JOB : création, décréation, récréation, rédemption

“De vieux hommes et de vieilles femmes s’assiéront encore dans les rues de Jérusalem.” (Zacharie 8,4)
« Et les places de la cité seront pleines de jeunes garçons et de jeunes filles qui s’ébattront sur ses places. » (Za 8, 5)

De la destruction…

Le livre de Job est le 2ème des Ketouvim (Hagiographes ou Autres écrits) entre les psaumes et les proverbes (selon Baba Batra 14b). Il parle de la souffrance et de la destruction humaine. Le Livre de la Genèse nous parle de la Création, celui de Job nous parle de la dé-création. C’est pourquoi c’est le seul que nous étudions avec les Lamentations qui racontent la destruction du Temple en ce jour de Ticha Be Av.

Job, le type qui a tout compris… sauf …

א אִישׁ הָיָה בְאֶרֶץ-עוּץ, אִיּוֹב שְׁמוֹ; וְהָיָה הָאִישׁ הַהוּא, תָּם וְיָשָׁר וִירֵא אֱלֹהִים–וְסָר מֵרָע.  1 Il y avait dans le pays d’Ouç un homme du nom de Job; cet homme était intègre et droit, craignant Dieu et évitant le mal.
ב וַיִּוָּלְדוּ לוֹ שִׁבְעָה בָנִים, וְשָׁלוֹשׁ בָּנוֹת.  2 Il lui était né sept fils et trois filles.

Le premier verset du livre de Job nous parle de la pierre de faîte de la bonne fortune de ce tsadik ‘juste), qui n’est pas qualifié de juif mais de tam (intègre – comme la bête apportée au temple ou le fils simple dans la haggadah) c’est un « craignant Dieu » (iré Elohim) qui par son propre raisonnement évite le mal. Selon cette opinion Job aurait été un pieux païen ou l’un des prophètes des païens.

La guemara discute cette opinion et de l’époque où Job a vécu, les tanaïm se disputent, :  » Tous les Tannaim et Amoraim, à l’exception de celui qui a placé Job au temps de Jacob, étaient d’avis que Job était un Israélite ». Certains font vivre Job à l’époque d’Abraham, d’autres à l’époque des juges, d’autres encore en font un serviteur de Pharaon. Pour d’autre encore il vivait à l’époque du Royaume de Saba ou au temps du roi Assuérus (Baba Batra 15b) [1] Sans oublier ceux qui disent que le monde entier était occupé à faite l’éloge funèbre de Job et que c’est ainsi que les espions hébreux sont passés incognito :

« Et il y a ceux qui disent que Dieu a causé la mort de Job à ce moment-là et que tout le monde en Canaan était préoccupé par son éloge funèbre et ne faisait pas attention aux espions. » (TB Sotah 35 a)

Et la plus haute richesse de ce juste au-dessus de ses biens et de sa santé ce sont ses enfants : Chiveah banim vechaloch banot.

On peut par le raisonnement remonter à la cause première du monde, son Créateur, comme l’a fait Abraham. Discutant avec Nimrod (le Roi de la tour de Babel) qui lui demande pourquoi on ne peut pas adorer le feu (Genèse Rabbah  38, 13), Abraham lui réplique que mieux vaut adorer l’eau qui éteint le feu, « Eh bien adore l’eau ! » réponds le roi ; puis Abraham lui dit que l’eau vient du nuage : « Eh bien adore le nuage ! », puis vient le vent qui disperse le nuage : « Eh bien adore le vent ! », à quoi Abraham répond : « En cas nous devrions plutôt adorer l’Etre vivant qui porte le vent ! ». On peut remonter par la réflexion non pas au plus haut des existants mais au Créateur de ceux-ci Lui-même.

Comme Abraham, il a reconnu Dieu par intuition (Nb Rabba 14, 7), il a une tente ouverte aux 4 vents pour que les pauvres puissent venir y manger. (Avot de Rabbi Natan).

