L’enseignement spirituel du Coronavirus

Dans 7 jours c’est le mois de Nissan. Le Printemps. Cette année Pessah (le 14 au soir et pour une semaine) sera forcément cacher à la maison
En attendant on peut étudier pour comprendre.

Le message aux vivants est le suivant : c’est la vie et l’univers bactérien qui vous portent depuis 3,8 milliards d’années et non l’inverse. Vous, les humains, êtes juste des passagers de dernière minute. Si vous tuez la vie, ce n’est pas vous qui gagnerez mais elle. Cette planète et les bactéries que portent les animaux s’occuperont de vous.

C’est l’absence de conscience du vivant qui a conduit au Coronavirus, cette crise n’est pas seulement une question scientifique mais en profondeur une question spirituelle que la Vie nous adresse.

L’univers bactériel : l’homme à la dernière minute

En quelques jours avec le Coronavirus notre planète vient de se rappeler que ce n’est ni le capitalisme, ni la politique, ni la guerre qui mènent ce monde mais l’Univers bactériel dont nous ne sommes que les passagers.

La vie a commencé bien avant nous et a créé des processus de symbiose et de cooptation d’une intelligence dont l’homme est absolument incapable. Elle a commencé sans nous et continuera probablement sans l’humanité. Le fait de nous croire au sommet est une illusion. La vie nous porte dans toutes nos cellules et bactéries. A l’échelle de l’évolution planétaire, nous venons juste de naître. La période des cavernes à aujourd’hui ne représente que 1% du temps écoulé depuis la naissance de la vie. Les micro-organismes nous précèdent , nous sommes leurs hôtes.

Un jour il y a 3 milliards d’années une bactérie a commencé à battre sous la lumière dans l’océan des origines. Les cellules eucaryotes (avec noyau) seraient le résultat d’une suite d’associations symbiotiques avec différents procaryotes (cellules sans noyau). C’est ainsi que seraient nées les cellules complexes il y a 4 milliards d’années, les végétaux et les animaux. Nous portons tous en nous, les traces de cette fusion originelle.

Un jour des bactéries se sont entendues pour coopérer et s’informer à distance. Un jour l’assimilation chlorophyllienne a commencé a produire la fine couche d’oxygène à la surface de cette planète. Un jour, au temps des dinosaures, des sociétés intelligentes d’insectes sociaux comme les abeilles sont apparus et ont vaincu par leur intelligence collective : ils représentent 2 % des espèces d’insectes mais la moitié de la biomasse des insectes et sans eux la vie disparaît.

Les micro-organismes ont inventé toutes les formes d’organisation et de coopération, d’intelligence que nous découvrons à peine. Ainsi des lichens, unions entre une algue unicellulaire photosynthétique et un champignon : le champignon retire de l’algue le glucose que l’algue produit par photosynthèse ; l’algue retire de la relation un apport important en eau et en sels minéraux ainsi qu’un gîte. La découverte de l’ADN ne date que de… 1944. Grâce à lui, la cellule se recode et… ressuscite.

Arrivant seulement au crépuscule de l’histoire de l’évolution, nous portons comme « compilée » en nous la trace de la coopération originaire des bactéries qui a produit la vie et la conscience. 

C’est la vie qui commande et pas nous. Et si nous ne nous réveillons pas, le voyage continuera sans nous car l’aventure humaine c’est 1 minute à l’échelle de l’âge de l’univers. Regardez la nature, elle n’a pas besoin de nous pour accomplir chaque jour son miracle. Il suffit d’ouvrir les yeux.


L’homéostasie de chacun de nous, ses systèmes régulateurs en rééquilibre permanent (ce qui suppose une ‘conscience’ cachée) qui règlent nos battements de coeur, notre température, la quantité d’eau dans notre sang, notre respiration, sont le fruit de millénaires de coopération des bactéries, de lois innommables, d’une intelligence et d’une algorithmie dont le substrat est biologique et dont nos IA peinent à imiter les balbutiements.

