Cédrat mystique

Etrog

Le cédrat (étrog) « Péri Ets Adar », est le « fruit de l’arbre splendide » pour la Torah. Adar, la Splendeur.

La guémara Soucca (35a) qualifie l’étrog de « עץ שטעם עצו ופריו שוה », « un fruit dont le goût est semblable à celui de son arbre », un arbre magnifique. Celui qui le réchauffe dans sa main respire un parfum sacré et se dit sans savoir pourquoi : « c’est beau ». Par le cédrat la splendeur se fait émotion. Car l’odorat est le sens le plus sacré.

Notre perception des odeurs est liée à nos émotions. De tous nos sens, l’odorat est le plus viscéral, lié à notre respiration et aux couches les plus profondes de notre cerveau, touché par l’influx nerveux sans passer par la partie analytique du cortex.

Le bulbe olfactif actif à chaque respiration possède aussi un pouvoir de rémanence des odeurs, plus important que les autres sens. L’odeur est donc liée à la mémoire. L’odeur d’un plat de sa mère signifie l’amour. Il me suffit de sentir un cédrat pour penser à ma grand-mère qui m’en envoyait à chaque automne, de sentir les merrizane (aubergines farcies à la mie de pain et au brocciu mijotées longuement dans une sauce à la tomate au basilic) pour ressentir sa tendresse alors qu’elle se levait le matin pour les faire et que l’odeur me réveillait à la montagne en Corse du Sud.

C’est probablement ce que signifie la guemara quand Rabbi Abahou dit :

« le fruit qui réside [lit : Ha Dar] sur son arbre d’une année à l’autre, et c’est : le Etrog » (Souka 35a)

Le Rambam dans son introduction à la Michna explique que le que Rabbi Abahou a juste trouvé dans le verset un appui à une tradition étant déjà en vigueur, pour expliquer que bien que le fruit en question ne soit pas déterminé explicitement l’allusion suffit pour prouver que le fruit dont se servaient Josué, les prophètes, et tous les bné-Israël était le étrog ! Persistence de la mémoire olfactive la Torah de nos pères et de nos mères transmise comme un parfum spirituel depuis le Sinaï !

Le cédrat comme la cabane permettent de nous reconnecter avec cette expérience de liberté toute neuve que nos ancêtres ont du éprouver quand ils sont sortis d’Egypte.  Cette identification symbolique par le parfum est quasi magique.

L’arbre splendide est celui du Gan Eden. Celui qui respire l’odeur du cédrat a un avant gout du Olam Aba. L’Etrog fait signe dans le monde matériel du monde spirituel. Comme une mémoire de la création du monde qui advient dans l’être à chaque instant. En réalité la lumière de D-ieu la Or ein sof , sa Splendeur est toujours là mais nous ne voyons pas, L’Omniprésent s’est comme « contracté » dit la Cabbale pour que notre monde puisse exister (ce sont évidement des images!). Heureusement pour nous car cette Lumière crue, cette vérité insupportable, nous ferait désespérer de nous même. C’est ce que D. explique à Moïse par les 13 attribut divins alors qu’il voulait le voir… ce qui est impossible sans mourir. Les Noms, eux, sont de ce monde. Ils disent la splendeur de D.ieu en désignant le comportement requis de l’homme. Si le mot Emet (Vérité) n’était pas entouré de deux hessed (bonté) nous serions pulvérisés sur place. L’homéostasie de nos systèmes circulatoire (nerveux, endocrinien, lymphatique…) comme une sorte de Torah naturelle permet d’équilibrer à chaque instant notre température, la quantité d’eau dans notre sang, notre pression artérielle, nos battements de coeur, notre respiration… 5°C de plus ou de moins et un vin est imbuvable. Le coeur de l’amoureux bat à tout rompre mais cette situation n’est pas durable. Nul ne peut tenir un instant dans l’Autre monde trop extrême pour l’homme.

