époque dans le Massachusetts. C’est l’une des 11 copies connues de cette édition qui a été mise aux enchères mardi.

« Ce petit livre de 1640 était précurseur de Lexington et Concord, et au final, de l’indépendance politique américaine. Avec lui, la Nouvelle Angleterre a déclaré son indépendance de l’Eglise d’Angleterre », selon David Redden. Il est d’une « rareté mythique ». On voit à quel point on est là aux sources spirituelle ce qui deviendra les Etats Unis d’Amérique.

L’ouvrage vendu appartenait à une église de Boston, la Old South Church, qui entendait ainsi financer sa rénovation et renforcer ses programmes sociaux. Elle possédait deux exemplaires de cette première édition et entend garder le second. L’acheteur, le milliardaire et philanthrope américain David Rubenstein à l’origine du fonds d’investissement Carlyle Group prévoit de partager le livre avec le public américain en le prêtant à diverses bibliothèques à travers le pays, et en le plaçant ensuite à long terme dans l’une d’entre elles.

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NB: Le livre le plus cher de tous les temps reste le Codex Leicester, une collection d’écrits de Léonard de Vinci, datés de 1508-1510. Il avait été acheté (de gré à gré, pas aux enchères) par le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, en 1994 à un musée de Los Angeles pour quelque 30,8 millions de dollars.

Source : AFP

SECRETS D’HISTOIRE : « Un homme nommé Jésus » de Stéphane Bern (replay et suite)

L’émission de Stéphane Bern SECRETS D’HISTOIRE, « Un homme nommé Jésus » – sur France 2 a réuni 4, 86 millions de personnes hier soir (contre 2,5 millions pour celle sur Picasso!) . Des historiens catholiques, protestants et juifs ou athés… s’exprimaient sur l’homme Jésus.
Je parle des Esséniens, de Jésus et les femmes, du célibat catholique, du procés de Pilate… etc…

Pour Poursuivre :

JESUS DE NAZARETH JUIF DE GALILEE

JESUS LE RABBIN QUI AIMAIT LES FEMMES

SECRETS D’HISTOIRE : « Un homme nommé Jésus »

Stéphane Bern

Dans ce numéro exceptionnel de Secrets d’histoire, Stéphane Bern nous emmène en Galilée, sur les rives du Lac de Tibériade, dans les déserts de Judée, sur les bords de la Mer Morte… sur les traces de Jésus.
J’interviendrai avec d’autres spécialistes lors de cette émission, un portrait  du « Jésus de l’histoire », ce mardi 07 mai 2013 sur france 2 à 20h45.

La bande annconce : http://www.facebook.com/photo.php?v=4867802298725&set=vb.507126765968952&type=2&theater

Direction la Galilée sur les traces de Jésus. Sur les rives du Lac de Tibériade, dans les déserts de Judée et sur les bords de la Mer Morte, Stéphane Bern retrace sa vie terrestre. A l’aide de reportages, d’images et d’interventions de spécialistes pour mettre en lumière le parcours de cette personnalité, retour sur une succession de faits indiscutables, de sa naissance à Nazareth jusqu’à sa crucifixion sous Ponce Pilate. Mais il reste de nombreux mystères, secrets et miracles autour de la vie de Jésus et de la naissance d’une religion comptant aujourd’hui deux milliards de fidèles dans le monde. Mystiques, scientifiques et historiens ne sont pas d’accord sur l’homme. L’Histoire le montre davantage tourmenté, tendre et coléreux. Des découvertes d’archéologues et d’historiens donnent de nouveaux éléments.
Avec la participation de : Jean-Christian Petitfils (historien), Raphaël Draï (professeur de sciences politiques), Daniel Marguerat (théologien et ancien doyen de la faculté de théologie de Lausanne), Henri de Villefranche (bibliste), Didier Long (historien du judéo christianisme), Cardinal André Vingt-Trois (archevêque de Paris), Regis Burnet (professeur d’exégèse du Nouveau Testament), Michel Benoit (spécialiste des origines du christianisme), Armand Abecassis (philosophe), Marc-Alain Ouaknin (rabbin et philosophe) et Michel Quesnel (ancien recteur de l’Université Catholique de Lyon).

Source image  : site de l’émission

France-culture / Les racines du ciel : « Les jours du Seigneur »

Gerard Haddad et Didier LongFrédéric Lenoir et Leili Anvar dans l’émission « Les racines du ciel » reçoivent Gérard Haddad et Didier Long (photo) autour du Shabbat juif et du dimanche chrétien :

http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-les-jours-du-seigneur-avec-gerard-haddad-et-didier-long-2013-04-28

La Paracha de Kedochim (Lv 19) lue shabbat dernier :

1 L’Éternel parla à Moïse en ces termes: 2 « Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur: Soyez saints! Car je suis saint, moi l’Éternel, votre Dieu. 3 Révérez, chacun, votre mère et votre père, et observez mes shabbats: je suis l’Éternel votre Dieu.4 Ne vous adressez point aux idoles, et ne vous fabriquez point des dieux de métal: je suis l’Éternel votre Dieu.

