DES MARRANES EN SARDAIGNE CONNAISSENT LE SECRET DE LA FABRICATION DU « BYSSUS » ET LA COULEUR DU « TEKHELET » PERDUS

On dit couramment qu’en Sardaigne il n’y a pas eu de phénomène marrane. C’est faux, le judaisme est présent en Sardaigne au moins depuis Tibère qui en l’an  19, envoie en Sardaigne plusieurs milliers de juifs de Rome. La Sardaigne et la Corse étaient des terres d’exil et une seule province.

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Une marrane en connait  par transmission les secrets de fabrication de deux procédés perdus par la tradition : la fabrication du byssus, la soie d’or de la mer et celle du Tekhelet, le bleu de la Bible a partir du coquillage ‘hillazone. Elle s’appelle Chiara Vigo et vit en Sardaigne sur l’île de Sant’Antioco située au sud-ouest et à environ quatre-vingt kilomètres de Cagliari. Elle a reçu ces secrets de sa grand-mère Maria Maddalena sur cette plage.

Plage de Turri SAn Antiocio
Plage de Turri San Antiocio

LES MAITRES DU BYSSUS

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Chiara sait aussi fabriquer le byssus ce tissus en soi de mer dont ont faisait l’ephod du grand-prêtre dans la Torah et le tapis du Saint des saints. Selon la Meguila d’Esther, Mardochée fut revêtu d’un manteau de pourpre et de byssus par Assérus.(Est 8,15). La particularité de ce tissus qui ne vient pas des animaux est d’être brun et de se transformer en doré sous la lumière du soleil. Ce qui impressionna les anciens.

C’est aussi la toison d’or de Jason chez les grecs.

chiara VigoChiara plonge pour chercher ces fibres qui relient les Grandes Nacres au rocher. Cet art est transmis de mère à fille depuis des générations.

Elle l’a reçu de sa grand mère Maria Maddalena qui en  plongeant dans la mer, au coucher du soleil, et avec sa grande robe de soie après avoir prononcé les mots rituels, déposa un bague d’or dans les mains de sa petite-fille. Ce serment de l’eau par lequel Chiara promit à son aïeule de conserver cet art selon les lois d’un savoir-faire millénaire, les lois de la Maîtrise artisanale qui, par exemple, interdisent d’utiliser le byssus dans le but d’un enrichissement personnel, de travailler le byssus sans outil de métal (dans le Temple de Jérusalem le métal symbole des armes était interdit).

De même, son métier à tisser en bois où elle tisse et file tout en prononçant les mots d’une longue prière est typique de Sant’Antioco, avec des pieds en tronc d’olivier et le battant en bois de laurier rose, de même que la broche qui ne sera jamais vermoulue car le bois de laurier rose est vénéneux.

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LE TEKHELET

On ne connait plus la couleur du Tékhélèt ( תכלת) un mot qui désigne un colorant bleu/indigo décrit à plusieurs reprises dans la Torah, notamment lors de la construction du Mishkane, le Tabernacle (Exode 25, 4). C’est de cette couleurs qu’est  fait un fil des tsitsits, les franges aux coins des vêtements (Nombres 15, 38). Il était, d’après le Talmud, extrait d’une espèce particulière de mollusque, appelée ‘hillazone (Chabbat 26a), qu’on ne trouve qu’entre Haïfa et Tyr. Mais quelle était sa couleur réele=le et son procédé de fabrication, cela la tradition l’a perdu, faute de transmission. Hors cette transmission s’est faite chez des marranes sardes.

« Tu feras la robe de l’éphod, uniquement d’azur. » (Ex 28, 31)

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  • Dès le début la construction du Mishkane l’offrande (Terouma) en terme d’étoffes consistes en « étoffes d’azur (Tékhélèt), de pourpre, d’écarlate, de fin lin et de poil de chèvre» (Exode 25, 4).
  • Les tapis du sanctuaire sont, eux aussi tissés de ce fil bleu (Ex 26, 1 et 4).
  • « La porte du parvis sera un rideau de vingt coudées, étoffe d’azur » (Ex 26, 16).