D-ieu se fait donc discret indicible, comme le parfum, le « souffle ténu d’un brise légère » pour Elie à l’Horeb, sa théophanie se montre en se voilant. Pourquoi ? D’abord parce que nous en sommes incapables et aussi pour que nous le cherchions, par amour behaava….

Cependant l’émotion de la beauté olfactive, quand nous sentons une rose ou un cédrat par exemple nous revoit à la Beauté, une idée que nous ne pouvons qu’éprouver (personne n’a jamais vu la Beauté!). Nous vivons dans un monde fragmenté, multiple, voire de duplicité,  chez nous l’intention n’est jamais contemporaine de l’action comme dans le Yehi Or Vayehi Or…alors que D-ieu Lui, est UN. C’est donc l’homme qui est en D-ieu et non D-ieu dans l’homme, l’homme qui est dans l’âme et non l’âme dans l’homme comme sa plus haute partie.

Le parfum du cédrat comme celui d’une femme ou du sein d’une mère pour le bébé nous permet de comprendre la « beauté » sans fin, il nous informe du spirituel « visage contre visage » « panim al panim » avec ce monde. Sans l’humilité de Moïse, sa contraction diraient les quabbalistes, la Torah ne pourrait être dévoilée comme Lumière pour les hommes. Le tsadik cherche ce contact permanent avec l’Invisible, il est comme enamouré de la splendeur de D.ieu (vehaavta !). Celui accepte sa finitude, l’anaw, l’humble peut commencer à espérer cette splendeur perçue dans l’étude et la mitsva. Israël est Nér Mitzva, la flamme de la Mitsva comme dit le Maharal de Prague.

La tache du juif est juste de s’éveiller en allumant la lumière, de « pratiquer la Justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec son D-ieu » (Michée 6, 8)

Le Rabbi de Kotzk dit :  » Dans ce monde obscur D.ieu a laissé un petit coin de lumière ».

L’Etrog possède le gout, il est bon à manger et à une odeur, c’est à dire comme nous le dit la guémara, il symbolise celui qui étudie et en tire des massim tovim (actes de bonté), qui allie la raison et la sensibilité. Le cédrat représente le coeur.

Qui est comme Toi, ô Eternel, Toi qui recherche les humbles ?

 

Kapparot – Kippour, Freud n’a rien inventé !

Freud n’a rien inventé !!!

kapparot

Le rituel des Kapparot vient de la racine hébraïque KPR qui a donné le verbe Lekapper qui signifie « remplacer » (tout comme Kippour) est un phénomène de transfertpsychanalytique.

Le rite des kapparot est un  rituel d’expiation, qui est apparu avec la disparition du rite du bouc émissaire de Yom Kippour. Le bouc émissaire était envoyé au désert chargé des fautes du peuple.

On agite un poulet au dessus de la tête d’une personne qui est ensuite abattu conformément aux règles halakhique (chohet). La valeur du poulet ou de la viande est alors donnée aux sans-abri ou aux pauvres comme un acte de charité – tsedaka.

On peut aussi remplacer ce rite par un don d’argent pour chaque personne de sa famille (Choul’han ‘Aroukh 605). Le coût symbolique de chaque Kappara est de 18€, la valeur numérique du mot « Vie », car une vie humaine ne peut pas être comptée car elle est un monde en soi et équivaut à toutes le vies.

Ce rite qui peut sembler à première vue d’un autre âge pratiqué la veille de Kippour, tout comme le « bouc émissaire », est en réalité d’une grande profondeur psychologique. Il s’agit d’un processus de transfert au sens psychanalytique du terme. Le transfert, moteur de la cure est un processus au cours duquel des sentiments ou des désirs inconscients envers les premiers objets investis dans l’histoire d’un sujet — le plus souvent les parents —, se trouvent reportés sur une autre personne. Là le transfert se fait sur l’animal.

