La vie et la mort au bord du gouffre. In memoriam Jean-Louis Rambaud

Samedi 10 juillet 2010 une trentaine d’amis de Jean-Louis Rambaud, disparu le 1er janvier 2010 dans une avalanche avec ses deux compagnons, se sont rendus sur les lieux, en haute montagne, pour célébrer la mémoire de leur ami. Voici les textes  de cette célébration, leur commentaire, et quelques images in memoriam. 

  

  Textes lus
Ps 120 (121)

Je lève les yeux vers les montagnes : d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.  

Qu’il empêche ton pied de glisser, qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël.

Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage, se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper, ni la lune, durant la nuit. Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais.

 Les pèlerins d’Emmaüs (Lc 24)

 Et voici que, ce même jour, deux d’entre eux faisaient route vers un village du nom d’Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades, et ils conversaient entre eux de tout ce qui était arrivé. Et il advint, comme ils conversaient et discutaient ensemble, que Jésus en personne s’approcha, et il faisait route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit : 
 «  Quels sont donc ces propos que vous échangez en marchant ? » Et ils s’arrêtèrent, le visage sombre. Prenant la parole, l’un d’eux, nommé Cléophas, lui dit :
– Tu es bien le seul habitant de Jérusalem à ignorer ce qui y est arrivé ces jours-ci !
– Quoi donc ? leur dit-il.
Ils lui dirent :
– Ce qui concerne Jésus le Nazarénien, qui s’est montré un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié. Nous espérions, nous, que c’était lui qui allait délivrer Israël ; mais avec tout cela, voilà le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées ! Quelques femmes qui sont des nôtres nous ont, il est vrai, stupéfiés. S’étant rendues de grand matin au tombeau et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues nous dire qu’elles ont même eu la vision d’anges qui le disent vivant. Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont trouvé les choses tout comme les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu ! Alors il leur dit :
« O cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
Quand ils furent près du village où ils se rendaient, il fit semblant d’aller plus loin. Mais ils le pressèrent en disant :
« Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme. » Il entra donc pour rester avec eux.
Et il advint, comme il était à table avec eux, qu’il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent… mais il avait disparu de devant eux. Et ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? »
A cette heure même, ils partirent et s’en retournèrent à Jérusalem. Ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui dirent :
« C’est bien vrai ! le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon ! » Et eux de raconter ce qui s’était passé en chemin, et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain. 

 

La vie et la mort au bord du gouffre
Commentaire de Didier Long le 10 juin 2010 –Les Hauts de Villaroger, combe des Lanchettes.

 

 Le Psaume 121 est un des psaumes de pèlerinage que l’on récitait il y a 2000 ans et aujourd’hui encore lorsqu’on se rendait au Temple de Jérusalem lors des 3 pèlerinages des fêtes juives. On montait à Jérusalem, qui est cette montagne que l’on voit de loin. Nous aussi, nous avons marché en pèlerinage pour venir ici à 2500 mètres pour retrouver Jean-Louis. Nous venons de gravir la montagne et nous savons maintenant le prix de cet effort. Nous pouvons redire avec le psalmiste « Je lève les yeux vers les montagnes : d’où le secours me viendra-t-il ? » et le psalmiste répond immédiatement : « Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre». Cette ascension est un peu une parabole de notre propre vie, de notre pèlerinage sur cette terre.
La montagne est un lieu sacré dans de nombreuses religions : l’Olympe en Grèce, le mont Kaïlash au Tibet, Arunachala, la montagne de Shiva en Inde… depuis des millénaires l’homme a cru que le sacré habitait les montagnes et ces lieux de démesure sont devenus des lieux intenses de ferveur et de pèlerinages. Ici, maintenant à 2500 mètres, au bord de cette combe vertigineuse des Lanchettes, fatigués d’une heure et demie de marche dans la montagne, nous ressentons, la puissance de cette montagne qui souligne notre immense faiblesse. Nous savons, ici au bord de cet abime vertigineux recouvert de croix des trépassés, que les habitants de la vallée appellent « la combe des morts » que la montagne est imprévisible et qu’en une fraction de seconde elle peut déployer une puissance vertigineuse, qui tue.
Mais nous ne croyons pas à la puissance de cette montagne. Pour nous, elle n’est pas un Dieu. Nous ne croyons pas que la mort qu’elle donne sans pitié ait le dernier mot.