Selon la guemara Job était même encore plus grand qu’Abraham :

« Et le Seigneur dit à Satan: As-tu pensé à mon serviteur Job, qu’il n’y a pas un homme comme lui sur la terre, un homme parfait et droit, qui craint Dieu et se détourne du mal?» (Job 1,8) . À ce propos le rabbin Yoḥanan dit: Ce qui est dit sur Job est plus grand que ce qui est dit d’Abraham. En ce qui concerne Abraham, il est écrit: « Je sais maintenant que tu crains Dieu » (Gn 22, 12). En ce qui concerne Job, il est écrit: « Un homme parfait et intègre, qui craint Dieu et se détourne de mal » (Job 1, 8) » (Baba Batra 15b)

Mais il est aussi possible de concevoir D.ieu à partir de sa propre conscience et plus précisément de la réflexion sur son propre malheur. C’est l’expérience de Job. Ainsi que nous l’enseigne le Midrach :

« Le Saint, béni soit-Il, Abraham le saisit par lui-même ; personne ne lui inculqua cette connaissance. Il est l’un des quatre êtres humains qui y sont parvenus. Job saisit par lui-même le Saint, béni soit-il, ainsi qu’il est dit ‘’ J’ai tiré (pressé) de mon sein, les paroles de sa bouche’’ (Job 23, 12) ». Ezéchias, roi de Juda, saisit également par lui-même le Saint, béni soit-Il, car il est écrit ‘‘ Il mangera du beurre et du miel jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien’’ (Is 7, 15). Et le Messie saisit aussi par lui-même le Saint béni soit-Il » (Nombre Rabba 14, 2).

On remarque que Ezechias est juste en référence à Job qui sait « éviter le mal » (Jb 1, 1). L’Eternel ne répond pas à Job aux interrogations de Job sur son malheur et du fait qu’il soit injuste puisque Job n’a rien fait de mal et a tout perdu : famille, biens, santé. Il lui oppose seulement à la fin du Livre ses propres questions (sans réponse) à partir de la tempête : « Ceins tes reins comme un homme: je vais t’interroger et tu m’instruiras. Prétends-tu vraiment prendre en défaut ma justice (michpati), ‘ me condamner pour te justifier (titsédakh, de tsédaka)? » (Jb 40, 8)

Pourquoi : Chiveah banim vechaloch banot. Sept fils (la perfection de la paternité) et trois filles.

Job a donc « tout compris » tout seul. Mais un peu trop seul finalement.

Forcément une telle piété jointe à une prospérité extraordinaire ne pouvait qu’attirer les jaloux et le Satan a beau jeu de se demander si Job adore vraiment D.ieu par pur amour.

Vies en ruines, Construction et destruction

En ce jour de Ticha Be Av nous étudions Job, un homme dont la vie a été complètement détruite en pensant à la ruine complète de notre Temple.

En hébreu nous a appris le Rav Harboun construire se dit banaikh, du verbe bano. Bano comme ben « enfant » :

La destruction du Temple dont il est question aujourd’hui est la destruction intime et ontologique de l’âme de chacun de nous, du peuple dispersé en galout (diaspora) loin de sa terre, ayant abandonné l’unité de la Torah. Une perte d’unité psychique, sociale, une anomie qui agit comme une bombe à fragmentation sur les pierres que nous sommes, qui sépare les pères des fils et fait tomber les généalogies dans l’oubli. La destruction de l’espace de pierre est aussi celle du temps. Car le mot évène (pierre) est constitué des mots av et ben. Le « père » et le « fils ». L’éducation est une construction qui assure l’unité des générations comme un roc insécable.

« En hébreu on n’élève pas un enfant, on le construit ! » (GR Haïm Harboun)

C’est ce que nous disons à Minha et lors du moussaf de Chabbat à la fin de la Ketoreth (prière des encens) :

« Rabbi Eléazar dit au nom de Rabbi ‘Hanina : ‘‘Les Sages accroissent le Chalom dans le monde ainsi qu’il est dit : ‘‘Tous tes enfants sont des habitués de l’Eternel, grand est le Chalom de tes enfants’’ (Is 59, 13).  Ne dis pas ‘‘tes enfants’’ (banaïm) mais ‘‘tes constructeurs’’ (bonaïm). »

Nous rappelons aujourd’hui la possibilité permanente du désastre, de l’unité perdue qui est la vraie mort et casse la transmission des générations. Réfléchissons à cette destruction.

Création et décréation

Qu’est-ce que la ruine pour la Torah ? C’est un retour avant la création. Celui qui abandonne la Torah se décrée.