En effet, chacun est invité à scruter son âme pendant les dix jours redoutables qui séparent Roch Achana et Kippour. Le but est que chacun aille demander pardon pour ses fautes de l’année à son prochain qu’il a offensé, ou blessé, ou lésé. Cette techouva, ce « retour » vise à réparer, pas les fautes envers D-ieu comme on le croit parfois mais envers le prochain. La culpabilité collective est ainsi liquidée par ces rites  qui sont des processus d’abréaction.

En psychanalyse, on appelle abréaction  la réaction différée ou tardive, qui fait revivre l’événement traumatisant accompagné des affects pénibles avec lesquels il avait été vécu. Par exemple quand une personne revit un viol en le verbalisant et ainsi le neutralise en terme de culpabilité inconsciente. (Oui je sais c’est un juif qui a inventé la psychanalyse)

Il s’agit via la bête donc de REMPLACER (lekapper) la culpabilité pour éviter qu’elle ne soit refoulée dans l’inconscient et réapparaisse sous forme fantôme comme une addiction par exemple.

De même fonctionne le rite d’annulation des voeux avant Kippour (Kol Nidré), moment de grande émotion, est un rite de liquidation de la culpabilité collective :

Et il sera pardonné
à toute la communauté des enfants d’Israël
et à l’étranger qui séjourne parmi eux ;
car l’erreur a été commune à tout le peuple
.

NB : je dois un certain nombre de ces réflexions à Jacob Ouanounou ce chabbat.

Israel hi habait cheli (Israël, ma maison)

 אחרייך אני הולך, מוכן למות למענך,
חושב עלייך כל היום, לישראל אתן הכל

Je marche dans tes pas, je suis prêt à donner ma vie pour toi,
tout le jour je pense à toi, pour toi Israël, je suis prêt à tout te donner 

a’haraykh ani olekh, moukhan lamout lémaanekh
‘hochev alayikh col hayom, léIsrael éten hacol

יש לי ארץ, החלב נוגע בדבש
והישן נושן, עטוף הוא בחדש
והיא יפה קדושה, רבים הרוצים בה
ומי ידע דרכה, מנהיגים רבים לה

J’ai une terre, le lait et miel sont réunis,
et l’antique est revêtu de neuf
Et elle est belle et sacrée, beaucoup la désirent,
Mais qui connaît son destin, celui de ses nombreux dirigeants

Yech li erets, ha’halav noguéa bidvach 
véhayachan nochan atouf hou bé’hadach
véhi yafa kedocha, rabim harotsim ba
oumi yda darka manhiguim rabim la 

 

בית ועוד בית, מקיבוץ עד למושב
ועיר אחת גדולה, עשויה כולה זהב

Une maison et une autre maison, du Kiboutz jusqu’au Mochav
Et une ville grande faite entièrement d’or 

bayt véod bayt, mikibouts ad lamochav
vé ir a’hat gdola, assouia coula zahav

ישראל היא הבית שלי
ישראל החלום שאיתי
ישראל… כאן ועכשיו
ישראל, ישראל

Israël  ma maison,
Israël le rêve qui m’accompagne,
Israël ici et maintenant,
Israël, Israël, 

Israel hi habayt cheli
Israel ha’halom che iti
Israel kan vé archav
Israel Israel

ים יפה כחול, והיא יבשה ממים
ומדבר ירוק,מטל שבשמיים
דור שקבע,דגל כחול לבן
ודור חדש שבא,לנצח את הזמן

Une belle mer bleue, mais la terre est assoiffée d’eau
Et un désert qui verdit de la rosée des cieux
Une génération s’est enracinée, un drapeau bleu et blanc,
Et une génération nouvelle qui vient, victoire sur le temps

אנחנו כאן לעד, לטעת ולבנות
מחלום לתקווה, את ארץ האבות

 Nous sommes ici pour toujours, pour planter et construire,
depuis le rêve jusqu’à l’espoir, la terre de nos ancêtres