De la prédation à la prise de conscience

A la fin, à la dernière minute de l’Univers donc, l’homme, conscient de lui-même et de son humanité est apparu avec comme seul but de garder et maintenir la vie et poursuivre l’aventure (comme toutes les espèces vivantes, survivre-se reproduire), mais avec quleque chos en plus, une conscience d’nu don originaire, qu’on nomme Création en théologie. Dit en termes religieux : Nous avons été créés par amour.

La volonté de l’homme pilote son destin. C’est parce que des êtres humains ont eu pitié d’autres, on voulut ne plus souffrir qu’est née la médecine et non pas comme une science séparée née de l’observation qui se serait ensuite constituée comme médecine. La conscience ne s’origine pas dans des algorithmes

L’homme est le plus grand des prédateurs… et il peut aussi se suicider.

Notre vision darwinienne de l’évolution, de la vie sociale, du capitalisme… est en fait un mythe néo-darwinien que nous sommes en train de payer avec le Coronavirus. Le soucis d’autrui, de ses émotions et de ses droits, la coopération humaine pilote l’évolution et non pas les guerres qui n’en sont que des crises de croissance. Les symbioses mutualistes nous entourent. L’escherichia coli dans notre intestin aide à la digestion, régule le système immunitaire et empêche la colonisation par des organismes pathogènes.

Car comme l’a montré Lynn Margulis (1938-2011) dans l’Univers bactériel :

« La vision de l’évolution comme étant le produit d’un combat sanglant entre des individus et des espèces – une distorsion populaire de la notion darwinienne de la « survie du plus apte » – se dissout alors que de nouvelles visions émergent de coopération continuelle, d’interaction et de dépendance forte entre les formes de vie »

De la Vie et de la Conscience le reverse engineering est impossible. L’Univers bactériel, l’homéostasie du vivant en ce monde est un système de coopération et de lutte qui se maintient selon ses propres lois et il n’y a pas de place pour un prédateur qui l’anéantirait.

L’être humain n’est que le berger de la Vie et pas son auteur, et nous devrions prendre cette crise comme un avertissement spirituel de dame Nature.

La franchissement de la barrière des espèces facteur de pandémies

Quelle est la crise écologique planétaire qui est en train de se passer et dont le Coronavirus est juste un début.

L’origine du Coronavirus comme du VIH (38 millions de morts), d’Ebola (20 000 morts) ou de Zika est un franchissement de la barrière des espèces de l’animal vers l’homme.

La destruction des habitats animaux par l’homme conduit les espèces à se rabattre sur l’espace d’habitat humain pour survivre et a franchir des barrières que le vivant a organisé pour maintenir la vie de tous.

L’origine du Coronavirus est la transmission à l’homme du Sars-CoV-2 transmis à l’homme via un animal (pangolin, chauve souris ? on ne sait pas). Le piège s’est refermé sur plusieurs centaines de millions de personnes en Chine avant de se propager à d’autres pays.

Le VIH est un virus simien le SIVcpz, dont le VIH est une réplique, qui vient du Zaïre qui est passé du chimpanzé à l’homme par consommation mais s’est répandu par l’urbanisation et l’industrialisation. La grande diversité des souches présentes à Pointe-Noire, Kinshasa et plus largement au Congo confirme qu’il s’agit bien du berceau de l’épidémie de sida.  L’urbanisation intense de Léopoldville (devenue Kinshasa), la diffusion par la ligne de chemin de fer Congo-Brazzaville, ont lancé l’épidémie en Afrique.  37 millions de morts.

Ebola aussi est un franchissement de la barrière des espèces de l’animal vers l’homme. La carte de la déforestation en Afrique de l’Ouest suit celle d’Ebola. La déforestation massive en Afrique de l’ouest et l’exploitation minière ont favorisé le contact du virus avec les populations humaines. L’hôte de l’animal, des roussettes, une espèce de chauve-souris frugivores produit des flambées du virus Ebola quand il déborde vers des populations humaines.

