Pyoutim : Yom Chabbaton יוֹם שַבָּתוֹן « Notre âme est sans répit qu’elle ne repose en toi »

Yom Chabbaton chané par le Grand Rabbin Haïm Harboun

Le chant de chabbat, Yom Chabbatton de Yéhuda Halévy, rabbin, philosophe, médecin et poète séfarade, né à Tudèle dans l’émirat de Saragosse vers 1075 et mort au Caire en 1141, surnommé le Chantre de Sion, il a écrit huit cent poèmes, dont les Odes à Sion et aussi le Kouzari , est structuré par l’acrostiche  » Yéhoudah ».
La chanson contient cinq strophes de quatre lignes de huit syllabes chacune, pour un total de vingt lignes, chaque strophe commençant par une autre lettre du prénom du poète, Yehudah: 
yud , hey , vav , daled , hey .
Le refrain : « La colombe a trouvé le repos, En toi, les travailleurs cessent leur quête fatiguée. » est bien sûr inspiré :
– par le psaume 84, 4 :
 » Même la colombe a trouvé une maison, l’hirondelle, un nid pour abriter sa couvée : tes autels, Eternel Cébaot , mon Roi et mon Dieu ! . « 
– et dans sa seconde partie est une citation de Job 3, 17 :  וְשָׁם יָנוּחוּ, יְגִיעֵי כֹחַ. « là; se reposent ceux dont les forces sont à bout »
Mais on peut encore plus probablement voir cette colombe comme se référant à la colombe de Noé envoyée de l’arche pour vérifier si l’inondation du déluge était terminée (Gn 8, 12). Car le chœur dit en refrain : « Yona matza vo ma-no-ach », La colombe (yona en hébreu) ​​a trouvé le repos (ma-no-ach).
Ainsi Yéhuouda Halevy établit un lien entre la colombe de Noé et le jour du Chabbat que la tradition n’opère pas à ma connaissance. Un lien opéré par un glissement sémantique entre noach « noé » et Ménoah « le repos » à la fin du poème. Les eaux du repos (du chabbat) s’opposant aux eaux du déluge.

 » Un jour [de repos] chabbatique (chabbaton).
Aussi difficile à oublier que le doux parfum.
La colombe a trouvé le repos, En toi, les travailleurs cessent leur quête fatiguée (bis).

Un peuple fidèle honore cette journée les parents et les enfants veillent à obéir car ainsi disent les dix commandements
gravés sur deux tables de pierre
de Celui qui a beaucoup de pouvoir et une grande force
La colombe a trouvé le repos, En toi, les travailleurs cessent leur quête fatiguée.

            Et ils sont tous venus, dans une alliance une (ehad)
« Nous ferons et nous écouterons » (naassé venichema –  Chemot 24, 7 ), dirent-ils ensemble (ehad),
Et ils parlèrent et répondirent: “Dieu est un” (ehad),
Béni soit celui qui donne la force à celui qui est fatigué (ko’ah)
La colombe a trouvé le repos, En toi, les travailleurs cessent leur quête fatiguée.

Il a parlé de sa sainteté de la montagne de Myrrhe
« Le septième jour : souviens-toi et écoute » (Chemot 20, 8 et Devarim 5, 12)
Et toutes ses règles, ensemble, devraient être étudiées,
Raffermissez vos reins et renforcez votre force! (ameitz ko’ah)
La colombe a trouvé le repos, En toi, les travailleurs cessent leur quête fatiguée.

La ​​nation qui s’est déplacée ; comme le bétail, elle s’est égarée (Yeshayahu 53, 2 )
Il se souviendra de compter pour eux l’alliance et le serment ( Ps 105, 8-9 )
Qu’aucun mauvais événement ne soit répercuté sur eux
Comme tu as juré sur les eaux à Noé (il y a un jeu de mot entre Noah’-Noé et Menoah– « le repos » : sur les eaux de repos)
La colombe a trouvé le repos, En toi, les travailleurs cessent leur quête fatiguée.  »

Autre curiosité, le poème relie le Mont Morya où a eu lieu la akeda (ligature) d’Isaac (Cf, la montagne de Myrrhe, littéralement « une montagne d’épices », Cf. Chir Ha-chirim 4, 6) au Sinaï.