אחרייך אני הולך, מוכן למות למענך,
חושב עלייך כל היום, לישראל אתן הכ

Je marche dans tes pas, je suis prêt à donner ma vie pour toi,
tout le jour je pense à toi, pour toi Israël, je suis prêt à tout donner 

a’haraykh ani olekh, moukhan lamout lémaanekh
‘hochev alayikh col hayom, léIsrael éten hacol

 כחול לבן עולה עולה, כחול לבן עולה עולה,
הלב שלנו מתמלא, ישראל עולה עולה

 Bleu et blanc, olé olé, bleu et blanc, olé olé, ca’hol lavan, olé olé
Notre cœur se remplit, Israël 
olé olé, halev chelanou mitmalé

ca’hol lavan olé olé, ca’hol lavan, olé olé
halev chelanou mitmalé, israel olé olé

 

 

« Ecoute, mon fils, les remontrances de ton père, ne délaisse pas les instructions de ta mère » (Livre des proverbes 1,8)

brooklyn_yiddish

Image tirée du film Brooklyn Yiddish (en VOD depuis mardi!)

J’adore ce genre de raisonnement tiré du Ach Tov Va Hessed – Une compilation de décisions halakhiques c’est à dire un guide de la jurisprudence de lois journalières d’après le Maran Harav HaGaon Ovadia Yossef, zal (grand guide des séfardim) et du Rishon Létsion HaRav Itshak Yossef Chlita… rapportées par le rav Avraham Cohen Chlita :

« Dit-on Chalom Alekhem quand Pessah tombe un vendredi soir ? Certains décisionnaires disent que l’on ne récite pas Chalom Alekhem quand Pessah tombe un vendredi soir, comme cette année ; car on doit se hâter de faire kidouch. Cependant chacun fera selon sa coutume (miniagh). »

En bref : voilà la Loi et on discute à perte de vue… mais fait ce que ton père et tes ancêtres t’on dit ! car que t’as dit ton père est Torah lemoché mi sinaï, Loi donnée par D-ieu à Moïse sur le mont Sinaï ; c’est beau non ?

Chabbat Chalom !

D’où vient le Sceau de Salomon en Corse et ailleurs ?

image

U segnu di Salomone, sceau de Salomon / Maguen David 19 siècle, Corse
Kabbale à Gérone

Amulette magique de Cabbale, XVIIème siècle, au centre le sceau de Salomon/ Maguen David
Musée de Gérone, Espagne, photo Didier Long

D’où vient le sceau de Salomon (U segnu di Salomone) sur les outils des bergers corses du Niolu et d’ailleurs ? on le trouve souvent dans les lieux de pèlerinage et surtout sur les fontaines (voir ci-dessous) sous forme d’étoile de David (étoile à 6 branches ou hexagramme) ou d’étoile à 5 branches (ou pentagramme). La question est que celui-ci est spécifiquement désigné en Corse comme « Sceau de Salomon » (U segnu di Salomone) qu’il soit à cinq ou six branches. Le sceau de Salomon apparaît dans les traditions chrétiennes et musulmanes. Mais il est d’origine juive : l’exemplaire le plus ancien du sceau de Salomon se trouve sur un sceau datant du VIIe siècle avant l’ère commune, découvert à Sidon et appartenant à un certain Josuhua ben Assayahu. Son origine est donc juive comme le montre le récit du Talmud qui effectivement met en scène une fontaine.