La Paracha d’Emor (Lv 23) lue à shabbat hier :

1 L’Éternel parla ainsi à Moïse: 2 « Parle aux enfants d’Israël et dis-leur les solennités de l’Éternel, que vous devez célébrer comme convocations saintes. Les voici, mes solennités: 3 pendant six jours on se livrera au travail, mais le septième jour il y aura repos, repos solennel pour une sainte convocation: vous ne ferez aucun travail. Ce sera le Shabbat de l’Éternel, dans toutes vos habitations.

Musiques :

Pioutim (chants liturgiques) traditionnels du Maroc interprétés et enregistrés par le Rav HAIM HARBOUN : « LIBI OUVSSARI » et « YEDID NEFECH ». (suite ici : http://didierlong.com/2012/10/19/chants-de-shabbat/ )

Le Rav Haïm Harboun
Le Rav Haïm Harboun

Jésus et Rabbi Akiva, deux martyrs juifs de l’ « accomplissement »

Rabbi Akiva
Rabbi Akiva

La mort de Jésus en l’an 33 comme celle de Rabi Akiva ben Yossef vers 135 sont deux assassinats liés à la real politik romaine telle qu’elle s’exerce à Jérusalem aux premiers siècles de notre ère envers les courants messianiques. Des machiah qui sont considérés à l’époque par l’occupant comme des séditieux voulant émanciper Israël de la  tutelle politique et militaire romaine (le messianisme à l’époque n’a rien de divin !). Assez curieusement le martyre de ces deux juifs va être relu par leurs disciples comme un « accomplissement ». Je montrerai ce que ce mot signifie dans les traditions juive et chrétienne à la lumière de l’affrontement entre Rome et Jérusalem.

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1/ L’assassinat préventif de Jésus par les autorités romaines

Jésus meurt la veille de Pessah 33. Il est crucifié comme un maître pharisien galiléen présentant un danger potentiel pour la real politik romaine. La plupart des révoltés venaient de Galilée en ce premier siècle. Les romains n’ont pas oublié Judas le Galiléen qui a mené la résistance au recensement fiscal ordonné par Quirinius en Judée vers l’an 6 (et non pas en l’an -7 où nait Jésus comme le racontent les évangiles de manière anachronique). La Gelil ha-goyim, ce « cercle des nations » était en réalité une terre de repli pour les pharisiens restés prés du petit peuple mais écartés du pouvoir du Temple.
Les Pharisiens, qui avaient dirigé l’insurrection maccabéenne au premier siècle avant notre ère, triomphèrent d’abord avec elle sous  la reine Salomé Alexandra; avant que la situation ne se retourne contre eux. Celle-ci  ayant épousé Alexandre Jonathan (en grec : Jannée) (103–76), son beau-frère d’obédience sadducéenne-grand prêtre. En -96 celui-ci, à la suite d’une émeute fit crucifier 800 pharisiens et égorger leurs femmes et leurs enfants (6000 selon Flavius Josèphe ! – AJ XIII, 376). Lire la suite de « Jésus et Rabbi Akiva, deux martyrs juifs de l’ « accomplissement » »

Un christianisme non idolatrique ?

HIllel l'Ancien
Hillel l’Ancien

Le problème du bon peuple chrétien, je n’entends pas là le magistère ou la Tradition de l’Eglise mais la compréhension populaire, c’est que celui-ci semble avoir abandonné le monothéisme pour le tri-théisme.

Réfléchissons une seconde. Comment des juifs profondément pieux : Ieshoua ben Yosef, Eben (Pierre), Jacov (le propre frère de Jésus), Shaul surnommé Paul (Katan en hébreu, de paulus « petit » « faible » en latin) qui disaient le Shema chaque jour, qui comprenaient ce qu’ils disaient et faisaient : la proclamation du Shema signifie l’acceptation du joug des Cieux et du Dieu UN, auraient-ils pu abandonner du jour au lendemain le strict monothéisme juif ? ça ne tient tout simplement pas debout. Jésus, Pierre, Paul, etc… étaient tous de bons juifs pharisiens de base et leur croyance était tout simplement celle des juifs religieux pour qui le joug des Cieux est lié le joug de la Torah et des mitsvot… Quand les évangiles disent que « Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume» (Mt 4, 23), « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu » (Mt 6, 33), « Le royaume des cieux est proche » (Mt 10,7) … etc…  il ne s’agit donc pas d’une réalité nouvelle que le judaïsme aurait ignoré jusque-là mais du « joug des cieux », avec des expressions qu’on retrouve couramment dans le littérature talmudique :

