Chémoth : l’appel des prophètes

Voici le commentaire de la Sidra du Rav Haïm Harboun que j’ai développé à partir de ses indications, une large partie s’appuie sur le commentaire de Jacob Ouanounou, et mes propres recherches dans le Talmud.

Marc Chagall : Moise devant le buisson ardent
Marc Chagall : Moise devant le buisson ardent

Dis-moi ton nom et je te dirai qui tu es

Voici les noms des fils d’Israël, venus en Égypte; ils y accompagnèrent Jacob, chacun avec sa famille: Ruben, Siméon, Lévi et Juda; Issachar, Zabulon et Benjamin; Dan et Nephtali, Gad et Aser. Toutes les personnes composant la lignée de Jacob étaient au nombre de soixante-dix. (Ex 1, 5)

L’enfant devenu grand, elle le remit à la fille de Pharaon et il devint son fils; elle lui donna le nom de Moïse, disant: « Parce que je l’ai retiré des eaux. » (Ex 2, 10)

Elle enfanta un fils, qu’il nomma Gersom, en disant: « Je suis un émigré sur une terre étrangère. » (Ex 2, 22)

S’ils me disent: Quel est son nom? que leur dirai-je? » (Ex 3, 13)

La sidra de ce jour s’intitule Chémoth  qui signifie les noms. Or la Torah nous a donné à plusieurs reprises les noms de ceux qui sont descendus en Egypte. Alors pourquoi recommencer ? Pour nous dire que la sortie d’Egypte et la formation du peuple juif ne pouvait se réaliser que si les hébreux  conservaient leurs noms autrement dit ne s’assimilaient pas. Perdre son nom c’est perdre son identité, sa particularité signifiante. Le nom est à proprement parler un des fondements de la sanctification, de la particularisation. C’est D. lui-même qui transforme Avram en Abraham, Jacob en Israël. La nomination revient à faire entrer une femme, un homme dans le champ du langage et de la parole. Sans cet originaire la personnalité ne peut s’élaborer. Et nous le verrons D. qui n’a pas de nom répond à Moïse qui lui demande qui Il est par ce qu’il est ou va être pour Israël. Le nom est donc un destin « tiré des eaux » pour Moïse, ou étranger (guer) pour Guersom.

Les psychologues modernes ont montré que le processus paternel de nomination permettait de symboliser la loi pour l’enfant. L’enfant qui vit dans un monde indifférencié avec sa mère est séparé d’elle par le processus de nomination paternel. Une fonction du « Nom du père » que la mère intègre dans son inconscient comme une particularisation qui sépare l’enfant d’elle et lui donne l’autonomie. Le Nom est donc acceptation de la Loi, c’est-à-dire que je ne peux m’originer en moi-même de manière idolâtrique, je suis nommé donc précédé ; et invitation à la liberté, appel vers un à-venir du nom qui reste toujours ouvert. On comprend dès lors que la nomination par le père fasse partie de la brit, alliance avec l’Unique et vocation unique (de vocare, « appeler »). Notre nom nous appelle, nous des-exite de notre passion pour nous-même, de notre nombril (qui signe la séparation de notre corps avec la matrice maternelle originaire), pour nous tourner vers d’autres corps, d’auters voix, d’auters noms,  vers notre a-venir. Une nouvelle personne que désigne le nom mais dont nous n’avons pas encore conscience. Le nom signe l’entrée dans la grande discussion humaine qui dure jusqu’à notre fin avec nos frères humains. D.ieu promet à Abraham de lui faire un grand nom, c’est à dire de faire de lui un Rav. Ce nom ne saurait s’éteindre avec la mort. Car il en persiste dans la mémoire des vivants et parfois juste leur inconscient.
Combien de maladie mentales sur plusieurs générations ne se sont pas produites du fait de l’effacement d’un nom ? Combien de flammes de la Torah ne se sont pas réveillées parfois d’un seul patronyme transmis d’age en age comme un dernier talisman ? Le nom contient le mystère de l’existence d’un être.