Sceau de Salomon

Le Sceau de Salomon dans le Talmud

Le « sceau de Salomon » vient du traité du Talmud de Baylone traité Guittin page 68a dont la guemara (interprétation en araméen des mishna en hébreu du 1er siècle et avant) a été compilée au VIème siècle en Babylonie. Cet ensemble appelé Talmud (de limoud étudier) reflète les discussions des académies perses des 5 premiers siècles de notre ère. Dans l’un de celles-ci des sages essaient de comprendre dans un contexte babylonien ce qu’on leur a transmis, dont il ne savent plus le sens qu’ils cherchent à retrouver par la discussion académique :

TB Gittin 68a

« Je me procurai Shearim et sharoth, (des chanteurs et des chanteuses, de Chir « le chant ») et les délices des fils des hommes, ‘Shearim et Sharoth’, signifie divers types de musique; «Les plaisirs des fils des hommes» sont des bassins ornementaux et des bains. «Shidah et shidoth»: ici [en Babylonie] ce sont des démons masculins et féminins. En Occident [Palestine], ils disent [cela signifie] des chariots. Johanan a déclaré : Il y avait trois cents sortes de démons à Shihin [ville du Liban], mais ce qu’est une Shidah [la mère des démons]… je ne sais pas.

Le Maître a déclaré : Ici, ils traduisent « démons masculins et féminins ». Pourquoi Salomon en avait-il besoin ? – Comme indiqué dans le verset, « On n’employa à la construction du temple que des pierres intactes de la carrière; ni marteau, ni hache, ni autre instrument de fer ne fut entendu dans le temple durant sa construction ».( 1Rois 6, 7) ; Il a dit aux rabbins: Comment puis-je faire [sans outils en fer]? – Ils ont répondu : Il y a le shamir que Moïse a apporté pour les pierres de l’éphod.

Il leur a demandé, où se trouve-t-il ? – Ils ont répondu : « Apportez un démon masculin et féminin et liez-les; Peut-être qu’ils savent et vous diront ». Il a donc amené un démon masculin et féminin et les a liés. Ils lui ont dit : « Nous ne le savons pas, mais peut-être Ashmedai, le prince des démons le sait-il ». Il leur a dit : « Où est-il ? » – Ils ont répondu: « Il est dans une telle et telle montagne. »

Il a creusé un puits là-bas, qu’il a remplit d’eau et couvre avec une pierre qu’il scelle ensuite avec son sceau. Chaque jour, il monte au ciel et étudie dans l’Académie des cieux, puis il descend sur la terre et étudie à l’Académie de la terre, puis il va, examine son sceau et ouvre la fosse et boit et ferme. Et le scelle à nouveau et disparaît.

Salomon envoya alors Benaiahu, fils de Joïada, lui donna une chaîne sur laquelle était gravé le Nom divin et un anneau sur lequel était gravé le Nom et des nappes de laine et des bouteilles de vin. Benaiahu est allé et a creusé un puits au bas de la colline et a laissé entrer l’eau [De la fosse d’Ashmedai au moyen d’un tunnel reliant les deux] et il a bouché la cavité avec des voiles de laine, Et il a creusé une fosse plus haut et a versé le vin et a ensuite rempli les puits. Il est allé et s’est assis sur un arbre.

Quand Ashmedai est venu, il a examiné le sceau, puis a ouvert la fosse et l’a trouvé pleine de vin. Il a dit, il est écrit : Moqueur est le vin, bruyante la boisson fermentée: qui s’en laisse troubler manque de sens.(Pv 20,1). Je ne vais pas l’acheter.

Mais de plus en plus assoiffé, il ne pouvait résister, et il but jusqu’à ce qu’il fût ivre et s’endormit. Benaiahu est descendu et a jeté la chaîne sur lui et l’a attaché. Quand il s’est réveillé, il a commencé à se débattre, après quoi [Benaiahu] a dit: Le Nom de votre Maître est sur vous, le Nom de votre Maître est sur vous.

[…]

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Le cédrat : un parfum spirituel, fragrances corses dans le monde juif

Conférence de Didier Meïr LONG à la WIZO (Women’s International Zionist Organization) sur la « Mémoire transgénérationnelle juive; et en Corse en particulier »- introduction, le 14 mai 2017.

Comment parler d’une odeur ? Celle trés particulière du cédrat ? J’ai fait sentir le parfum de fleur de cédrat aux gens de ma conférence de la WIZO.