 

 

   

Que sommes nous venus chercher sur cette montagne ? Qu’est ce que Jean-Louis est venu chercher sur cette montagne  où l’orage gronde et où tout peut basculer en un instant ? Je ne sais pas. Dieu sans doute. Peut-être  le combat avec l’ange ? Il cherchait l’extrême et Dieu ne se donne qu’aux extrêmes.
Gravir cette montagne où Jean-Louis a disparu avec ses compagnons, pour retrouver un peu de ses derniers instants nous rappelle que nous ne sommes pas les premiers à gravir la montagne de notre âme, c’est même ce que font tous les hommes chacun à leur manière et selon leurs moyens. Peu importent les moyens puisque nous connaissons la fin. Riches ou pauvres nous ne sommes que des pèlerins provisoires. Sur un chemin de crête entre la vie et la mort, comme nous aujourd’hui.
Comme je vous le disais alors que nous portions en terre Jean-Louis il y a six mois : Moïse, le prophète Elie, sont montés sur la montagne pour chercher Dieu et Dieu s’y est manifesté non pas comme le Dieu de la mort, mais le Dieu de la vie. De manière étonnante : dans le feu pour Moïse, dans le souffle d’une brise légère comme le vent silencieux que nous entendons maintenant au dessus de ce gouffre pour Elie. Des expériences fondatrices de premiers de cordée en quelque sorte.
Sur le Sinaï Dieu a donné à Israël sa torah, sa parole d’amour créatrice, le shema Israël qui est la grande prière que nous prononçons à la suite d’Israël : « Ecoute Israël, l’Eternel notre Dieu, l’Eternel est UN. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur de toute ton âme et de toutes tes forces… ». Sur la montagne, Dieu a donné la parole ineffable et créatrice qui appelle chacun de nous par son nom : Jean-Louis, Isabelle, Baptiste, Lucas, Agathe, Marius. Les noms que nous avons gravés sur cette plaque de pierre : Jean-Louis, Jacques, leur guide, comme autant de paroles d’amour et de commandements à nous rappeler. Une parole qui nous appelle à sortir de notre mort pour nous faire vivre de la vie que seul Dieu peut donner, lui dont nos frères juifs se cachent les yeux alors qu’ils prononcent le nom ineffable : Adonaï Ehad : « Le Seigneur est UN ».  

 

 Aujourd’hui, six mois plus tard, nous savons un peu mieux ce que veut dire que Dieu est UN. Car la mort de Jean-Louis a opéré en nous son travail. Que fait la mort ? La mort nous divise. Elle tue en nous l’unité intérieure, nous nous percevons comme fragmentés, éparpillés, elle nous coupe des autres. Nous ne percevons plus la continuité de notre vie, nous sommes divisés, incapables de nous recueillir et de nous accueillir. Il n’y a que Dieu qui puisse alors nous réparer, nous unifier à nouveau, nous recréer. C’est le sens de la demande lancinante du psaume « Unifie mon coeur pour qu’il craigne ton nom ! » (Psaume 86,11). La mort nous dia-bolise, nous divise au lieu de nous « diviniser ». Le dia-bolon est l’inverse du sym-bolon, qui a donné symbole, cet objet qu’on fracturait pour faire alliance entre deux parties. (Nb : en hébreu faire alliance Karat berit, mot à mot : « couper l’alliance ») qui se reconnaissaient sur présentation du symbole. Sur la montagne Dieu révèle son unité, il est capable, malgré la mort qui nous habite tous de nous recréer. Son amour peut nous unifier, nous réunifier, rétablir la relation en nous et entre nous. Aujourd’hui, sur la montagne, il renouvelle son alliance. C’est chacun de nous qu’il appelle par son nom, unique.  

 Je devais aller en pèlerinage à Jérusalem au mois de mai avec Jean-Louis et finalement le destin en a décidé autrement. Mais Jean-Louis était venu me voir en aout dernier et il m’avait dit : « Didier, il faut que j’aille à Jérusalem maintenant» Il était très ferme et ça m’avait surpris. Maintenant seulement j’ai compris. Au printemps, en mai, j’ai été à Jérusalem. J’ai écrit le nom de Jean-Louis, de Isa, de Baptiste, de Lucas, d’Agathe et Marius sur un papier et j’ai déposé leurs noms dans le mur. Selon la parole des prophètes de la Bible (Es 2,3 ; 56,7…) au dernier jour nous irons tous, toute l’humanité, vers la montagne du Seigneur ; ceux qui sont morts dans cette vallée de la mort et la foule immense de ceux qui nous ont précédés : Jean-Louis, Jacques, Benjamin leur guide, et tous nous acclamerons le Seigneur notre créateur avec des larmes et dans les cris de joie.  

