« La ténèbre pour Toi n’est point ténèbre, et la nuit comme le jour est Lumière », Moïse Maimonide

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Un psaume dit une sentence mystérieuse : « La ténèbre pour Toi n’est point ténèbre, et la nuit comme le jour est Lumière » (Ps 139, 12). Maïmonide le cite dans cette réflexion sur ce qu’est l’acte de croire, une lueur dans les ténèbres. Elle est contenue dans l’introduction du Guide des égarés. Le Zohar que je cite après contient un passage semblable. On se souvient aussi de la colonne de nuée qui était ténèbre pour les égyptiens et Lumière pour Israël après la sortie d’Eretz mitzraïm.

« Il ne faut pas croire qu’il y en ait un seul parmi nous qui connaisse ces graves mystères dans toute leur étendue. Il n’en est pas ainsi ; mais, au contraire, la vérité nous apparaît tantôt de manière à nous sembler claire comme le jour, tantôt elle est cachée par les choses matérielles et usuelles, de sorte que nous retombons dans une nuit profonde, à peu près comme nous étions auparavant ; et nous sommes alors comme l’homme qui se trouvant dans une nuit profondément obscure y vit briller un éclair. Il y en a parmi nous pour qui cet éclair brille coup sur coup, de sorte que, pour ainsi dire, ils sont constamment et sans discontinuer entourés de lumière, et que la nuit devient pour eux comme le jour, et c’est là le degré du plus grand des prophètes (Moïse) auquel il fut dit : « Et toi reste ici près de Moi » (Dt 5, 28) et dont il a été dit « Car la peau de son visage rayonnait, etc… » (Ex 34, 29). Il y en a d’autres pour qui l’éclair brille une seule fois dans toute leur nuit, et c’est là le degré de ceux dont il a été dit : « Et ils prophétisèrent mais ne continuèrent pas » (Nb 11, 25). Pour d’autres enfin il y a entre chaque éclair des intervalles plus ou moins longs. Mais il y en a aussi qui n’arrivent point à un degré assez élevé pour que leurs ténèbres soient illuminées par un éclair ; elles ne le sont au contraire, que comme un corps poli ou autre chose semblable, comme les pierreries, etc… qui brillent dans les ténèbres de la nuit. Et même ce peu de lumière qui brille pour nous n’est pas continuel mais il apparaît et se cache comme s’il était « l’éclat du glaive tournoyant » (Gn 3, 24). C’est donc selon ces circonstances que varient les degrés des hommes parfaits. Quant à ceux qui ne voient pas la lumière et qui errent dans la nuit, ceux dont il a été dit : « Ils ne connaissent rien et ne comprennent rien, ils marchent dans les ténèbres » (Ps 82, 5) ; ceux à qui la vérité est entièrement cachée, quelque distinctement qu’elle apparaisse, ainsi qu’on a dit d’eux : « Et maintenant ils ne voient pas la lumière qui brille dans les cieux » (Jb 37, 21), ils sont le commun des hommes… »

 

« La Torah révèle une pensée car un instant l’habille tout de suite d’un autre vêtement, elle s’y dissimule et ne se montre pas. Les sages, que la sagesse emplit d’yeux traversent le vêtement jusqu’à la véritable essence du mot qu’il dissimule. Quand le mot est momentanément révélé au premier instant, ceux dont les yeux sont sages peuvent le voir, bien qu’il se cache aussitôt » (Zohar, II, 98b)

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