« Mon fils que cherches-tu ? » « Tu as posé une question importante »

Blessing

Il n’y a pas de question idiote. Chacun de nous devrait vivre cet instant sur terre comme le dernier et la simple question d’autrui comme un miracle. Celui qui pose une question à un autre manifeste leur humanité commune. Est père celui qui est engendré par la question de son fils. Est maître celui qui est capable de s’enrichir de la question de n’importe quel passant.

« Ben Zoma disait : Qui est sage ? C’est celui qui apprend de chaque homme » nous dit le Pirké Avot (4,1)… est Sage (Hakham) et non pas le savant ou celui qui a la tête bien remplie comme on pourrait le croire et dispenserait généreusement son savoir… mais celui qui s’enrichit des questions des autres.

Une anecdote talmudique rapportée au traité Chabbat 30b-31a raconte cette patience paternelle du Sage Hillel ou premier siècle que le Pirqé Avot caractérise par une de ses citations : ‘‘Aime les créatures et amène-les à la Torah” (1,12) :

« On raconte que deux hommes avaient fait un pari. Ils dirent : « celui-qui réussira à mettre Hillel en colère aura gagné quatre cents zouz » (le salaire mensuel d’un ouvrier).

L’un d’eux a dit: Je vais l’agacer. Le jour était la veille de chabbat et Hillel se lavait la tête. Il passa devant l’entrée de la maison et cria : « Où est Hillel ? où est Hillel? » Hillel s’enveloppa dans un vêtement et sortit pour le saluer. Il lui dit: « Mon fils, que cherches-tu? » Il lui dit: « j’ai une question à poser ». Hillel lui dit: « demande, mon fils, demande ». L’homme lui demanda: « Pourquoi les têtes des Babyloniens sont-elles ovales? » (Il faisait allusion à Hillel, qui était babylonien). Il lui dit: « Mon fils, tu as posé une question importante. La raison en est qu’ils n’ont pas de sages-femmes intelligentes. »

Cet homme est parti et a attendu une heure, puis est revenu à chercher Hillel, et cria : « Hillel est-il ici ? Hillel est-il ici ? » Hillel s’enveloppa et sortit pour le saluer et dit: « Mon fils, que cherches-tu? » L’homme lui dit: « j’ai une question à poser » Il lui dit: « Demande, mon fils, demande. – Pourquoi les yeux des habitants de Tadmor sont-ils couverts de larmes [ terutot ]? » Hillel lui dit: « Mon fils, tu as posé une question importante. Ils vivent au milieu des sables (le sable pénètre dans leurs yeux). »

Une fois encore, l’homme s’en alla, attendit une heure, revint et cria: « Où est Hillel, Où est Hillel? » Encore une fois Hillel, s’enveloppa et sortit pour le saluer. Il lui dit: « Mon fils, que cherches-tu? » Il lui dit: j’ai une question à poser. Il lui dit: « Demande, mon fils, demande. – Pourquoi les Africains ont-ils les pieds larges? » Hillel lui dit: « Tu as posé une question importante. La raison en est qu’ils vivent dans les marais et que leurs pieds se sont élargis pour leur permettre de traverser ces zones marécageuses. »

Cet homme lui dit: J’ai beaucoup d’ autres questions à poser, mais je crains que tu ne te fâche. Hillel s’est enveloppé et s’est assis devant lui, et il lui a dit: « Toutes les questions que tu dois poser, pose- les ». L’homme se mit en colère et lui dit: « Es-tu Hillel, qu’ils appellent le Nasi (Prince) d’Israël? » Il lui dit: « oui ». Il lui dit: « Si c’est toi, alors qu’il n’y en a pas beaucoup comme toi en Israël ». Hillel lui dit: « Mon fils, pour quelle raison dis-tu cela? » L’homme lui dit: « Parce que j’ai perdu quatre cents zuz à cause de toi ». Hillel lui dit: « Fais attention à ton esprit et évite les situations de ce genre. » »

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