Un mot utilisé pas moins de 7 fois dans la Paracha de Tetsavé pour désigner l’habit du grand-prêtre, le mot Tékélèt :

  • « Et ils emploieront l’or, l’azur (Tékhélèt), la pourpre, l’écarlate et le fin lin. « Ils confectionneront l’éphod en or, azur (Tékhélèt), pourpre, écarlate et lin retors, artistement brochés. Deux épaulières d’attache, placées à ses deux extrémités, serviront à le réunir. La ceinture qu’il porte, destinée à l’assujettir, sera du même travail, fera partie de son tissu or, azur (Tékhélèt), pourpre, écarlate et lin retors. » (Ex 28, 5-8) : trois occurrences
  • et en quatre autres occurrences : Ex 28, 15, 28, 31 et 37.

Cette couleur du tékhélèt, le bleu biblique est régulièrement traduite par « bleu azur ». On la retrouve dans la fabrication des tsitsit lors de la prescription du Livre des Nombres :

« L’Éternel parla à Moïse en ces termes: « Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur de se faire des franges (tistsit) aux coins de leurs vêtements, dans toutes leurs générations, et d’ajouter à la frange de chaque coin un cordon d’azur (Tékhélèt). Cela formera pour vous des franges dont la vue vous rappellera tous les commandements de l’Éternel, afin que vous les exécutiez et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux, qui vous entraînent à l’infidélité. (Nb 15, 37- 38).

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Dans le Tossefta (Ména’hot 9, 6), il est enseigné que cette couleur ne se trouve que chez le ‘Hilazone.

Dans le traité Chabbath 26, il est dit que les Yokevim sont les pêcheurs du ‘Hilazone. En effet, Névouzaradane, le général en chef et bourreau du roi Nabuchodonosor, avait exilé la grande majorité du peuple d’Israël, mais garda sur place les pêcheurs du ‘Hilazone, afin de confectionner des vêtements royaux azurs.

« Rabbi Méir demande : Pourquoi la couleur du Tékhélèt doit-elle être bleue ? Parce que le Tékhélèt ressemble à la couleur de la mer qui ressemble à celle du ciel, elle-même qui ressemble à celle du trône de gloire de D-ieu. » (TB ‘Houlin, 89a).

Au début de la Parasha de Kora’h qui voit les fils de Kora’h se révolter contre Moïse, Rachi explique :

Il les a revêtus de vêtements entièrement faits de laine d’azur et ils se sont présentés devant Mochè en lui demandant : « Un vêtement entièrement fait de laine d’azur a-t-il besoin de tsitsit ou bien en est-il dispensé ? » Il répondit qu’il en avait besoin. Ils se sont esclaffés : « Se peut-il que pour un vêtement fait d’une étoffe différente, un seul fil de laine d’azur suffise à le rendre apte à être porté, et qu’un vêtement fait entièrement de laine d’azur ne se rende pas apte forcément de lui-même ? » (Midrach Tan‘houma).

Ce bleu, celui du drapeau d’Israël, assimilé à la couleur du ciel ou de la mer par les Sages – Maimonide dit qu’il ressemblait à la couleur du ciel par une journée ensoleillée mais était bleu vert c’est-à-dire turquoise selon Rachi. Qui croire ? Beaucoup s’abstiennent encore aujourd’hui de porter le tsitsit bleu, par crainte de ne pas respecter scrupuleusement la mitsva du tekhelet.

On sait aujourd’hui que la couleur de Tékhélèt est la pourpre bleue du murex trunculus, le mollusque, appelé ‘Hilazon dans la Torah.

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Comme le constate Ha-Lorki constatant la catastrophe de 1492 :

Il découle de cette hypothèse [ les juifs sont répandus en Babylonie et partout dans la monde ] que même si c’était le décret de Dieu de détruire et d’exterminer tous les juifs qui sont dans la Chrétienté, le peuple demeurerait vivant et intact, et donc cela ne devrait pas entrainer l’affaiblissement de la foi.

Voir ici : http://www.sardolog.com/bisso/chiara.htm

http://www.villeinitalia.fr/fr/blog/en-sardaigne-le-byssus-est-lor-de-la-mer/

Un commentaire sur « DES MARRANES EN SARDAIGNE CONNAISSENT LE SECRET DE LA FABRICATION DU « BYSSUS » ET LA COULEUR DU « TEKHELET » PERDUS »

  1. Très intéressant. Certaines choses sont connues, mais beaucoup de le sont pas. Grâce à des gens comme Chiara, on s’achemine vers la vérité qui sera sûrement dévoilée un jour.
    Simon Darmon

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