Le Talmud au traité Yebamoth dit que quand on dit le nom de quelqu’un ses lèvres bougent dans sa tombe. Dire le nom de quelqu’un c’est le rendre présent parmi nous.  Nous le suscitons à nouveau, nous le « ressuscitons » en le citant

Rav Yehudah dit au nom de rav : que dit le verset « Je voudrais séjourner dans les deux mondes sous ta tente », est ce qu’un homme peut résider dans les deux mondes ? Seulement David a dit devant hkb »h, « Maître du monde! Que cela soit ta volonté qu’ils disent une parole de la tradition (un enseignement) en mon nom dans ce monde! » car rabbi Yohanan dit au nom de rabbi Shimon bar Yohay « tout talmid hakham (Disciple des Sages) dont on dit une parole de tradition dans ce monde ces lèvres bougent dans sa tombe ».

Rabbi Itzhak le fils de zehira (il y en a qui dise « Shimon le coupé ») dit: « de quel verset peut-on déduire l’enseignement de rabbi Shimon bar Yohay ? Du fait qu’il est dit dans le Cantique des Cantiques « et ton palais comme un vin exquis… Qui coule doucement pour mon bien-aimé et rend loquaces même les lèvres assoupies. » comme ce « comer » (l’endroit ou l’on fait fermenter le vin) de la même manière que si l’homme presse sur le « comer » tout de suite des bulles apparaissent en faisant sortir le vin, de la même manière les talmidei hakhamim dès que l’on dit un enseignement en leur noms dans ce monde leurs lèvres bougent dans leurs tombes. »

Qu’en est-il du nom de D.ieu ou plutôt de ses attributs ?

Moïse voit le buisson bruler sans se consumer, et demande à l’Eternel comment le nommer, mettre des mots sur sa réalité. A quoi l’Eternel répond mystérieusement : eyé asher éyé, (Ex 3, 14) qui a fait couler tant d’encre, et qu’on traduit souvent par « Je suis celui qui est », « Je suis l’Être invariable! » mais qui est à l’inaccompli  et désigne donc une Réalité, une action inaccomplie, en devenir: « Je suis en train d’être, ou encore : ou « Je suis celui qui sera » qui est en train de se révéler et qui continuera à la faire comme si, disent certains commentateurs, l’Eternel accompagnait l’histoire.

Rachi commente le « Je serai qui serai » avec le traité Berakhot du Talmud :

« Moi qui suis avec eux dans la détresse présente, je serai avec eux dans leur asservissement par d’autres empires. Mochè a dit à Hachem : « Maître de l’univers ! Pourquoi faut-il que je leur parle d’une autre souffrance ? Ils ont bien assez de celle-ci ! » Hachem a répondu : « Tu as raison ! “Ainsi parleras-tu aux enfants d’Israël… « Je serai » [sans : « qui serai », allusion à leurs souffrances futures] m’a envoyé auprès de vous ” » (Berakhoth 9b).

Une nomination improbable pour une réalité innommable. Le Nom d’Ashem échappe au monde du langage et du prophète alors que c’est lui-même qui nomme sa Réalité (contentons-nous de ce mot !) que Moïse ne comprend pas. Une nomination par D.ieu qui renvoie aux noms des Patriarches eux-même : «Parle ainsi aux enfants d’Israël:  »L’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, m’envoie vers vous.’’ Tel est mon nom à jamais, tel sera mon attribut dans tous les âges.

 

Séduire ou conduire, il faut choisir

Moïse va guider le peuple de longues années en Egypte et au désert. La personne que nous décrit la Torah n’est pas un autocrate, une personne séduisante, c’est à dier étymologiquement se-ducere « qui conduit à soi » mais quelqu’un qui va conduire le peuple cum-ducere, marcher ensemble. Elle nous parle d’un chef au pouvoir un peu étrange car ses qualités ne sont pas celles qu’on attend.