A la question : Pourquoi Ecoute, Israël précède-t-il : Et il arrivera que si tu écoutes ? R. Yehoshoua b. Qorha répond : « Afin que l’homme accepte d’abord le joug du Royaume des cieux et ensuite le joug des commandements ». (Talmud de Babylone, Cité par Ephraïm Urbach dans Les sages d’Israël)

Lire la suite de « Un christianisme non idolatrique ? »

Pas de dimanche pour Jésus

Un article de Frédéric FERNEY dans LA REVUE de décembre-janvier (pages 122-124)
C’est à la faveur de sombres manoeuvres plus politiciennes que théologiques que le shabbat, respecté par Jésus et par les premiers chrétiens jusqu’au Ve siècle, a été supprimé par l’Eglise et remplacé par le Jour du Seigneur.
Tu sanctifieras le jour du repos par Gérard Haddad et Didier Long, Salvator Editions, 182 pages, 17 euros.

Le septième jour - Julius Schnorr von Carolsfeld

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Tu te souviendras du jour du repos pour le sanctifier

Gérard Haddad et Didier Long interviewés par André Nahum dans son émission « Thé ou Jasmin » sur Judaïques FM (durée : 30 minutes).

Tu sanctifieras le jour du repos

Gérard Haddad – Didier Long 

Le Shabbat est au cœur de la vie juive et il en est la spécificité. Commandement du Décalogue, cette célébration hebdomadaire affirme le dogme de la Création du monde et de la délivrance de l’esclavage en Égypte. Par là même, il constitue une butée à la domination du maître et un appel à la liberté. C’est ce que montre le psychanalyste Gérard Haddad. Paradoxalement, dans un monde antique esclavagiste, c’est un peuple d’esclaves affranchis qui porte l’étendard de cette proclamation et crée la semaine de sept jours qui rythme toujours nos calendriers. Il contribue donc à la structuration symbolique du temps et de l’espace. Le shabbat, temps libéré par Dieu, sanctifié, devient celui du plaisir (oneg) convivial de la table, mais aussi sexuel ; des plaisirs vécus enfin en pleine lumière et dans l’allégresse.

En contrepoint de cette Tradition juive immémoriale, l’historien du christianisme ancien Didier Long, montre que Jésus était un juif shomer shabbat, gardien du shabbat, au cœur de sa pratique. Tout comme ses disciples Pierre, Jacques, Paul… Cette mémoire et cette observance du shabbat se poursuivra jusqu’au Vème siècle chez les chrétiens en Orient comme en témoigne une abondante littérature patristique. Avant que la fête païenne romaine du Jour du soleil, transformée en dimanche chrétien, n’oublie le shabbat juif, coté chrétien, pour des raisons avant tout politiques. Après la « chrétienté », les chrétiens ne devraient-il pas se souvenir à nouveau du shabbat demande Didier Long?

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Gérard Haddad, psychanalyste né à Tunis, a d’abord été ingénieur agronome en Afrique. Dans les années 70 il commence une analyse Jacques Lacan qui le conduit à entreprendre des études de médecine et de psychiatrie. Du communisme il retrouve le chemin du Judaïsme. Marqué par l’enseignement   de Yeshayahou Leibowitz il en devient traducteur. Ses nombreux livres : L’enfant illégitime/ Talmud et psychanalyse 1981 Manger le livre (1984), Les Biblioclastes, 1991 Le jour où Lacan m’adopté (2002), Le péché originel de la psychanalyse (2007), Lumière des astres éteints-la psychanalyse et les camps (2011), témoignent de ce parcours exceptionnel.

 

Didier Long, ancien moine bénédictin, historien du judéo-christianisme ancien, a publié une dizaine d’ouvrages, dont Défense à Dieu d’entrer (2005, prix des Maisons de la Presse) et Petit Guide des égarés en période de crise (2012), le domaine du judéo-christianisme ancien il a publié : Jésus le rabbin qui aimait les femmes (2008), Jésus de Nazareth juif de Galilée (2010) et L’invention du christianisme (2011).

L’invention du christianisme – recension dans Les Etudes

Une recension de l’éxégète Pierre Gibert   dans la revue « Etudes »:


« … L’ouvrage de Didier Long, spécialiste en la matière, nous rend à la complexité de ces origines, insistant sur ces racines d’une dispora juive qui profita au christianisme naissant, lui assurant ses premiers développements. Un livre important qui mérite à la fois attention et discussion »