Avant la création il y a le « tohou vavouhou ». La destruction c’est le retour au tohu bohu des rêves, de la mort. Une mort qui pour l’homme hébraïque n’est pas la mort physique mais l’incapacité à prendre une décision.

Cette dispersion de l’homme en vrac qui ne peut pas se recueillir s’oppose à son unité psychologique d’homme construit.

Tohou signifie « inhabité, inhabitable, le désert ». On le sait car ce mot rare est utilisé une seule fois ailleurs : « Il le rencontre dans une région déserte, dans les solitudes (tohou) aux hurlements sauvages ; il le protège, il veille sur lui, le garde comme la prunelle de son œil. » (Dt 32, 10). Le second mot, bohou, ne se rencontre que trois fois dans la Torah, il est donc difficile à définir, il est toujours lié à tohou.

Ce tohu bohu c’est fondamentalement l’idolâtrie. Le fait d’être agi par les choses en se ramenant à leur niveau. Celui qui vit dans le monde des choses est déterminé par elles. Inerte. Comme une pierre. Celui qui vit en face de D-ieu est déterminé par Lui.

Peut-être est-ce le « Il y a » de Lévinas, ce que perçoit l’enfant dans sa chambre alors que la vie continue autour de lui, ce que Maurice Blanchot dit du désastre (sans astre), un homme allongé sur son lit qui entend des gémissements dans la chambre d’à-coté et ne sait pas en déterminer l’origine : amour ou quelqu’un qui pleure ? Un espace sans nord magnétique, sans étoile du berger. Le « il y a » un espace sans sens, qui n’est pas déterminé par le face à face originaire avec Dieu ou avec autrui.

Création, Décréation, re-création

Job est donc complètement détruit. C’est un homme ruiné au sens le plus profond de ce terme.

D.ieu ne va pas répondre à ses questions mais seulement le mettre face à la beauté de sa création:

ג  אֱזָר-נָא כְגֶבֶר חֲלָצֶיךָ;    וְאֶשְׁאָלְךָ, וְהוֹדִיעֵנִי. 3 Ceins donc tes reins comme un homme: je vais t’interroger et tu m’instruiras.
ד  אֵיפֹה הָיִיתָ, בְּיָסְדִי-אָרֶץ;    הַגֵּד, אִם-יָדַעְתָּ בִינָה. 4 Où étais-tu lorsque je fondais la terre? Dis-le, si tu en as quelque connaissance.
ה  מִי-שָׂם מְמַדֶּיהָ, כִּי תֵדָע;    אוֹ מִי-נָטָה עָלֶיהָ קָּו. 5 Qui a fixé ses dimensions, si tu le sais, ou qui a tendu sur elle le cordeau?
ו  עַל-מָה, אֲדָנֶיהָ הָטְבָּעוּ;    אוֹ מִי-יָרָה, אֶבֶן פִּנָּתָהּ. 6 Sur quoi sont assis ses piliers, ou qui a lancé sa pierre angulaire,
ז  בְּרָן-יַחַד, כּוֹכְבֵי בֹקֶר;    וַיָּרִיעוּ, כָּל-בְּנֵי אֱלֹהִים. 7 tandis que les étoiles du matin chantaient en chœur, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie?

Des pages magnifiques.

Et ensuite il met Job face à sa créature première : Béémoth l’hippopotame du Nil symbole du mal qu’il a aussi créé. « Vois donc le Béhémoth que j’ai créé comme toi… Il est une des œuvres capitales de Dieu – Rechit darekhei El » (Jb 40, 15. 19).

Vous entendez bien, le mal est une des premières œuvres du créateur, réchit comme Beréchit, le premier mot de la Torah « au commencement » « dans la tête » ! oui le mal ! C’est évidemment inaudible.

Comme si vouloir le bien revenait aussi à accepter le mal comme l’autre face d’une même pièce.

Pour être reconstruit Job doit accepter d’être ruiné. Pour être recréé il doit d’abord être détruit.

Le livre de Job est au cœur de ce paradoxe ; le soleil se lève sur les méchants et sur les justes. Et les psaumes, comme Job, et souvent nos vies… sont remplis du malheur des justes et de l’arrogante réussite des méchants qui pérore sur la place publique.