La seconde remarque qu’on peut faire c’est qu’aussi bien la Torah que la Haftarah désigne comme sauveurs du peuple juif là où on ne les attend pas. Quand D. appelle Moïse, celui-ci ne fait pas partie des anciens d’Israël et de plus il est bègue. Jérémie quant à lui « ne sait pas parler », il est « un enfant »… on fait meilleurs porte-parole ! Des bègues et des enfants qui apprennent à parler. Pourtant ce sont ces gens qui sont prêts à épeler et ânonner comme des enfants l’alphabet de D.ieu que l’éternel va appeler.

Pourquoi Moïse ?

  • D’abord parce que Moïse n’a pas connu l’esclavage qui structure mentalement un individu. Or Moïse a vécu au palais royal de Pharaon et a eu une éducation royale. Celle d’un dirigeant.
  • Moïse est aussi une personnalité morale : Il voit quelqu’un frapper un de ses semblable il intervient : « Pourquoi frappes-tu ton prochain? » (Ex 2, 13)
  • Il vient au secours des autres : Il aide contre des bergers les filles de Ré’ouel qui attendent le bon vouloir des hommes pour abreuver leur bétail.
  • Il est empathique. La misère des autres le touche.
  • Il est honnête le texte dit qu’il a pris son troupeau loin des autres troupeaux pour ne pas subtiliser la nourriture du bétail qui ne lui appartient pas.
  • Il a un esprit religieux « il vint jusqu’à la montagne de Dieu ».  Et a la vision du buisson.
  • Il est modeste : « Qui suis-je, pour aborder Pharaon et pour faire sortir les enfants d’Israël de l’Égypte? » (Ex 3, 11)
  • Il fuit les honneurs et reconnaît ses défauts. (« Je bégaye »)

Étranges qualités, assurément pas celles qu’on exige naturellement d’un chef ou d’un homme de pouvoir. On attendait un fin politique qui sache parler avec habileté, capable par son autorité naturelle de charmer les foules, un organisateur né (Moïse aura besoin du conseil de son beau père pour tayloriser sa tache et la déléguer aux anciens !), un grand patron de multinationale ou un animal politique, un grand fauve viril (pas un défenseur des femmes !)… et voilà Moïse, Jérémie… les Prophètes choisis pour porter la Parole de l’Eternel.

Mais c’est justement ce comportement d’un homme qui vit devant Dieu et pas devant les autres ou devant ses idoles qui va faire de l’anaw Moïse, l’homme le plus humble que la terre ait porté, celui qui est capable de recevoir la Loi de D.  et de la transmettre à Israël. Sans cette modestie qui l’aurait écouté ?

« Un roi nouveau s’éleva sur l’Égypte » (Ex 1, 8). La Torah semble nous dire que les rois sont tous les mêmes, ils se succèdent à l’infini, avides du pouvoir et de se faire un nom, ils agissent tous de mêmes seuls les noms changent. Rien de tel en Israël. La figure du prophète comme celle du chef n’ont rien des rois de ce monde.

 

La vision et la voix des prophètes

En ces heures tragiques ou des personnes tuent pour « venger le Prophète », triste coïncidence de calendrier. Que nous dit le judaïsme de la prophétie ? Le judaïsme ne discute pas avec les autres religions. Pourquoi ? Parce que le rôle du judaïsme n’est pas de critiquer la conception que se font les autres religions de la notion de prophète. Notre rôle est seulement d’allumer la lumière. Pas de nous battre avec l’obscurité. La discussion avec un fondamentaliste comme celle avec un idiot est trop compliquée, tout est mis au même niveau, des éléments de détail passent au premier plan, des fantasme déforment les concepts élémentaires… on perd son temps à se battre avec l’obscurité.

Le rôle du judaïsme est seulement d’allumer la lumière. La première Sidra du livre de l’Exode, Chemoth nous parle de l’appel de Moïse et la Haftarah de la vocation de Yirmayahou, Jérémie. L’appel des prophètes. Qu’est donc qu’un prophète selon la Torah ? En réalité « dites-moi quelle est la conception de la prophétie d’un homme et je vous dirai qui il est » disait en substance Emmanuel Lévinas.

