Chaque Automne ma grand-mère m’envoyait un gros cédrat confit de chez Mattéi à Bastia… c’est sur cette « madeleine de Proust » que commence mon livre qui vient de paraître : Mémoires juives de Corse. J’ai remonté la piste de ces cédrats jusqu’au XVème siècle ! … quelques indices :
En 1875 des maîtres reconnus et très respectés du judaïsme de Lituanie, avec à leur tête Rav Kovna, Rav Yits’haq El’hanan Spector, ainsi que le Rav Israël Salanter et Rav Chlomo Kluger, ont interdit l’utilisation des éthroguim (cédrats) de Corfoue pour encourager ceux de Corse qui étaient cashers car non gréffés [ Source : Information issue de la revue « Kountrass » de Jérusalem, n°116 du 15 juin 2013. Juifs et Corses, frères d’arme ? pg. 29.] C’est en fournissant tout le monde ashkénaze que la Corse est devenue au XIXè siècle (1863) le plus gros fournisseur de cédrats du monde.
Le loulav bouquet de Souccot, composé de quatres epèces végétales : le cédrat -etrog; la myrte-hadass, le saule-arava.
Les Vittime sont les cédrats-étroguim de Corse. Dans Histoire illustrée de la Corse : contenant environ trois cents dessins représentant divers sujets de géographie et d’histoire naturelle, les costumes anciens et modernes, les usages, les superstitions, les vues des paysages et des monuments, les plans des golfes, des anses et des ports… des vignettes de faits historiques et les portraits des hommes célèbres avec leurs biographies, paru en 1863, l’abbé Jean-Ange Galletti nous rapporte la visite d’un rabbin de Francfort en Corse venu vérifier leur casheroute.
Avec Benny Sabbagh petit fils du rabbin Méir Tolédano qui fut le rabbin de la Beit Knesset Beit Méir à Bastia (en couverture de mon livre) pendant 50 ans.