Les assassins trinquent au bar quand la veuve du juste assassiné rase les mus en baissant les yeux. C’est banal…

C’est un paradoxe : D.ieu est le maître de tout et pas un brin d’herbe ne pousse sans sa décision dit le Talmud mais en même temps : « Le monde suit son cours » selon l’aphorisme du Rambam : D.ieu a créé les lois de la création mais n’intervient pas dans son fonctionnement naturel.

Toute la question du livre de Job comme celui des psaumes est doc celle de la justice. Les amis de Job comme Elihou (Jb 36, 3), veulent lui montrer ce qu’est la vraie tsedaka, la justice de Dieu, selon eux, qui fait triompher le juste :

ג  אֶשָּׂא דֵעִי, לְמֵרָחוֹק;    וּלְפֹעֲלִי, אֶתֵּן-צֶדֶק. 3 Je tirerai ma science de loin, et j’établirai l’équité de mon Dieu.
ו  לֹא-יְחַיֶּה רָשָׁע;    וּמִשְׁפַּט עֲנִיִּים יִתֵּן. 6 Il ne laisse point vivre le méchant, mais il fait triompher le bon droit des pauvres.

En clair, si Job « a pris un coup de fusil il doit bien avoir fait quelque chose » comme on dit en Corse.

« Une dame dit un jour à Yéshayahou Leibovitz : ‘‘Merci de vos prières professeur, mon fils est revenu de la guerre (du Liban). – J’en suis ravi Madame. Mais cela ne dit absolument rien de D-ieu…, car je connais une femme très pieuse dont le fils est mort au Liban, vous pensez que D-ieu l’a tué ? »

L’homme paie chacun de ses actes mauvais ou bons selon une justice implacable… mais pas selon notre justice à nous.

S’il y avait continuité dans le jugement (din), D. serait seulement le ministre de l’éducation et de la famille quand nous prions pour que la nôtre aille bien et que nos enfants réussissent, le ministre de l’économie et des finances quand nous demandons la Parnassa (richesse), de la pleine santé quand nous lui la pleine santé (refoua chelema).

C’est le reproche de Satan à Job (Job 1,9). Job a une vision utilitariste de D-ieu. S’il est droit et juste C’est en fait un idolâtre qui n’a jamais fait cela gratuitement :

ט וַיַּעַן הַשָּׂטָן אֶת-יְהוָה, וַיֹּאמַר:  הַחִנָּם, יָרֵא אִיּוֹב אֱלֹהִים.    9 Le Satan répliqua à l’Etrenel et dit: « Est-ce donc gratuitement que Job craint Dieu?

Comment lire ce que dit Samuel ben Nahmani dans le Talmud (Baba Bathra 15a) disant que Job n’a jamais existé et que toute l’histoire est une fable, à quoi Simeon ben Lakish répond (Genèse Rabba 57) qu’il a connu des hommes dans cette situation.

Au jour du Messie, Rédemption

Aujourd’hui nous pleurons la destruction du Temple. Mais ceux qui pleurent la destruction du Temple seront dans les rires et la joie au jour de sa reconstruction aux jours du messie.

Le souvenir de deuil du Temple est paradoxalement évoqué un jour de Sim’ha, celui où nous brisons le verre du kiddouchine (mariage). Comme si notre joie juive était toujours mêlée de pleurs et nos larmes de rire.

Le Talmud Makot (24b) raconte cette joie paradoxale.

« Il arriva encore une fois que Rabbane Gamliel, Rabbi Elazar ben Azaria, Rabbi Josué et Rabbi Akiva se rendirent à Jérusalem. Quand ils atteignirent le mont Scopus, ils déchirèrent leurs vêtements. Quand ils arrivèrent au Mont du Temple, ils virent un renard qui sortait du lieu du Saint des Saints. Les autres se mirent à pleurer ; Rabbi Akiva rit.