Zika sur le continent américain provient lui aussi d’un réservoir bactérien animal. Le virus provient du singe macaque rhésus utilisé comme « sentinelle » (animal en captivité faisant l’objet d’examens périodiques) lors d’une surveillance de la fièvre jaune dans la forêt Zika, au bord du lac Victoria sur la presqu’île d’Entebbe en Ouganda.La transmission à l’homme s’est faite par un moustique.

parfois l’homme utilise le franchissement de cette barrière des espèces comme un apprenti sorcier. Ainsi La maladie de Lyme l’a fait dans un cadre de guerre bactériologique… ( voir ici et ici). La transmission par la tique de la Borrelia Burgdoferri et de nombreuse co-infections n’en est qu’à son début.

Le seul remède contre les pandémies est la prise de conscience par l’homme de la puissance de l’univers bactériel et l’écologie.

L’apport du judaïsme à l’humanité : un art de vivre écologique intégral ( Léavdil)

Les traditions spirituelles de l’humanité sont simplement des arts de vivre millénaires. Quand l’humain oublie D. il n’est pas plus libre comme on le croit généralement… il commence juste à adorer n’importe quoi, son argent, son pouvoir ou son sexe.

Des milliards de personnes pendant des millénaires ont réfléchi à ce que signifiait une vie humaine. C’est à dire qui ne soit pas une prédation d’autrui et des faibles ou de la planète mais qui permette de faire sens pour le plus grand nombre sur fond d’incommensurable et d’Eternité. Voici quelques idées venues du judaïsme.

Dans la Bible D. cré les monde en séparant (léavdil) : la lumière des ténèbres, le jour de la nuit, les eaux du haut de celles du bas, la terre de l’herbe, les espèces. Et D. finit sa création en ordonnant à l’homme de séparer le temps profane du travail de celui sacré du repos (Chabbat) ou il retrouve son âme en étudiant, priant, recevant ses amis, faisant l’amour (Chabbat Vayinafash de nefesh âme). Chabbat qui se finit par le rite de la Havdala (de léavdil) la colture qui rend le temps au travail profane pour le sanctifier c’est à dire le rapporter ) D. Bref en rendant la création et le Travail de la semaine à son Origine ultime. D. Cette séparation originaire est une sanctification du temps (zeman) qui structure à travers le Chabbat et les fêtes et les Roch hodech (lunaison, début du mois) toute la vie juive. On devrait réfléchir à cette séparation d’un point de vue écologique.

Cacher veut dire « convenable » (Esther 8, 5), qui respecte la vie.

Par exemple, nous, les juifs ne mangeons pas de crustacés. Nous laissons aux poissons leur nourriture. Les « animaux interdits » visent à ne pas briser la chaîne et l’équilibre écologique. Les fruits de la mer, les crabes, les moules, les langoustes, les crevettes etc… constituent la nourriture pour les autres poissons. En les consommant, l’homme détruit un équilibre écologique ce qui a pour conséquence la disparition de nombreuses races de poissons privés de la nourriture qui leur était destinée.

Dans le Chema que nous disons deux fois par jour, le coeur de la prière juive, nous disons :« tu aimeras » et tout de suite après de manière très étrange on nous parle d’écologie et des résultats d’un comportement éthique ou non sur notre environnement écologique:


« si vous écoutez bien Mes commandements que Je vous ordonne aujourd’hui, d’aimer l’Éternel votre D.ieu et le servir de tout votre coeur et de toute votre âme. Je donnerai la pluie de votre terre en son temps, averse d’automne et ondée printemps, et tu récolteras ton blé, ton vin et ton huile. Je donnerai l’herbe dans ton champ pour ton bétail, tu mangeras et tu seras rassasié. »

Mais si nous nous laissons à retourner à la confusion idolâtrique, au mélange des genres, au viol de la nature et au tohu bohu primitif décréateur :

« La colère de l’Éternel s’enflammerait contre vous. Il fermerait les cieux, il n ‘ y aurait plus de pluie et la terre ne donnerait plus sa récolte, et vous disparaîtriez bientôt du bon pays que D.ieu vous donne. »

