Judéo-christianisme, la « bibliothèque idéale » : 40 livres pour commencer !

Je propose ici une ‘bibliothèque idéale’ de 40 livres  passionnants (en fançais) avec des critiques, pour ceux qui le désirent, sur le site Entrée-Livre !

On peut se réjouit qu’un consensus ait émergé sur le fait qu’ une analyse du « Jésus de l’histoire » rigoureuse passe par l’ histoire et l’exégèse  en même temps qu’une « histoire de la foi », c’est à dire des croyances, qui commence du vivant de l’homme Jésus. Mais la limite de cette méthode dans les ouvrages de vulgarisation actuels comme chez beaucoup d’exégètes, c’est qu’elle ne mêle pour le moment le plus souvent que la méthode  historico-critique et l’histoire de la dogmatique chrétienne. Cela abouti actuellement soit : à  intégrer  des éléments d’histoire dans une dogmatique chrétienne revue et corrigée, donc in fine à reformuler des croyances chrétiennes en cherchant à rassurer le fidèle.  Soit, d’un autre coté, à relire de manière anachronique la figure de Jésus et le déploiement de son mouvement à l’intérieur de conceptions grecques ou modernes qui sont étrangères au milieu juif où s’est déroulé cette histoire et aux règles de sa « mécanique interne » : genre littéraires talmudiques, émetteurs, interprètes, vérification, règles d’exégèse du texte… Ainsi, il faut, certes, se réjouir du compendium de savoir exégétique d’une somme  comme celle des quatre tomes de John Paul Meier: « A Marginal Jew,  Jésus »… mais on peut aussi légitimement s’inquiéter qu’il ignore à peu près totalement le contexte juif et même la judaïté religieuse de Jésus. Le résultat aboutit ainsi à une réduction insensée de la personne de Jésus et de son évangile.

Bien sûr, des erreurs de base relativement courantes persistent : conception linéaire du déploiement des croyances chrétiennes, anachronisme projetant l’église romaine de langue grecque sur le mouvement de Jésus en tous temps et en tous lieux (présupposé d’une orthodoxie chrétienne avant le 4ème siècle), méconnaissance des modes de religiosité en monde juif et dans le culte de la cité antique, etc… mais la principale et la plus courante reste la tentation d’affirmer que « Jésus était juif » tout en niant concrètement dans le même temps l’impact de ce préalable méthodologique initial.

Il me semble donc qu’il faut repartir du milieu et de l’histoire mais surtout de la tradition d’Israël, le Talmud, inaccessible en dehors des maîtres concrets du judaïsme vivant si l’on veut comprendre l’évangile comme une Torah orale vivante… En dehors de cette Tradition, le christianisme ne comprend à peu près rien à ses propres textes, des écrits juifs écrits par des juifs pour des juifs au cœur de la tradition orale juive. En dehors de ces points de départ solides on fait dire à peu près ce qu’on veut aux textes et à l’histoire… et on évite le Jésus juif. Si l’on prend au sérieux cet enracinement concret, le déploiement du christianisme peut être compris comme celui d’une croyance juive à l’intérieur d’un monde juif pluriel en voie de normalisation au sein des guerres judéo-romaines de 70 et 132-135.

D’ailleurs, le second concile du Vatican ne dit rien d’autre. « La connaissance et l’estime mutuelles, qui naissent des études bibliques et théologiques » prônée par Vatican II n’est pas une politesse de façade mais l’étude, la lectio divina des moines ou le Talmud Torah rabbinique, qui engagent la prière, la conversion/ teshouva, et toute l’existence et pas un exercice de style scolaire.

8 commentaires sur « Judéo-christianisme, la « bibliothèque idéale » : 40 livres pour commencer ! »

  1. Voici une liste très utile pour ceux qui veulent explorer davantage le personnage historique de Jeshua. On aura pu peut être ajouter plusieurs volumes issus des érudits américains comme Dominique Crossan, the Jesus seminar etc…

  2. Merci Didier pour cette précieuse bibliothèque !

    Vous avez mis – brillamment – en lumière l’origine du Christianisme et je me permets de vous en féliciter. Mais oseriez-vous aller plus loin ? Je vous devine capable d’aborder les origines du Judaïsme ! Il y a quelques années, deux rabbins, deux frères, Messod et Roger Sabbah, ont abordé ce sujet très intelligemment ; malheureusement, le résultat de leur travail est trop brouillon, difficilement compréhensible pour l’ensemble de leurs lecteurs… Et pourtant ! Leur conclusion est aussi éblouissante que la vôtre : elle révèle l’origine du Judaïsme, comme vous avez su le faire pour le Christianisme ! J’espère que vous trouverez le temps – et l’envie ! – de parcourir leurs ouvrages :
    – Les Secrets de l’Exode ;
    – Les Secrets de la Bible ;
    – Le Pharaon Juif.