Parfum copie

Chabbat Chekalim, pourquoi il est interdit de compter des êtres humains

La Chabbat Chekalim qui précède Roch Hodech Adar nous livre un enseignement important nous a dit le Rabbin Harboun hier. Il est formellement interdit de dénombrer des êtres humains comme on dénombre des moutons ou des choses. Alors comment procéder au recensement annuel dés lors que la Révélation a été donnée au Sinaï (Parasha Michpatim la semaine dernière). Comment savoir ceux qui sont restés juifs, ceux qui ont quitté ?

Le seul moyen est de compter non pas les gens mais les mistvoth. Si chacun donne un demi chekel (d’où vient chekalim, les shekels). Celui qui à l’époque du Temple, ne donnait pas se désolidarisait du pardon de D-ieu

L’Éternel parla à Moïse en ces termes: « Quand tu feras le dénombrement général des enfants d’Israël, chacun d’eux paiera au Seigneur le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu’il n’y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération. Ce tribut, présenté par tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, sera d’un demi-sicle, selon le poids du sanctuaire; ce dernier est de vingt ghéra, la moitié sera l’offrande réservée au Seigneur.  Quiconque fera partie du dénombrement depuis l’âge de vingt ans et au-delà doit acquitter l’impôt de l’Éternel. Le riche ne donnera pas plus, le pauvre ne donnera pas moins que la moitié du sicle, pour acquitter l’impôt de l’Éternel, à l’effet de racheter vos personnes. (Ex 30, 11-15)

Nous devons absolument répéter cela sans cesse à nos enfants. Ce qui est vrai pour nos frères et sœurs juifs l’est à fortiori pour toute femme et pour tout homme.

« Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles, au moyen d’un recensement nominal de tous les mâles, comptés par tête. » (Nb 1,2)

Dans le Torah D-ieu est en permanence en train de « compter » ses enfants en disant le nom de tribus, des descendants, des généalogies à n’en plus finir… Pourquoi les dénombre-t-il par leur nom à  l’arrivée au désert, demande Rachi ? et il répond :  » Comme un riche compte son trésor… parce qu’il les aime ».

C’est exactement le contraire de ce qu’on fait les nazis, que leur nom soit effacé, dans leur programme païen d’effacement systématique des préceptes de la Torah et des racines juives de l’humanité : ils ont effacé les noms des juifs pour les réduire en numéros. Tout cela est possible et nous pouvons encore lire ces numéros sur les bras de nos anciens, et toutes les dénégations des antisémites n’y changeront absolument rien. Ne l’oublions pas et répétons le à nos enfants!

Elie Misrahi

 Elie Mizsrahi, père d’une amie de jeunesse de ma femme,
a été Libéré d’Auschwitz le 29 avril 1945, à 17 heures du camps de Dachau par les forces américaines.
La main est celle de ma fille. Photo MPS.

 

Le sens du Talit

talit

La Torah évoque deux fois le châle de prière (talit) :

« Parle aux enfants d’Israël, et tu leur diras de se faire des tsitsit aux coins de leurs vêtements, dans toutes leurs générations, et ils mettront sur le coin de chaque tsitsit un fil de tehelet » (Nb 15, 38)

« Tu mettras des franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras. » (Dt 22, 12)

La mitsvah du talit est donc importante. En se couvrant de ce châle de laine avec la bénédiction, le juif accepte le joug des commandements (hol hamitsvot) que signifient les tsitsits aux 4 coins du talit. Littéralement il s’enveloppe des mistvot.

shema

Baroukh ata Ado-nay  élo-hénou mélekh haolam acher kiddéchanou bémitsvotav vétsivanou léhithatef betsitsith.

Bénis sois-Tu Seigneur notre D-ieu, Roi de l’Univers, qui nous a béni et sanctifié par Ses commandements et nous a ordonné de nous envelopper des tsitsits.

