Il est de tradition juive marocaine, depuis trois siècles, de préparer à la sortie de Pessah la mufleta – une fine crêpe faite d’eau, de farine et d’ huile consommée chaude, tartinée de beurre, de miel, de sirop ou de confiture… Au même moment dans certaines villes du royaume des familles musulmanes préparaient le nécessaire pour les crêpes, galettes, petit pain … qu’ils emmenaient ce soir chez leurs voisins ou amis juifs. On met sur la table une assiette avec des pièces anciennes, des fèves. Le mot « Mimouna » viendrait d’Emouna, la foi en hébreu, la croyance en la venue du Messie. La Mimouna vient aussi de « Mimoun », la chance en arabe.
On mange aussi du couscous sucré.
L’explication de mon Rav Harboun sur l’oeuf dans la farine :
« Le dernier jour de Pessah s’appelle en araméen « Yoma dimchi’ha » en Hébreu « yom hamachiah » nous lisons le chapitre 11 du livre d’Isaïe qui traite du Messie. Mais le problème est que le jour du Messie est précédé par » Hévlé Machiah » qui signifie les souffrances à la suite de la venue du Messie. Pour échapper à ces souffrances les Juifs du Maroc ont institué la ‘Mimouna’ mot arabe qui signifie la chance, au Maroc les juifs étaient particulièrement superstitieux et la peur de la souffrance les pétrifiaient. On a donc réservé le dernier jour de Pessah pour se persuader qu’on a de la chance et qu’on échappera à la souffrance du Machia’h. Pour donner corps à cette croyance il fallait la matérialiser par des symboles. L’oeuf symbolise une vie en puissance. Chaque oeuf peut devenir un poussin. La farine symbolise la vie : un oeuf dans la farine cela veut dire que la chance ne reste pas en puissance mais qu’elle se manifeste dans la vie l’oeuf = vie en puissance; la farine= vie manifeste. »
On fait cela en Corse aussi avec les campaniles : un œuf enserré dans le pâté qui n’est autre que le gâteau de Pourim au Maroc.