    Oseriez-vous aller plus loin ? Et si vous repreniez le flambeau des frères Messod, avec la même méthodologie que vous avez utilisée pour vos deux derniers ouvrages (d’une rare qualité, j’insiste !) ? Vous seriez alors capable d’expliquer les origines historiques de la kippa, des interdits alimentaires, de la circoncision, de la croyance en la résurrection, etc… Vous seriez surtout capable de révéler l’origine de la sagesse juive ; née de la quintessence de la sagesse… égyptienne.

    Oui, cela peut vous surprendre, puisque je n’en lis aucune référence dans vos ouvrages, mais l’héritage de l’Egypte ancienne a profondément marqué nos sociétés occidentales, autant que l’héritage judéo-chrétien : Christiane Desroches Noblecourt l’a brillamment démontré dans son livre : Le Fabuleux Héritage de l’Egypte (malheureusement en zappant maladroitement le Judaïsme, passant de la sagesse égyptienne au Christianisme !). Madame Desroches Noblecourt a même démontré que cet héritage est inscrit dans la pierre de certains édifices gothiques ; je rajouterais au même titre qu’y est inscrit l’héritage juif !

    Enfin, permettez-moi que je vous raconte cette histoire : un jour un ami juif pointe son index sur le pendentif que je porte au cou, il me demande ce qu’il signifie. Je lui réponds qu’il s’agit du Ankh, un hiéroglyphe qui signifie Vie. Malicieusement, à mon tour, je pointe mon index sur son pendentif et lui retourne sa question. Il répond que son pendentif est le Haï ; en hébreux cela signifie Vie. En lui adressant un clin d’oeil complice, je lui réponds alors que nous sommes issus de la même Source ! Pour en prendre conscience, il faudrait qu’un jour les hommes trouvent le courage de remonter – à contre-courant – le Fleuve des millénaires !

    Voilà, Didier, humblement, j’espère avoir piqué votre curiosité et rêve déjà de vous lire sur ce sujet qu’ont effleuré les frères Messod (mais avant eux l’illustre Jean-François Champollion !).

    Au nom de la Vérité.
    Cordialement, Arnaud.

    1. Arnaud , vous avez entiérement raison et ces livres sont dans la bibliothéque idéale de Mr Long( sauf celui de Madame Desroches-Noblecourt.). Il manque les livres du Pr Sawat Al An-Assiouty et les livres sur la pré-histoire de ces deux religions c’est à dire le mazdeisme et le Zoroastrisme creuset inévitable et peu souvent mis en exergue (« la préhistoire du christianisme » Charles Autran , AT: Cyrus 1 sauveur et libérateur « oint du Seigneur » et Esdras serviteur-prêtre ).
      Cette recherche nous indique donc l’influence trés importante de l’hellénisme dans le bassin méditérranéen pendant cette période et la Galilée des nations (aucun prohéte ne peut sortir de Galilée!) était trés cosmopolite aprés plusieurs épisodes historiques comme la guerre des Machabées(134 av JC) contre l’hellénisation provoquée par les Séleucides et la colonisation romaine.
      Il y avait aussi une resistance juive à l’hellénisme représenté par Hérode et les prêtres et Jésus , le juif marginal qui pouvait avoir une origine égyptienne par sa mère(Maryam= mery amon= l’aimée d’Amon) voulait apporter une spiritualité « nouvelle » qui reprennait certains thémes de la religion égyptienne, tout en restant dans le cadre juif, c’est ce qu’à exprimer Paul: « l’esprit(le souffle, rhor) vivifie , la lettre tue ».
      L’histoire et l’essor du christianisme n’est pas une linéarité apostolique , c’est un syncrétisme par aculturation des différentes influences qui ont entourées le message de rupture et d’amour universel du juif Jésus( car si il était juif il ne pouvait qu’éspérer que le monde devienne juif et adore Yahwe l’Unique dans le temple de Jérusalem).
      Quand tout cela sera vraiment connu et professé, les écailles tomberont et les aveugles verront , nos peurs intolérantes s’évanouiront… rendez-vous dans plusieurs décennies et sutout quand l’Islam, et le judaïsme auront fait leur éxègése historico-critique. Le Soufle pourra alors être ré-entendu et ressenti par toutes consciences humaines et s’exprimer avec des partitions différentes dans une symphonie Harmonique optimal.