Le Prophète : celui qui est capable de nommer ce qu’il voit

Tout le texte est un jeu sur le regard et la voix :

« Moïse se dit: « Je veux m’approcher, je veux examiner ce grand phénomène »… « L’Éternel vit (vayar Adonaï) qu’il s’approchait pour regarder » …; « alors Dieu l’appela (vayikra elaïv Elohim)  du sein du buisson, disant: « Moïse! Moïse! »»L’Éternel poursuivit: « J’ai vu, j’ai vu (Rayi, rayiti)  l’humiliation de mon peuple qui est en Égypte »… « Va rassembler les anciens d’Israël et dis-leur: ‘L’Éternel, Dieu de vos pères, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, m’est apparu en disant: J’ai fixé mon attention sur vous et sur ce qu’on vous fait en Égypte »  (Ex 3, 2 à 3, 17)

Moïse prit la parole et dit: « Mais certes, ils ne me croiront pas et ils n’écouteront pas ma voix, parce qu’ils diront: L’Éternel ne t’est point apparu. » (Ex 4, 1)

Et Jérémie dans la Haftarah :

« Je m’écriai: « Eh quoi! Eternel, Dieu, je ne sais point parler, car je suis un enfant! » Et l’Eternel me répondit: « Ne dis pas: Je suis un enfant. Mais tous ceux où je t’enverrai, tu iras les trouver, et tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras. » (Jr 1, 6-7)

Le prophète c’est celui qui voit et qui est capable de décrire la réalité qu’il voit parce que D. lui donne les mots pour le dire.

Ce n’est pas une quelconque Madame soleil ou un Nostradamus des gazettes qui prévoit l’avenir ou qui annonce la fin du monde par la science des astres ou des lignes de la main. Le Prophète décrit une réalité d’injustice sociale et dit « si vous faites cela,… voilà ce que sera la conséquence de vos actes ».

Le grec prophêtês signifie littéralement « quelqu’un qui dit à voix haute ou ouvertement » [du grec : pro, «  devant » ou «  en face de « , et phêmi, «  dire »]. En hébreu le Navi renvoi au babillement des lèvres. Le premier à être appelé naviʼ est Abraham (Gn 20, 7)

Il  est bon de lire la Paracha et de lire en parallèle ce que nous dit Yirmayahou dans la Haftarah :

Alors l’Eternel étendit la main et en effleura ma bouche; puis l’Eternel me dit: « Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. Vois que je te donne mission en ce jour auprès des peuples et des royaumes, pour arracher et pour démolir, pour détruire et pour renverser, pour bâtir et pour planter. » La parole de l’Eternel me fut adressée en ces termes « Que vois-tu, Jérémie? » Je répondis: « Je vois un rameau de l’arbre hâtif. Tu as bien vu, me dit l’Eternel; car je vais me hâter d’accomplir ma parole. » (Jr 1, 9-12)

Là encore, jeu entre le regard et la voix, le prophète c’est celui qui voit et qui est capable de décrire la réalité qu’il voit. Ensuite Jérémie voit « un chaudron tourné vers le nord ». Vous avez déjà vu un chaudron… tourné vers le nord ? Et il en déduit la catastrophe politique qui viendra du Royaume du nord. Le prophète selon le judaïsme ce n’est donc pas celui qui voit l’avenir mais celui qui est capable de mettre des mots sur une vision, de décrire les conséquences politiques d’une situation.

« C’est du Nord que le malheur doit éclater sur tous les habitants du pays. Or je vais faire appel à tous les peuples des royaumes du Nord, dit l’Eternel, et ils viendront et établiront chacun son siège à l’entrée des portes de Jérusalem, campés tout autour de ses remparts et de toutes les villes de Juda. » (Jr 1, 14-15)

Le rêve et la prophétie

Dans la Torah la prophétie est intimement liée au rêve.