 

 

 

 Nous avons remarqué en marchant jusqu’ici des fleurs uniques dans leur écrin. En dessous de 2000 mètres (la hauteur de la station Arc 2000) les fleurs sont multiples, au dessus, elles sont uniques, exceptionnelles. Leur vitalité dans cette désolation de pierres nous rappelle que Dieu seul est le maître de la vie. Rappelez-vous que le linceul du cercueil de Jean-Louis est brodé d’edelweiss, ces « étoiles des neiges » qui nous rappellent la victoire de la vie sur le froid et la neige, comme des étoiles annonciatrices de la Rédemption.  

   

Ces quelques signes fugaces, comme ces fleurs, nous rappellent que ce qui nous est le plus cher, la vie, nous est donné gratuitement. Et comme nous l’a dit Jésus, « Regardez les Lys des champs, ils ne filent ni ne tissent et pourtant le roi Salomon dans toute sa splendeur ne fut jamais habillé comme l’un d’eux.  Si  Dieu habille ainsi l’herbe des champs, qui ne dure qu’une saison, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ? » (Mt 6).  

 

Quand Moïse redescendit de la montagne son visage resplendissait dit le Bible, juste l’inverse du visage « sombre » des disciples d’Emmaüs enfermés dans la mort de Jésus. Le visage de Jean-Louis brillait souvent de cette vie communicative, qu’il savait transmettre comme un feu. Dans la Bible, la montagne du Sinaï est le lieu du feu, ce feu qui saisit les disciples d’Emmaüs alors que Jésus leur parle en chemin, celui de la Pentecôte : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? ». Jésus leur redit l’Unité de la Torah. Cette parole d’amour unifiante prononcée au Sinaï, répétée par les Prophètes et résumée dans les psaumes. « Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » dit Luc. Ce feu de la torah peut être éprouvé par quiconque lit l’Ecriture et confie sa vie à Dieu. Elle réchauffe le cœur et embrase l’âme d’un amour dit de paroles humaines mais qui ne vient pas de ce monde. Cet amour peut recréer et faire revivre celui qui lui prête l’oreille de son cœur.
Aujourd’hui, nous avons déjeuné ensemble, bu du vin et rompu le pain ensemble au bord de ce gouffre mortel. Puissions nous reconnaître dans ce partage du repas que nous avons tant de fois partagé avec Jean-Louis la tendresse de Notre Père des Cieux, celui que nul ne peut voir sans mourir, à perte de vue. Comme les pèlerins d’Emmaüs en ont fait l’expérience. 

 Je voudrais terminer par une parabole :
Il est un homme qui vient ici chaque jour. Cet homme veut que la montagne lui rende les skis de son fils. La neige fond et il vient ici les chercher. Cet homme guette son fils, ici, au bord du gouffre.
Si les pères de la terre guettent ainsi leur fils, s’ils s’usent les yeux à guetter le moindre signe. Comment imaginer que notre Père des cieux qui nous aime n’en fasse pas autant ? C’est lui-même qui nous guette au bord du gouffre. C’est chacun de nous qu’il attend et qu’il espère. C’est lui qui a pris nos trois frères par la main. C’est lui le maître de la vie, Notre Père, qui nous relèvera d’entre les morts.

(voir l’article :  Il te faut gravir la montagne de ton âme du 08 janvier 2010)

4 commentaires sur « La vie et la mort au bord du gouffre. In memoriam Jean-Louis Rambaud »

  1. bonjour et merci de nous avoir permis de communier un peu avec l’esprit de Jean-louis via internet avec la mise en ligne de votre déplacement aux Arcs.