Ils lui dirent : « Pourquoi ris-tu ? »

Il leur répondit : « Pourquoi pleurez-vous ? »

Ils lui dirent : « Un lieu [tellement saint] qu’il en est dit : “L’étranger qui l’approche mourra”, sur lequel s’est maintenant accompli : “Pour le mont Sion en ruines, traversé par les renards”, nous ne devrions pas pleurer ? »

Il leur dit : « C’est pour cela que je ris. Car il est écrit : “Je me fis assister de témoins dignes de foi, d’Urie le pontife et de Zacharie, fils de Yebérékhyahou.” (Isaïe 8,2) Quel est le lien entre Urie Et Zacharie ? Urie vécut [au temps du] Premier Temple, et Zacharie [au temps du] Deuxième Temple ! La Torah fait cependant dépendre la prophétie de Zacharie de celle d’Urie. Avec Urie, il est écrit : “Par conséquent, à cause de vous Sion sera labourée comme un champ ; [Jérusalem deviendra un monceau de ruines, et le Mont du Temple comme les hauts lieux d’une forêt.]” (Michée 3,12) Avec Zacharie, il est écrit : “De vieux hommes et de vieilles femmes s’assiéront encore dans les rues de Jérusalem.” (Zacharie 8, 4).

« Tant que la prophétie d’Urie ne s’était pas accomplie, je craignais que la prophétie de Zacharie s’accomplisse pas non plus. Mais maintenant que la prophétie d’Urie s’est accomplie, il est certain que la prophétie de Zacharie s’accomplira elle aussi. »

Sur ces mots, ils lui répondirent : « Akiva, tu nous as consolés ! Akiva, tu nous as consolés ! »

Si notre Temple intérieur ne connait pas la destruction nous ne pouvons pas comprendre la reconstruction que nous annonce la prophétie. Sans la galout (exil) pendant 1877 ans nous ne pourrions pas comprendre le miracle qu’est la reconstruction d’Israël. Aujourd’hui les enfants dansent sur la place en riant. Je l’ai vu de mes propres yeux.

Les années devant Dieu comptent double

Alors pourquoi vivre devant D-ieu ? Et non pas trouver son chalom en ce monde comme Esaw )dont la valeur en guématria est 13 comme « Chalom ») proposa à son jumeau Jacob dans le ventre de sa mère. « Donne moi le Chalom en ce monde et toi dans l’autre… Jacob accepta ».

« L’Eternel connait le chemin des tsadikim nous promet le premier psaume mais celui du rechaïm (méchants) se perd (toved)».

Mais que me sert de savoir que D.ieu connait mon chemin ? (Ki Yodéa Adonaï Derekh tsadikim)

Parce que les années devant D.ieu en ce monde sont plus pleines.

Le Sefer Job nous dit que Job a vécu Job aurait vécu 140 ans après les événements rapportés (Jb 42, 16), alors qu’il était déjà âgé de 70 ans [1], soit une vie totale de 210 années (Gn Rabba 58, 3; 61, 4) .

Il faut sans doute comprendre que les années de la pleine conscience de D.ieu apprise par la souffrance comptent double.

טז וַיְחִי אִיּוֹב אַחֲרֵי-זֹאת, מֵאָה וְאַרְבָּעִים שָׁנָה; וירא (וַיִּרְאֶה), אֶת-בָּנָיו וְאֶת-בְּנֵי בָנָיו–אַרְבָּעָה, דֹּרוֹת.  16 Job vécut après cela cent quarante ans, et il vit ses fils, les fils de ses fils jusqu’à la quatrième génération.
יז וַיָּמָת אִיּוֹב, זָקֵן וּשְׂבַע יָמִים.  {ש} 17 Et Job mourut vieux et rassasié de jours.

[1] La Guemara soulève l’objection d’un autre baraïta contre l’idée que Job était un Juif. Sept prophètes ont prophétisé aux nations du monde. Ils sont: Balaam et son père, Beor et Job, Eliphaz, le Témanite, et Bildad, le Shuhite. Zophar le Naamathite et Elihu ben Barachel le Buzite, ce qui indique que Job n’était pas juif. Il lui dit: Et selon ton raisonnement , Job n’aurait pas pu être juif parce qu’il avait prophétisé aux nations du monde. Elihu ben Barachel n’était-il pas juif? N’est-il pas écrit: «De la famille de Ram» (Job 32, 2), signifiant Abraham?

[2] « Il a été dit au nom de Yossy ben Halafat : ce Job est né lorsque Jacob et ses enfants sont entrés en Égypte et qu’il est décédé lorsque les Israélites ont quitté ce pays. Job a donc vécu 210 ans. » (Baba Batra 15b)

2 commentaires sur « JOB : création, décréation, récréation, rédemption »

  1. Merci pour cette réflexion approfondie sur le livre de Job. A présent, j’en tire une interprétation plus pédagogique.

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