Lire la suite de « Le sens du Talit »

Jérusalem batie comme une ville ou tout ensemble fait UN

Yérouchalaïm bâtie comme une ville où tout ensemble fait UN c’est là que montent les tribus, les tribus de l’Eternel pour célébrer le Nom de l’Eternel. (Téhilim)

Sur tes murs J’ai posté des veilleurs, ni de jour ni de nuit ils ne doivent sa taire (Téhilim)

Si le Seigneur ne garde la vile c’est en vain que veillent les gardes, si l’Eternel ne construit la maison les bâtisseurs travaillent en vain. (Téhilim)

Sion disait l’Eternel m’a abandonnée l’Eternel m’a oublié… une mère pourrait-elle oublier son enfant?… Et même si une mère oubliait moi je ne t’oublierai pas. Regarde, j’ai gravé ton nom sur les paumes de mes mains (Isaïe).

Si je t’oublie Yérouchalaïm que ma main droite m’oublie , Que ma langue colle a mon palais si je perds ton souvenir, si je ne place Jérusalem au sommet de ma joie.(Téhilim)

Le mot Sion au petit matin, puis Jérusalem (Kotel ) la galerie avec la source dans les fouilles au pied du Kotel. Une femme en train sous les fondations au Kotel. Je n’ai jamais vu une telle foi.

 

Havdalah

Havdala

A la fin du Shabbat on célèbre la Havadalah, la clôture. Elle sépare le temps sacré du temps profane, le kodesh (saint) du ‘hol (ordinaire). Elle se célèbre assise (on accueille la fiancée Shabbat debout).

  • On remplit la coupe et elle déborde dans une assiette. On bénit la coupe qu’on ne boit pas dans un premier temps (seulement l’homme par comme au début du Shabbat).
  • On  prononce ensuite la bénédiction sur les parfums (les arbres odorants, épices) « Baroukh atta Hachem, élokénou mélèkh haolam, boré atsé bésamim » et on respire les épices. Si possible on respire de la myrte (au féminin en langue corse ! )
  • On dit ensuite la bénédiction sur le feu : « Baroukh atta Hachem, élokénou mélèkh haolam, boré méoré haèch » et on regarde la lueur du feu sur les ongles de ses mains.
  • Enfin on dit la bénédiction de la havdalah qui « sépare »: Tu es béni, Hachem, notre D. Roi de l’univers, qui distingues le sacré du profane, la lumière des ténèbres, Israël des autres peuples, le septième jour des six jours ouvrables, béni Tu es, Hachem, qui distingues le sacré du profane.

Baroukh Ata Hachem élo-hénou mélèkh aholam hamavdil bein kodech lé’hol, ou bein Or Léhochekh oubein Israel Ia’amim ou bein yom hachévii léchéchèt yemei hamaasé. Baroukh ata Hachem hamavdil bein kodech léhol.

On éteint la bougie dans le vin qui a débordé de la coupe. On prend une goutte de vin et on la met sur ses ses paupières et sur sa nuque.

On chante le Eliahou Hanavi (Le prophète Elie) en appelant la avenue du Roi Messie (on entend ici le Rav Harboun !).

R. Abba marchait le long de la route avec R. Isaac . Au cours de leur voyage, ils virent des roses . R. Abba en prit une et repris la marche .
R Yose vint à eux et dit: « Certes, le Shekhina est ici ! Je peux voir de la rose dans la main de R. Abba que l’on peut apprendre beaucoup de sagesse de cela. Je sais que R. Abba a choisi le rose pour nous enseigner quelque chose.  »
R. Abba dit:  » Asseyez-vous , mes enfants  » Ils se sont assis . R. Abba sentait la rose et dit: « Certes, le monde n’est soutenu que par la fragrance des odeurs… Car j’en venu à comprendre que l’âme est seulement soutenue par l’odorat ; ainsi, on sent la myrte à la fin du Shabbat »

Chavoua tov