On se rappelle de la série de photos AMERICA (voir ici) réalisée par Richard Avedon. Une sorte de constat brutal sur l’ouest américain moderne. Il faisait poser son sujet devant lui avec une linhof (appareil à chambre). Le temps de pose long figeait l’instant et établissait un constat rationnel, sans émotion. C’était une réflexion sur le temps qu’il a continué avec les photos prises jour après jour au moment de la mort de son père, Jacob Israel Avedon (voir ici).
Et bien grâce à une amie qui m’a envoyé une de ses photos dans une galerie à Londres j’ai découvert un travail un peu semblable avec le photographe Frédéric Brenner.
Pour témoigner de la diversité de la Diaspora juive, il a parcouru plus de quarante pays sur les cinq continents. DIASPORA, Terres natales de l’exil (Editions de la Martinière 2003) est composé de deux ouvrages :le premier rassemble en un premier volume 264 photographies de la vie quotidienne des différentes communautés; Le deuxième volume reprend 60 de ces photographies commentées par des intellectuels contemporains de premier plan comme Jacques Derrida, Benny Lévy ou Yosef Hayim Yerushalmi.
On comprend d’un coup ce qu’est la galout (dispersion ,exil diaspora). En hébreu la même racine « gal » signifie l’exil (galout) et la rédemption (gueoula).D’après le Maharal de Prague, l’exil et la rédemption sont les deux faces du même réalité qui est l’avènement de l’homme. L’ouvrage fige à un instant T le déploiement juif de par le monde. Diversité de par l’éclatement géographique ; Unité du peuple et de la mémoire. C’est beau.
Quelques photos qui m’ont touché (cliquer dessus pour agrandir) :
El Ajar Haïdan,Yemen, 1983
Nice Jewish boys, déménageurs, Floride, 1994
Mea Shearim Yeroushalaïm, 1970
Juifs en Harley David son, Miami Beach, Floride, 1994
Marranes célébrant la Pâque dans leur grenier, Belmonte, Portugal
Marranes, Belmonte, Portugal