  3. @ Pierre : ce n’est pas tout à fait ce que je voulais dire ! D’après les Frères Sabbah, l’Exode masquerait la déportation de la population – clergé compris ! – de Akhet-Aton (capitale érigée par Akhénaton dit l’héritique, parce que monothéiste radical)… Leurs livres sont brouillons, mais ils mettent en lumière de sérieux indices. Champollion l’avait déjà pressenti, Carter fût fortement troublé des ressemblances de certains éléments du tombeau de Tout-Ankh-Amon d’avec certaines descriptions bibliques ! Combien savent aujourd’hui que sous le masque d’or de ce pharaon, fils d’Akhénaton, reposait sur son crâne une kippa brodée aux 10 noms de l’Unique ? Il semblerait que Tout-Ankh-Amon ne se soit retourné au polythéisme qu’en apparence, sûrement contraint ! Le Judaïsme serait née de la sagesse égyptienne monothéiste durant la XVIIIème dysnatie… Il faut lire les livres des Sabbah, même s’ils sont difficiles, ça vaut le coup ! Et pour les plus courageux, y a du boulot d’investigations en perspectives !!! Autre énigme : comment se fait-il qu’aucun papyrus n’est été retrouvé dans le tombeau de Tout-Ankh-Amon parmi les milliers d’objets ? C’est inédit, même dans les tombeaux pillés, on trouve toujours au moins quelques fragments de papyrii et là : rien !
    La Vérité est souvent maintenue sous le boisseau… Je rêve de la voir dévoilée !!! Bien à vous.

    1. J’ai lu les livres des frères Sabbah, je connais donc leur théorie qui n’est pas validée par les égyptologues conformistes. Avez-vous lu « le testament de la Vierge » d’Anton Parks ? Il repart aussi de Sumer pour expliquer l’évolution-imprégnation du judéo-christianisme par les concepts suméro-égyptiens. Mais il ne faut vraiment pas oublier la religion persanne même si elle est apparue plus tardivement car elle explique beaucoup de choses(lire « Moïse le pharaon » de rudolph KRAUSS).
      D’autres livres comme ceux de David Davidovits « la bible avait raison » vont dans le sens de Roger Sabbah. Tout cela est complétement iconoclaste mais tellement possible qu’il faudra plusieurs générations de passionnés pour que une partie de cette histoire du peuple juif soit reconnue comme réalité.
      Un documentaire récent vu sur Arte « les secrets révélés de la Bible » estime que les juifs seraient des cananéens qui se seraient répandus aprés une révolte contre les cîtés-états (meddigo, hezer.) ils vénéraient le dieu cananéen EL et il auraient rencontrés dans le sud , venant d’égypte et du pays de Madian, des « égyptiens » qui vénéraient le dieu Yahv ou Yaho , cette fusion aurait donnée la religion de YAHWE-EL ( elohim). Ce documentaire a été réalisé par un auteur de religion juive.
      Certains chercheurs ont retrouvés des similitudes d’Adn entre les fragments des momies égyptiennes et les juifs et les palestiniens , mais cela ne doit pas être sortie sur la place publique.
      Continuons à récolter des informations et faisons circuler.

      1. Bonjour Peter, je ne vous suis pas sur les recherches ADN : il ne s’agit pas de prouver un lien de sang, mais un héritage spirituel. Ma Quête n’est pas liée au Sang mais à la Sagesse !
        Quant à Parks, Davidovits, sans être exclusif, je ne classe pas pas leurs ouvrages au niveau de ceux de Messod et Roger Sabbah qui me paraissent beaucoup plus exégètes, beaucoup plus sérieux (malgré le fait qu’ils soient mal écrits…). Les livres des frères Sabbah sont à lire et relire, à méditer, à recouper avec des lectures sur l’égyptologie, avec la lecture de la Bible ! Au bout de cette étude, on perçoit comme un murmure qui nous dit : « Souviens-toi de la sortie d’Egypte ».

  4. Arnaud M,je vous suis sur la Sagesse , « l’Egypte mère du monde » de F-X Héry / Thierry Enel nous montre l’empreinte indiscutable de cette civilisation sur le Proche-Orient et le peuple Hébreu.
    « et si Dieu était né en Egypte ?- la Bible nous le révèle! » des mêmes auteurs indique que l’Egypte a donné naissance à Israël et ils etudient le sens du nom sacré Amen avant et aprés Jc.
    J’attends toujours le prochain livre de Roger Sabbah mais il tarde… pourquoi ? Trop de pression ?

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