Nous ne mélangeons pas le lait et la viande pour rappeler l’interdiction du mélange des générations. La Torah nous enseigne à 3 reprises :

“Tu ne cuiras pas l’agneau dans le lait de sa mère”

La clôture, la séparation sont une structuration de toute notre vie dans ses moindres détails pour laisser la place : aux autres qui ont eux aussi le droit de vivre (‘Tu aimeras ton prochain car il est comme toi-même » est la juste traduction de l’injonction du Lévitique); aux vivants; à D. sont les fondements de notre art de vivre.

La circoncision du prépuce (orla) qui signifie la séparation d’avec D. et donc l’Alliance est une réalité écologique de apparaît quand la Torah elle dit que le fruit de l’arbre fruitier qui vient d’être planté « est incirconcis (orla) pendant trois ans… on n’en mangera pas » selon le code Lévitique (Lv 19, 23).  La Tradition juive a remarqué que, chaque fois que le terme orla est employé dans la Bible, il désigne une barrière faisant obstacle à un résultat favorable. Ainsi, la résistance de quelqu’un au repentir est appelé la orla du cœur : « Supprimez donc la ‘orla de votre cœur  » (Dt 10, 16). La suppression de l’obstacle rétablit donc l’alliance avec D. en même temps qu’elle frustre le corps de sa prétention à l’unité sans Dieu. En enlevant le prépuce, l’homme juif signifie la séparation qui le fait entrer dans l’humanité juive, qui n’a d’autre prétention que de signifier aux autres êtres humains l’humanité tout court, la sortie de l’animalité pour accéder à l’humanité sociale. C’est d’ailleurs ce jour-là que l’enfant reçoit son nom, il entre dans la filiation qui le rend redevable de son humanité dont le nom –la psychanalyse l’a suffisamment montré, est le sceau symbolique et la porte d’accès au langage et au Réel.  C’est en ce sens qu’il faut comprendre le : « Et le Seigneur, ton Dieu, circoncira ton cœur et celui de ta postérité. » (Deut. 30, 6). L’homme n’est donc pas le dominateur de la création mais il  est celui qui la protège et qui veille sur elle. Lé’ovdah oulchomrah. Par son action et ses choix il peut conduire l’humanité au désastre, mais il a aussi  et surtout la possibilité de parfaire le monde.
L’éthique et l’écologie du vivant sont donc liés. Ce n’est pas le capitalisme ni l’avidité ni les délires des puissants qui pilotent la Vie.

Voilà ce que mon Maître, le Rabbin Haïm Harboun, m’a appris.

Voir ici : Tou Bichvat, le judaïsme est une écologie

« L’associé principal de l’homme dans l’aventure du vivant n’est rien d’autre que D. lui-même. c’est pourquoi, toute action de l’homme ne doit pas détruire la part de D. »

Rav Haïm Harboun

Un commentaire sur « L’enseignement spirituel du Coronavirus »

  1. Cher Didier quel parfait texte qui présente on ne plus objectivement une réalité et qui renforce l’évidence que avant cette bactérie première venue d’on ne sait où (ET LA LUMIÈRE FUT) il fallu bien que quelqu’un décidasse de l’allumer (QUE LA LUMIÈRE SOIT): qui décida et pourquoi fut-il décidé « Que le lumière soit »? Toute notre humanité nous l’avons passée à chercher à prouver et à expliquer chacun à sa manière « et a lumière fut », croyant par-là justifier Qui l’a décidée sur la base de tout ce qui nous est connu et en témoigne dans la moindre molécule. Mais toute notre humanité nous l’avons passée aussi à nous battre pour chercher à prouver et à expliquer ce tout le monde ignore parce qu’aucune moindre molécule comme preuve de l’avant: Qui a voulu que la lumière soit! LA réponse ne vient pas forcément du Qui mais plutôt du Pourquoi!
    Bien à vous
    Marcello Pietro Romano

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