  2. Merci mon cher Didier pour ces belles photos. Dans le calme de la montagne et à travers les lectures choisies , j’ai ressenti la présence de Jean et j’étais heureuse avec Baptiste de lui rendre ce magnifique hommage dans cette montagne qu’il aimait
    tant. Bises. Isa

    Merci pour les photos même si c’est triste pour moi de découvrir cet endroit ,j’ai trouvé les photos très jolies et j’ai hâte d’y aller l’été prochain merci Didier.
    Gros bisous Agathe

  3. Merci, merci beaucoup pour ces paroles pleines d’espoir. Ce n’est qu’hier, au hasard d’internet, que j’ai appris le décès accidentel de Jean-Louis, que j’avais cotoyé quelques années chez Apax. Comme vous le dites on se sent tout « éparpillé » et le souvenir de cette homme si droit, si drôle, si plein de vie revient en pleine face. C’est un choc. J’ai une pensée trés profonde pour sa femme et ses enfants, même si je ne les connaissais pas bien. Donc merci encore de nous faire voir la lumière là où subitement on ne voit que du noir.

  4. Merci Didier!

    Textes de Madeleine Delbrêl

    mercredi 23 mai 2012

    Tu mourras de mort
    tu vivra de vie!

    C’est la vie qui nous prépare à mourir Et elle connaît bien son métier. Il suffit de l’écouter, de la voir, de la suivre

    Elle nous explique la mort petitement 0u grandement selon les jours. Quelquefois sans nous faire du tout de mal D’autres fois en nous disloquant de douleurs. Quelquefois en soulignant nos petites morts quotidiennes. D’autres fois en étendant morts Des gens que nous aimons plus que nous-mêmes.

    La mort, elle s’apprend quand on se peigne, le matin Et que les cheveux quittent notre tête ; Quand la dent qui longtemps nous fit mal, s’en va de nous, Quand notre peau se plisse au coin de nos yeux ; Quand on peut dire en racontant quelques bricoles de souvenirs : « Il y a dix ans, ou vingt ans, ou trente ans …  »

    Quand, chaque année, on vient avec des fleurs Nous souhaiter notre anniversaire, Des fleurs qui ont un petit air de cimetière Et qui fêtent cet an de moins avant le dernier de nos ans.

    La mort, elle s’apprend à chaque retrouvaille avec ceux-là Qui nous conservent notre enfance Et près desquels nous restons encore des petits : Mémoires qui se dérobent ; Immobilité qui s’installe ; Secteurs humains occupés d’avance par la mort.

    A chaque retour dans le pays de nos jeunesses La liste des visites aux vivants se raccourcit Et la visite parmi les tombes se prolonge.

    La mort, elle s’apprend à chaque arrachement, définitif, Des bien-aimés.

    Car même quand la foi et l’espérance réunies Et même notre charité pour eux Affirment notre joie de les savoir rendus, Nous, nous restons avec notre sang qui proteste, Avec notre chair, creusée, lésée, Notre chair dont on semble avoir tué un grand morceau Et cette horreur de la terre, du noir et du froid Qui a fait pleurer même Jésus.

    Là mort, elle s’apprend certain soir, entre veille et sommeil…..

    Elle nous révèle son guet, tapie au creux de nous, Elle nous souffle à la figure comme pour nous apprivoiser Et nous sommes surpris d’avoir tant besoin de courage

    La mort, on n’a pas besoin d’être poète pour l’apprendre A chaque soir, à chaque octobre, Avec le vieux chien qu’il faut piquer Et ces étranges petits cadavres de mulots et de lézards Aplatis sur les routes par les roues des autos,

    La vie, c’est notre maîtresse de mort, Mais à son tour la mort nous devient maîtresse de vie,
    Nous qui savons la pénitence humaine.

    Comme la mère souffre l’enfantement de ce qui naît, Comme le père sue pour nourrir l’enfant qui vit
    Ainsi portons-nous notre mort Commencée Et bientôt finie Comme notre propre et définitif enfantement.

    Mais il s’agit de bien naître chaque fois où nous mourrons, de naître beaucoup Quand nous mourrons beaucoup.

    Il s’agit dans cette fréquentation de la mort D’apprendre à fréquenter la vie.

    Il s’agit de virer à l’éternel comme les négatifs Des pellicules photographiques pour le cliché où tous les noirs deviennent blancs.

    Il s’agit d’ouvrir nos yeux de foi
    là où nos propres yeux
    demeurent en faillite.

    De même en regardant notre jardin, nous ne sommes pas Consternée par le jaunissement d’un brin d’herbe,
    Soyons assez intéressés par les « siècles des siècles » Pour que le temps de notre vie nous indiffère
    Et pour que tout ce que nous aimons soit déjà transféré
    Dans une éternité tranquille.
    Ainsi apprendrons-nous à mourir
    de mort,
    Pour vivre de vie authentique.!

Laisser un commentaire