Rav Selon Rav Yehouda disait : « [il faut implorer] trois [choses qui] requièrent la miséricorde : un bon roi, une bonne année et un bon rêve […] un bon rêve car il est écrit : Tu m’as fait rêver et tu m’as vivifié (Is 38, 16) » (TB Berakhot 55 a]… Bref on a une vie à la hauteur de ses rêves et l’intellectuel qui interprète le rêve de Pharaon en lui disant qu’il concerne sa fille n epeut que se tromper, un père peut rêver de l’avenir de sa fille… mais un monarque a un rêve sa mesure… l’avenir de son pays.

Pour le Talmud (Berakhot 55a) « un rêve qu’on n’interprète pas est comme une lettre non lue »… et « tout rêve va d’après la bouche » (Berakhot 55a) c’est à dire l’interprétation. La prophétie est donc intimement mêlée au rêve. « Le rêve est un soixantième de prophétie » (Berakhot 57b), « Rabbi Yohanan dit : il s’est levé de bon matin et il lui est tombé un verset dans la bouche c’est-à-dire une petite prophétie » (Berakhot 55b)… etc…

Le rêve c’est l’angoisse de l’homme. L’histoire de l’humanité commence avec le rêve d’Adam… sa femme, puis celui Avraham qui rêve de l’alliance entre les morceaux (Gn 15,12). Itshak ne rêve pas mais souffre d’une une grande angoisse (Gn 27,33). Yaacov, angoissé par Esaü qui veut le tuer songe d’une échelle entre ciel et terre. Avec la geste de Joseph, l’Egypte terre d’angoisse produit du rêve à jet continu : que ce soit le maître échanson, le panetier de Pharaon, ou le Pharaon lui-même et Joseph lui-même bien sûr en grand interprétateur-prophète qui poursuit ses frères de ses rêves : « De grâce, écoutez mes rêves » (Gn. 37,6) et à Pharaon : « ce n’est pas moi qui les rêves, ma sagesse me vient de D. » (Gn 41, 16). Un Joseph dont les frères sont des empêcheurs de rêver, des peines à désirer jaloux : « Voilà l’homme aux rêves qui arrive ! Maintenant, venez, tuons-le». Des rêves qui déclencheront notre destin. La science onirique n’est donc autre que celle de l’interprétation des rêves qui traduisent une angoisse à la mesure du destin du rêveur… Freud n’a rien inventé… Rabbi Lévi conseille « d’attendre vingt-deux ans la réalisation d’un bon rêve », comme Joseph a attendu 22 ans la réalisation de ses rêves (Ber 55b)  et Rabbi Ze’ira affirme que « Quiconque passe sept nuit sans rêve est appelé ‘‘mauvais’’».

Les Cohanim grands « psychanalystes » avant l’heure étaient avant tout des maîtres de l’interprétation des rêves. Le Talmud nous rapporte que

« Celui qui a vu un rêve et ne sait ce qu’il a vu ira devant les Cohanim au moment où ils étendent leurs mains (pour la bénédiction) et dira de la sorte : Maître du monde ! moi je t’appartiens et mes rêves t’appartiennent. J’ai fait un rêve et je ne sais pas ce que c’est… » (Berakhot 55b). Rabbi Bizna bar Zavda à l’époque de rabbi Akiba (seconde guerre judéo-romaine vers 115- 135) va « consulter vingt-quatre interprétateurs de rêves à Jérusalem », et il est perplexe car chaque spécialiste a une interprétation différente. Et tous ses rêves se sont réalisés selon ce que dit la Torah « tous tes rêves d’après ta bouche » vayei caasher pater lanou (Gn 41, 13).

Les psaumes de montées nous disent que «  Quand D. ramena les captifs de Sion nous étions comme des rêveurs » (Ps 127, 1). Comme si le retour à Jérusalem lors de la Géoula était un passage du rêve  où nous vivons aujourd’hui à la réalité.

On le constate, notre Paracha va plus loin que la découverte par nos ancêtres en Egypte  de pouvoir tyranniques, des inspecteurs des impôts et du travail à la chaîne… comme on le découvre à son début.

Maintenant que la lumière est allumée, on va pouvoir parler.

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