La célébration du Chabbat y est enfin vue comme un remède à l’oubli de l’exil dans la strophe finale.

Yom Shabbaton ein lishkoach, zichro k’reiach hanichoach

Yonah matz’ah vo manoach v’sham yanuchu y’giei choach. 

Hayom nichbad livnei emunim z’hirim l’shomro avot uvanim, chakuk bishnei luchot avanim, merov onim v’amitz koach.

Yonah matz’ah vo manoach v’sham yanuchu y’giei choach. 

Uvau chulam bivrit yachad, na’aseh v’nishma amru k’echad, ufat’chu v’anu Adonai echad, baruch hanotein layaef koach. 

Yonah matz’ah vo manoach v’sham yanuchu y’giei choach. 

Diber b’kodsho b’har hamor, yom hash’vi’i zachor v’shamor, v’chol pikudav yachad ligmor chazek motnaim v’ametz koach. 

Yonah matz’ah vo manoach v’sham yanuchu y’giei choach. 

Ha’am asher na k’tzon ta’ah yizkor l’ffokdo b’rit ushvua, lval ya’avor bam mikreh ra’ah ka’asher nishba’ata al mei noach. 

Yonah matz’ah vo manoach v’sham yanuchu y’giei choach.
יוֹם שַׁבָּתוֹן אֵין לִשְׁכּֽוֹחַ, זִכְרוֹ כְּרֵֽיחַ הַנִּיחֹֽחַ, 
יוֹנָה מָצְאָה בוֹ מָנֽוֹחַ, וְשָׁם יָנֽוּחוּ יְגִֽיעֵי כֹֽחַ. 

היוֹם נִכְבָּד לִבְנֵי אֱמוּנִים, זְהִירִים לְשָׁמְרוֹ אָבוֹת וּבָנִים, 
חָקוּק בִּשְׁנֵי לֻחוֹת אֲבָנִים, מֵרֹב אוֹנִים וְאַמִּיץ כֹּֽחַ.
יוֹנָה מָצְאָה בוֹ מָנֽוֹחַ, וְשָׁם יָנֽוּחוּ יְגִֽיעֵי כֹֽחַ. 

וּבָֽאוּ כֻלָּם בִּבְרִית יַֽחַד, נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע אָמְרוּ כְּאֶחָד, 
וּפָתְחוּ וְעָנוּ יְיָ אֶחָד, בָּרוּךְ הַנּוֹתֵן לַיָּעֵף כֹּֽח. 
יוֹנָה מָצְאָה בוֹ מָנֽוֹחַ, וְשָׁם יָנֽוּחוּ יְגִֽיעֵי כֹֽחַ. 

דִּבֶּר בְּקָדְשׁוֹ בְּהַר הַמּוֹר, יוֹם הַשְּׁבִיעִי זָכוֹר וְשָׁמוֹר, 
וְכָל פִּקּוּדָיו יַֽחַד לִגְמוֹר, חַזֵּק מָתְנַֽיִם וְאַמֵּץ כֹּֽח. 
יוֹנָה מָצְאָה בוֹ מָנֽוֹחַ, וְשָׁם יָנֽוּחוּ יְגִֽיעֵי כֹֽחַ. 

הָעָם אֲשֶׁר נָע כַּצֹּאן תָּעָה, יִזְכּוֹר לְפָקְדוֹ בְּרִית וּשְׁבוּעָה, 
לְבַל יַעֲבָר בָּם מִקְרֵה רָעָה, כַּאֲשֶׁר נִשְׁבַּֽעְתָּ עַל מֵי נֹֽחַ. 
יוֹנָה מָצְאָה בוֹ מָנֽוֹחַ, וְשָׁם יָנֽוּחוּ יְגִֽיעֵי כֹֽחַ.

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